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Chili: manifestations massives au 2e jour de grève après une nuit de violence


Chili: manifestations massives au 2e jour de grève après une nuit de violence
SANTIAGO, 25 août 2011 (AFP) - Des manifestations massives, rassemblant plusieurs dizaines de milliers de personnes, ont paralysé le centre de Santiago jeudi au deuxième jour d'une grève nationale de 48 heures, après une nuit de violences qui a vu 42 policiers blessés, et 108 interpellations.

Le calme est revenu dans la matinée dans la capitale chilienne, alors que s'ébranlaient quatre grands cortèges simultanés convergeant vers l'Alameda, la longue avenue bordant le Palais présidentiel au centre-ville.

Pendant la nuit et jusqu'à l'aube, des manifestants ou groupes de jeunes se sont affrontés sporadiquement à la police à l'aide de pierres, de bâtons et parfois d'armes à feu, ou érigeant de barricades de pneus ou planches enflammées en plusieurs points de la périphérie de la métropole de 6 millions d'habitants.

La police avait dégagé les barricades jeudi matin.

Six policiers présentent des blessures par balles, selon le vice-ministre de l'Intérieur Rodrigo Ubilla, qui a indiqué que parmi les 108 personnes arrêtées dans la nuit de mercredi à jeudi, 71 l'ont été dans le grand Santiago.

Dix-sept des personnes arrêtées l'ont été pour pillage, a-t-il précisé.

"Le bilan n'est pas positif. C'est un bilan de violences, de la part de groupes qui ont essayé de troubler l'ordre public", a déclaré Ubilla à la presse jeudi matin.

Le centre de Santiago jeudi matin était en partie déserté, des avenues fermées à la circulation, de nombreux commerces fermés, et des camions de police anti-émeute en place en prévision du grand rassemblement de la journée, a constaté l'AFP.

Les autorités ont toutefois assuré que les transports, comme la veille, fonctionnaient quasi-normalement, à l'image du métro et du réseau de bus urbain Transantiago, opérationnel à 98%, selon sa direction.

La double journée de grève a été lancée à l'appel de plusieurs syndicats, dont la CUT, première centrale du pays (10% des actifs). Elle réclame une meilleure répartition des fruits de la croissance au travers d'une série de mesures sur l'impôt, le code du travail, le prix des combustibles, la santé.

La mobilisation, dans le sillage d'une contestation étudiante depuis trois mois pour une réforme de l'éducation, a été taxée d'opportuniste par le gouvernement de droite du président Sebastian Pinera. Mais elle est sa plus dure épreuve sociale depuis son arrivé au pouvoir il y a 17 mois.

Les étudiants, associés au mouvement de grève, formaient un gros contingent des manifestations jeudi.

La première journée de grève mercredi a été partiellement suivie, mais des heurts localisés entre manifestants ou groupes de jeunes et forces de l'ordre ont fait 36 blessés et entraîné 348 interpellations à l'échelle du pays.

pa/pbl/juv

Rédigé par AFP le Jeudi 25 Août 2011 à 05:06 | Lu 623 fois