Évron, France | AFP | samedi 21/02/2020 - "Monde aquatique ou monde spatial"? Depuis février, les pompiers de Mayenne proposent aux blessés d'utiliser un casque de réalité virtuelle dans leur fourgon, une expérimentation illustrant le recours aux nouvelles technologies dans la prise en charge de la douleur.
Au centre de secours d'Evron, dans l'est de ce département rural touché par la désertification médicale, avant de partir en intervention, les infirmiers pompiers n'oublient pas de prendre le curieux casque noir, développé par une start-up de Laval.
"Une dame, touchée par une allergie alimentaire, était angoissée qu'on la pique pour poser une perfusion", explique Mélanie, 24 ans, étudiante infirmière chez les sapeurs-pompiers. "Elle a accepté de mettre le casque sans problème. On a pu réaliser notre soin sans difficulté: elle avait son attention captée par autre chose", relève-t-elle, alors que les pompiers devaient effectuer un trajet d'une trentaine de minutes entre Evron et le Centre hospitalier de Laval.
Autre avantage, pendant que la septuagénaire regardait le film, les deux secouristes présents dans le véhicule ont pu se centrer sur le soin, là où auparavant une personne aurait été chargée de la tranquilliser.
Car selon le colonel Marc Horeau, président du Service départemental d'incendie et de secours (SDIS), cette expérimentation à Evron "va vraiment dans le sens de la prise en charge de la douleur: on doit apporter une réponse de qualité au citoyen d'aujourd'hui, quelque soit le lieu du département, y compris avec les techniques les plus modernes".
Et ce casque de réalité virtuelle, présenté au ministre de l'Intérieur Christophe Castaner lors de l'inauguration du nouveau SDIS en janvier, pourrait remplacer les peluches pour les enfants dans les véhicules de secours et devenir "le pompinours de demain", sourit le colonel.
- "digicament" -
Mais l'usage de ce casque, auquel on ajoute de la musique via des écouteurs, n'est toutefois pas applicable à chaque prise en charge, comme le souligne le médecin-commandant Johnny Thibaudeau, listant les AVC, les comas ou les troubles du comportement. En revanche, "dans le cas d'une fracture de la jambe, plutôt qu'administrer de la morphine pour calmer la douleur, on peut tester ce système de réalité virtuelle", dit-il.
Mais quand vous installez le casque et visionnez un des quatre films proposés (prairie, fonds marins, espace, forêt), n'imaginez pas des images s'approchant de "Interstellar", "The Revenant" ou "Gravity".
"On a conçu des mondes imaginaires enfantins, loin du réel, pour que personne ne puisse être pollué par des souvenirs qui peuvent être douloureux", explique ainsi Mélanie Péron, directrice-fondatrice de la start-up L'Effet papillon. Cette ancienne bibliothécaire de 42 ans a conçu cette "application de réalité virtuelle à visée relaxante" avec un comité d'experts comprenant notamment des cyber-psychologue et hématologues.
"Chaque couleur, chaque forme, chaque son et chaque musique ont été réfléchis pour vous emmener dans un profond état de détente et de relaxation... Les patients vont faire leur voyage et mieux vivre leur intervention", assure Mme Péron au sujet du "digicament", néologisme de "digital" et "médicament", également utilisé dans une quarantaine d'établissements hospitaliers, dont l'hôpital Necker à Paris, et qui pourrait être prochainement expérimenté dans d'autres SDIS.
Pour le docteur Thibaudeau, ces dispositifs de réalité virtuelle, "qui sont déjà testés dans les hôpitaux, en cancérologie ou en pédiatrie, fonctionnent très bien: on arrive à faire des injections en cancérologie ou des sutures chez les enfants uniquement avec le casque". Selon la société, au bloc opératoire, ce dispositif médical de réalité virtuelle "a démontré en moyenne la réduction de 30 à 40% de la dose d'anesthésiants".
Au centre de secours d'Evron, dans l'est de ce département rural touché par la désertification médicale, avant de partir en intervention, les infirmiers pompiers n'oublient pas de prendre le curieux casque noir, développé par une start-up de Laval.
"Une dame, touchée par une allergie alimentaire, était angoissée qu'on la pique pour poser une perfusion", explique Mélanie, 24 ans, étudiante infirmière chez les sapeurs-pompiers. "Elle a accepté de mettre le casque sans problème. On a pu réaliser notre soin sans difficulté: elle avait son attention captée par autre chose", relève-t-elle, alors que les pompiers devaient effectuer un trajet d'une trentaine de minutes entre Evron et le Centre hospitalier de Laval.
Autre avantage, pendant que la septuagénaire regardait le film, les deux secouristes présents dans le véhicule ont pu se centrer sur le soin, là où auparavant une personne aurait été chargée de la tranquilliser.
Car selon le colonel Marc Horeau, président du Service départemental d'incendie et de secours (SDIS), cette expérimentation à Evron "va vraiment dans le sens de la prise en charge de la douleur: on doit apporter une réponse de qualité au citoyen d'aujourd'hui, quelque soit le lieu du département, y compris avec les techniques les plus modernes".
Et ce casque de réalité virtuelle, présenté au ministre de l'Intérieur Christophe Castaner lors de l'inauguration du nouveau SDIS en janvier, pourrait remplacer les peluches pour les enfants dans les véhicules de secours et devenir "le pompinours de demain", sourit le colonel.
- "digicament" -
Mais l'usage de ce casque, auquel on ajoute de la musique via des écouteurs, n'est toutefois pas applicable à chaque prise en charge, comme le souligne le médecin-commandant Johnny Thibaudeau, listant les AVC, les comas ou les troubles du comportement. En revanche, "dans le cas d'une fracture de la jambe, plutôt qu'administrer de la morphine pour calmer la douleur, on peut tester ce système de réalité virtuelle", dit-il.
Mais quand vous installez le casque et visionnez un des quatre films proposés (prairie, fonds marins, espace, forêt), n'imaginez pas des images s'approchant de "Interstellar", "The Revenant" ou "Gravity".
"On a conçu des mondes imaginaires enfantins, loin du réel, pour que personne ne puisse être pollué par des souvenirs qui peuvent être douloureux", explique ainsi Mélanie Péron, directrice-fondatrice de la start-up L'Effet papillon. Cette ancienne bibliothécaire de 42 ans a conçu cette "application de réalité virtuelle à visée relaxante" avec un comité d'experts comprenant notamment des cyber-psychologue et hématologues.
"Chaque couleur, chaque forme, chaque son et chaque musique ont été réfléchis pour vous emmener dans un profond état de détente et de relaxation... Les patients vont faire leur voyage et mieux vivre leur intervention", assure Mme Péron au sujet du "digicament", néologisme de "digital" et "médicament", également utilisé dans une quarantaine d'établissements hospitaliers, dont l'hôpital Necker à Paris, et qui pourrait être prochainement expérimenté dans d'autres SDIS.
Pour le docteur Thibaudeau, ces dispositifs de réalité virtuelle, "qui sont déjà testés dans les hôpitaux, en cancérologie ou en pédiatrie, fonctionnent très bien: on arrive à faire des injections en cancérologie ou des sutures chez les enfants uniquement avec le casque". Selon la société, au bloc opératoire, ce dispositif médical de réalité virtuelle "a démontré en moyenne la réduction de 30 à 40% de la dose d'anesthésiants".