Bordeaux, France | AFP | mercredi 05/05/2021 - Chahinez, 31 ans, mère de trois enfants, est morte mardi à Mérignac, près de Bordeaux, après avoir été brûlée vive par un mari violent, suscitant une vague d'indignation.
Mercredi soir, à l'appel de collectifs de défense des femmes, quelque 300 personnes, amies, voisines ou militantes, se sont rassemblées pendant une heure en silence près des lieux du drame, en déposant fleurs, bougies et petits mots pour dire : "On ne t'oublie pas", un message inscrit sur le trottoir.
Mardi vers 18H10, en pleine rue de cette tranquille banlieue bordelaise, bordée de maisonnettes, Mounir B, 44 ans, déjà emprisonné pour violences conjugales en 2020, a poursuivi sa femme.
Il a tiré plusieurs coups de feu dans ses jambes jusqu'à ce qu'elle s'effondre, l'a aspergée d'un liquide inflammable alors qu'elle était encore en vie et l'a immolée par le feu, selon le parquet de Bordeaux et la police.
"On s'est dit que c’était des pétards. Après, il est venu brûler la maison, il tirait n’importe où", a raconté à l'AFP une voisine, Anne.
Le garage du pavillon a été brûlé, des effets personnels calcinés sont encore visibles à l'intérieur.
L'homme a été interpellé environ une demi-heure plus tard non loin et placé en garde à vue.
Il "était porteur d'un fusil de calibre 12, d'un pistolet à gaz et d'une ceinture de cartouches", selon un communiqué du parquet, qui a ouvert une enquête pour homicide volontaire par conjoint et destruction par incendie.
Elle "disait que c’était un monstre"
Le 25 juin 2020 à Bordeaux, le quadragénaire avait été condamné à 18 mois de prison dont 9 mois avec sursis et mandat de dépôt à l'audience pour "violences volontaires par conjoint" en récidive, sur la même victime, selon le parquet.
Il "avait obtenu à compter du 5 octobre" une mesure de placement extérieur spécifique pour les auteurs de violences conjugales. Libéré le 9 décembre 2020, "il était depuis suivi par le service pénitentiaire d'insertion et de probation de la Gironde".
Cette mesure "comprenait notamment une obligation de soins, l'interdiction d'entrer en contact avec la victime et l'interdiction de paraître à son domicile", selon le parquet.
Chahinez ne disposait pas de téléphone grave danger (TGD) et son époux ne s'était pas vu attribuer de bracelet anti-rapprochement, "pas effectif" à l'époque.
"Cela se voyait qu’elle se faisait battre. Mais elle était très discrète, elle disait à nos mères que c’était compliqué", explique Chahima, 19 ans, qui a ouvert une cagnotte via Instagram (TousavecChahinez) "pour qu'elle puisse être enterrée en Algérie auprès de sa famille".
"Chahinez disait que c’était un monstre. En juin, elle avait eu le larynx écrasé. Il n'a fait que trois mois de prison et il continuait à circuler dans le quartier", ajoute Anne, qui se souvient d'avoir vu la victime avec "deux yeux au beurre noir".
Le 15 mars, Chahinez avait porté plainte au commissariat de Mérignac contre son conjoint pour une agression commise dans la matinée, selon le parquet. Mais l'intéressé, recherché par la police, était "introuvable".
"Inaction de l'Etat"
Mère de deux enfants de 12 et 7 ans d'un premier mariage, elle "était arrivée d’Algérie il y a cinq ans", selon Anne et s'était remariée avec Mounir B., père de son dernier fils de 5 ans.
Les trois enfants ne se trouvaient pas au domicile au moment des faits, a indiqué le parquet.
Sur Twitter, la ministre chargée de la Citoyenneté Marlène Schiappa s'est dite "horrifiée par ce crime ignoble".
Mais des associations ont mis en cause l'action de l'Etat. "En plus d’être multirécidiviste, il avait une arme à feu ! Encore ! Mais que fait Gérard Darmanin ?", a tweeté Anne-Cécile Mailfert, présidente de la Fondation des femmes, qui demande le retrait systématique des armes à feu aux conjoints violents, dès le premier signalement.
"Inaction de l'Etat", a aussi réagi Osez le féminisme, en estimant que "tout le monde savait qu’il était dangereux et armé".
Le ministère de l'Intérieur a annoncé en février avoir demandé aux préfets de "systématiquement saisir les armes des conjoints violents dès la plainte", mesure permise depuis 2019, mais encore trop peu appliquée, selon les associations.
En 2020, 90 féminicides ont été officiellement recensés en France, contre 146 l'année précédente.
Mercredi soir, à l'appel de collectifs de défense des femmes, quelque 300 personnes, amies, voisines ou militantes, se sont rassemblées pendant une heure en silence près des lieux du drame, en déposant fleurs, bougies et petits mots pour dire : "On ne t'oublie pas", un message inscrit sur le trottoir.
Mardi vers 18H10, en pleine rue de cette tranquille banlieue bordelaise, bordée de maisonnettes, Mounir B, 44 ans, déjà emprisonné pour violences conjugales en 2020, a poursuivi sa femme.
Il a tiré plusieurs coups de feu dans ses jambes jusqu'à ce qu'elle s'effondre, l'a aspergée d'un liquide inflammable alors qu'elle était encore en vie et l'a immolée par le feu, selon le parquet de Bordeaux et la police.
"On s'est dit que c’était des pétards. Après, il est venu brûler la maison, il tirait n’importe où", a raconté à l'AFP une voisine, Anne.
Le garage du pavillon a été brûlé, des effets personnels calcinés sont encore visibles à l'intérieur.
L'homme a été interpellé environ une demi-heure plus tard non loin et placé en garde à vue.
Il "était porteur d'un fusil de calibre 12, d'un pistolet à gaz et d'une ceinture de cartouches", selon un communiqué du parquet, qui a ouvert une enquête pour homicide volontaire par conjoint et destruction par incendie.
Elle "disait que c’était un monstre"
Le 25 juin 2020 à Bordeaux, le quadragénaire avait été condamné à 18 mois de prison dont 9 mois avec sursis et mandat de dépôt à l'audience pour "violences volontaires par conjoint" en récidive, sur la même victime, selon le parquet.
Il "avait obtenu à compter du 5 octobre" une mesure de placement extérieur spécifique pour les auteurs de violences conjugales. Libéré le 9 décembre 2020, "il était depuis suivi par le service pénitentiaire d'insertion et de probation de la Gironde".
Cette mesure "comprenait notamment une obligation de soins, l'interdiction d'entrer en contact avec la victime et l'interdiction de paraître à son domicile", selon le parquet.
Chahinez ne disposait pas de téléphone grave danger (TGD) et son époux ne s'était pas vu attribuer de bracelet anti-rapprochement, "pas effectif" à l'époque.
"Cela se voyait qu’elle se faisait battre. Mais elle était très discrète, elle disait à nos mères que c’était compliqué", explique Chahima, 19 ans, qui a ouvert une cagnotte via Instagram (TousavecChahinez) "pour qu'elle puisse être enterrée en Algérie auprès de sa famille".
"Chahinez disait que c’était un monstre. En juin, elle avait eu le larynx écrasé. Il n'a fait que trois mois de prison et il continuait à circuler dans le quartier", ajoute Anne, qui se souvient d'avoir vu la victime avec "deux yeux au beurre noir".
Le 15 mars, Chahinez avait porté plainte au commissariat de Mérignac contre son conjoint pour une agression commise dans la matinée, selon le parquet. Mais l'intéressé, recherché par la police, était "introuvable".
"Inaction de l'Etat"
Mère de deux enfants de 12 et 7 ans d'un premier mariage, elle "était arrivée d’Algérie il y a cinq ans", selon Anne et s'était remariée avec Mounir B., père de son dernier fils de 5 ans.
Les trois enfants ne se trouvaient pas au domicile au moment des faits, a indiqué le parquet.
Sur Twitter, la ministre chargée de la Citoyenneté Marlène Schiappa s'est dite "horrifiée par ce crime ignoble".
Mais des associations ont mis en cause l'action de l'Etat. "En plus d’être multirécidiviste, il avait une arme à feu ! Encore ! Mais que fait Gérard Darmanin ?", a tweeté Anne-Cécile Mailfert, présidente de la Fondation des femmes, qui demande le retrait systématique des armes à feu aux conjoints violents, dès le premier signalement.
"Inaction de l'Etat", a aussi réagi Osez le féminisme, en estimant que "tout le monde savait qu’il était dangereux et armé".
Le ministère de l'Intérieur a annoncé en février avoir demandé aux préfets de "systématiquement saisir les armes des conjoints violents dès la plainte", mesure permise depuis 2019, mais encore trop peu appliquée, selon les associations.
En 2020, 90 féminicides ont été officiellement recensés en France, contre 146 l'année précédente.