Adrien Beline (directeur d el'agence polynésienne), Vincent Guiheneuc (cofondateur et président d'imaKumo), Jean-Christophe Bouissou (ministre du Numérique) et Johann Terrier (cofondateur et directeur général).
PAPEETE, le 25 juin 2017 - La start-up française imaKumo a ouvert un bureau à Tahiti il y a un an. Elle y emploie déjà 17 collaborateurs et continue de recruter à tour de bras. Les atouts de notre fenua : être un territoire français avec 12 heures de décalage horaire avec l'Europe. Ou quand le numérique permet à notre faiblesse de devenir une force...
Qui aurait cru que la Polynésie française pouvait attirer une star de la high tech européenne ? Pourtant imaKumo, une start-up française créée en 2012, a décidé d'ouvrir un bureau au fenua l'année dernière, après en avoir ouvert à Singapour et dans cinq pays européens.
imaKumo est un spécialiste de l'informatisation des "process" en entreprise. Elle propose des services hébergés dans le "Cloud" qui permettent de faciliter la gestion de l'entreprise, de son réseau commercial ou la collaboration dans ses équipes. C'est un peu technique, mais ça marche : l'année dernière, elle était dans les 150 entreprises européennes en plus forte croissance et elle compte déjà la moitié du CAC40 dans ses clients… Et ce moteur de la croissance numérique française a ouvert un bureau à Arue, à Tahiti, l'année dernière.
Notre atout n'est pas la plage mais le câble et le décalage horaire
Cette start-up ne vient pas en Polynésie pour notre climat, nos paysages ou pour notre petit marché intérieur. Ce qu'elle veut, c'est profiter de notre décalage horaire pour poursuivre son activité en continu. Elle veut un bureau prêt à servir ses clients de la côte ouest américaine ou de l'Asie quand ses développeurs français rentrent chez eux. Elle veut pouvoir avancer sur un projet urgent en journée continue, répondre à ses clients même la nuit dans les renvoyer vers un centre d'appel au Maroc, ou encore avoir des techniciens sur le qui-vive en continu en cas de problème critique…
imaKumo est la première entreprise importante du secteur à avoir sauté le pas. Notre câble international Honotua, l'annonce de la construction d'un autre câble vers les Samoa (Manatua) et l'arrivée de la fibre optique chez les abonnés leur ont assuré l'année dernière que le minimum vital pour leur industrie était satisfait. Ils font un pari sur notre avenir : pour rester en France même au milieu du Pacifique, ils hésitaient avec la Nouvelle-Calédonie. Un des critères qui a fini par les convaincre est l'avantage fiscal existant pour les entreprises exportatrices, qui leur permettra de ne pas payer d'impôt localement sur leur chiffre d'affaires réalisé hors du Territoire... Mais comme ils l'expliquent les deux cofondateurs, en visite en Polynésie pour voir leur équipe, la Polynésie a encore de gros investissements à réaliser dans ses infrastructures et dans la formation. Trop peu de nos jeunes sont formés aux métiers du numérique, et même ceux qui le sont ne sont pas toujours formés dans les technologies utilisées au quotidien dans ce secteur.
Sécuriser notre connexion internet et former les jeunes
Des inquiétudes auxquelles le ministre du Numérique, Jean-Christophe Bouissou, a tenté de répondre lors de leur rencontre. "Je me suis engagé, dans le cadre d'une collaboration avec l'OPT, à ce qu'ils puissent continuer à travailler même en situation dégradée s'il venait à y avoir un problème sur notre accès international. Nous avons aussi beaucoup parlé des questions de formation. Car on sent bien qu'il y a un fort besoin de recrutement de techniciens qualifiés, par exemple des codeurs et d'autres métiers de ce secteur. On s’aperçoit que ce n'est pas évident de trouver des Polynésiens qui soient déjà formés, ou parfois ils ont une formation bac+4 ou bac+5 mais ils nécessitent encore une formation un petit peu plus poussée sur les technologies et les outils qui sont utilisés" explique le ministre.
Mais il affirme que le gouvernement travaille sur la création de sessions de formations et même de nouvelles filières adaptées avec la CCISM (Chambre de commerce, d'industrie, des services et des métiers) et les autres institutions de formation. imaKumo a aussi rencontré les lycées pour parler des programmes des BTS, de l'apprentissage et d'autres formes de collaboration.
Une urgence car, comme l'explique Vincent Guiheneuc, "nous voulions recruter 12 personnes dans l'année, finalement nous en avons 17 et nous voudrions être à 20. Notre entreprise continue de croître donc ça pourrait encore doubler…" Pour lui, la logique qui a poussé imaKumo à s'installer à Tahiti pourrait conduire d'autres entreprises du secteur à sauter le pas, jusqu'à créer en Polynésie des centaines d'emplois très qualifiés chaque année. Une elle opportunité… à condition que les débits continuent d'augmenter et qu'il y ait des gens à recruter.
Qui aurait cru que la Polynésie française pouvait attirer une star de la high tech européenne ? Pourtant imaKumo, une start-up française créée en 2012, a décidé d'ouvrir un bureau au fenua l'année dernière, après en avoir ouvert à Singapour et dans cinq pays européens.
imaKumo est un spécialiste de l'informatisation des "process" en entreprise. Elle propose des services hébergés dans le "Cloud" qui permettent de faciliter la gestion de l'entreprise, de son réseau commercial ou la collaboration dans ses équipes. C'est un peu technique, mais ça marche : l'année dernière, elle était dans les 150 entreprises européennes en plus forte croissance et elle compte déjà la moitié du CAC40 dans ses clients… Et ce moteur de la croissance numérique française a ouvert un bureau à Arue, à Tahiti, l'année dernière.
Notre atout n'est pas la plage mais le câble et le décalage horaire
Cette start-up ne vient pas en Polynésie pour notre climat, nos paysages ou pour notre petit marché intérieur. Ce qu'elle veut, c'est profiter de notre décalage horaire pour poursuivre son activité en continu. Elle veut un bureau prêt à servir ses clients de la côte ouest américaine ou de l'Asie quand ses développeurs français rentrent chez eux. Elle veut pouvoir avancer sur un projet urgent en journée continue, répondre à ses clients même la nuit dans les renvoyer vers un centre d'appel au Maroc, ou encore avoir des techniciens sur le qui-vive en continu en cas de problème critique…
imaKumo est la première entreprise importante du secteur à avoir sauté le pas. Notre câble international Honotua, l'annonce de la construction d'un autre câble vers les Samoa (Manatua) et l'arrivée de la fibre optique chez les abonnés leur ont assuré l'année dernière que le minimum vital pour leur industrie était satisfait. Ils font un pari sur notre avenir : pour rester en France même au milieu du Pacifique, ils hésitaient avec la Nouvelle-Calédonie. Un des critères qui a fini par les convaincre est l'avantage fiscal existant pour les entreprises exportatrices, qui leur permettra de ne pas payer d'impôt localement sur leur chiffre d'affaires réalisé hors du Territoire... Mais comme ils l'expliquent les deux cofondateurs, en visite en Polynésie pour voir leur équipe, la Polynésie a encore de gros investissements à réaliser dans ses infrastructures et dans la formation. Trop peu de nos jeunes sont formés aux métiers du numérique, et même ceux qui le sont ne sont pas toujours formés dans les technologies utilisées au quotidien dans ce secteur.
Sécuriser notre connexion internet et former les jeunes
Des inquiétudes auxquelles le ministre du Numérique, Jean-Christophe Bouissou, a tenté de répondre lors de leur rencontre. "Je me suis engagé, dans le cadre d'une collaboration avec l'OPT, à ce qu'ils puissent continuer à travailler même en situation dégradée s'il venait à y avoir un problème sur notre accès international. Nous avons aussi beaucoup parlé des questions de formation. Car on sent bien qu'il y a un fort besoin de recrutement de techniciens qualifiés, par exemple des codeurs et d'autres métiers de ce secteur. On s’aperçoit que ce n'est pas évident de trouver des Polynésiens qui soient déjà formés, ou parfois ils ont une formation bac+4 ou bac+5 mais ils nécessitent encore une formation un petit peu plus poussée sur les technologies et les outils qui sont utilisés" explique le ministre.
Mais il affirme que le gouvernement travaille sur la création de sessions de formations et même de nouvelles filières adaptées avec la CCISM (Chambre de commerce, d'industrie, des services et des métiers) et les autres institutions de formation. imaKumo a aussi rencontré les lycées pour parler des programmes des BTS, de l'apprentissage et d'autres formes de collaboration.
Une urgence car, comme l'explique Vincent Guiheneuc, "nous voulions recruter 12 personnes dans l'année, finalement nous en avons 17 et nous voudrions être à 20. Notre entreprise continue de croître donc ça pourrait encore doubler…" Pour lui, la logique qui a poussé imaKumo à s'installer à Tahiti pourrait conduire d'autres entreprises du secteur à sauter le pas, jusqu'à créer en Polynésie des centaines d'emplois très qualifiés chaque année. Une elle opportunité… à condition que les débits continuent d'augmenter et qu'il y ait des gens à recruter.