Tahiti, le 24 septembre 2020 - Lancée il y a deux semaines par Fenua ma, une étude de caractérisation des déchets va permettre de dire si les Polynésiens font l'effort de trier les déchets verts. Des détritus qui n'ont rien à faire dans nos poubelles et qui prennent beaucoup de la place pour finir sous terre à Paihoro. Une aberration vu nos capacités d'enfouissement.
Les relents de poubelle trahissent les alvéoles de stockage. Ce n'est pas de là pourtant que vient l'odeur, mais de l'espace d'échantillonnage des détritus. C'est ici, au centre de tri de Fenua ma à Motu Uta, qu'une étude de caractérisation des déchets a commencé depuis deux semaines. Elle consiste à décortiquer méticuleusement le contenu de nos poubelles pour savoir si on trie comme il le faut : bac vert (canettes en aluminium, boîte de conserve, papier, cartons, bouteilles plastiques, etc.), bac gris (les déchets non recyclables) et encombrants. "Cela va nous permettre de comparer avec l'étude précédente (qui remonte à 2011, Ndlr), voir où on se situe, s'il y a une évolution des taux de captage et quelle est notre marge de progression" précise Benoît Layrle, directeur du syndicat.
Déchet qui n'a rien à faire ni dans le bac vert, ni dans le bac gris, la matière végétale représente 30% du contenu du bac gris selon la dernière étude. Une proportion conséquente qui finit sous terre au centre de Paihoro. Une aberration vue les capacités limitées d'enfouissement sur un si petit territoire. "Les déchets de jardin prennent beaucoup de place, et surtout ils ne sont pas valorisés, alors qu'ils pourraient l'être, c'est débile" souligne Benoît. "Avec cette mise à jour, on va voir s'il y a un changement dans les comportements, ou s'il y a toujours autant de déchets verts".
250 à 350 kilos piochés au hasard
Financée à 50% par l'Ademe, l'étude ne vise que Tahiti et Moorea et a déjà ratissé les communes de Papeete, Pirae, Arue et Mahina. Elle s'attaquera dès la semaine prochaine à Moorea, Paea et Punaauia, pour finir sur les autres communes de l'île principale. Pour cette mission - d'un coût de 13 millions de francs - qui nécessite une expertise particulière, le syndicat mixte a fait appel à la société métropolitaine Ecogeos, spécialiste en caractérisation des déchets.
Pour que l'échantillon soit le plus représentatif possible, les équipes de collectes des communes ne sont pas prévenues de l'arrivée "spontanée" des camions. "Pour qu'ils ne changent pas leur façon de faire" précise le responsable. Le contenu de quatre à cinq camions par commune – seuil minimum pour pouvoir extrapoler sur une municipalité – est ensuite prélevé : 250 à 350 kilos sont piochés au hasard sur les cinq tonnes de chaque benne, et déversés sur une table de tri consacrée à l'étude.
Les relents de poubelle trahissent les alvéoles de stockage. Ce n'est pas de là pourtant que vient l'odeur, mais de l'espace d'échantillonnage des détritus. C'est ici, au centre de tri de Fenua ma à Motu Uta, qu'une étude de caractérisation des déchets a commencé depuis deux semaines. Elle consiste à décortiquer méticuleusement le contenu de nos poubelles pour savoir si on trie comme il le faut : bac vert (canettes en aluminium, boîte de conserve, papier, cartons, bouteilles plastiques, etc.), bac gris (les déchets non recyclables) et encombrants. "Cela va nous permettre de comparer avec l'étude précédente (qui remonte à 2011, Ndlr), voir où on se situe, s'il y a une évolution des taux de captage et quelle est notre marge de progression" précise Benoît Layrle, directeur du syndicat.
Déchet qui n'a rien à faire ni dans le bac vert, ni dans le bac gris, la matière végétale représente 30% du contenu du bac gris selon la dernière étude. Une proportion conséquente qui finit sous terre au centre de Paihoro. Une aberration vue les capacités limitées d'enfouissement sur un si petit territoire. "Les déchets de jardin prennent beaucoup de place, et surtout ils ne sont pas valorisés, alors qu'ils pourraient l'être, c'est débile" souligne Benoît. "Avec cette mise à jour, on va voir s'il y a un changement dans les comportements, ou s'il y a toujours autant de déchets verts".
250 à 350 kilos piochés au hasard
Financée à 50% par l'Ademe, l'étude ne vise que Tahiti et Moorea et a déjà ratissé les communes de Papeete, Pirae, Arue et Mahina. Elle s'attaquera dès la semaine prochaine à Moorea, Paea et Punaauia, pour finir sur les autres communes de l'île principale. Pour cette mission - d'un coût de 13 millions de francs - qui nécessite une expertise particulière, le syndicat mixte a fait appel à la société métropolitaine Ecogeos, spécialiste en caractérisation des déchets.
Pour que l'échantillon soit le plus représentatif possible, les équipes de collectes des communes ne sont pas prévenues de l'arrivée "spontanée" des camions. "Pour qu'ils ne changent pas leur façon de faire" précise le responsable. Le contenu de quatre à cinq camions par commune – seuil minimum pour pouvoir extrapoler sur une municipalité – est ensuite prélevé : 250 à 350 kilos sont piochés au hasard sur les cinq tonnes de chaque benne, et déversés sur une table de tri consacrée à l'étude.
43 catégories de déchets
Tout ce qui reste visible sur le tamis à trous ronds – les grosses pièces notamment – est réparti dans des bacs spécifiques : pas moins de 43 catégories de déchets. Six différents types de plastiques, quatre types de papiers, quatre types de cartons, en passant par les couches, les gros de magasins, les déchets de jardin, les déchets alimentaires... Forcément on trouve de tout. Un bac débordant de restes de cuisine attire l'attention. Des baguettes de pains trempées, une longe de thon faisandée. "Quel gâchis" lâche l'un des agents, armé de gants et d'une pelle.
Ce qui passe à travers la grille de maillage, les "fractions moyennes" de l'ordre de 7 kilos, est trié à son tour dans des plus petits bacs. Un travail de fourmi. "C'est la représentation du nombre d'échantillons et de sous échantillons qui va permettre d'extrapoler " indique le responsable du syndicat mixte. L'opération est ensuite reconduite avec une grille de maillage encore plus fine.
"Chaque catégorie correspond à un mode de traitement, puisqu'ils n'ont pas la même composition, ces mélanges peuvent représenter jusqu'à la moitié de la benne, c'est pour ça que c'est important de les mesurer" justifie Valentin, chef de projet à Ecogeos. Avec Gauthier, l'autre chef de projet, ils mettent eux-mêmes les mains dans le cambouis. "Un travail pénible" reconnaît Benoît Layrle, mais "hautement important".
Distribution de 3 000 composteurs individuels
À vue de nez, "pas de grosses anomalies," mais une "présence importante" de déchets verts, notent les spécialistes. Les résultats de l'étude, attendus pour janvier, nous diront si la tendance est à la baisse comme l'espère Fenua ma. "À ce stade, c'est compliqué de faire des prédictions, mais avec le confinement on a vu de plus en plus de gens faire des fa'a'apu chez eux, c'est un sujet qui va permettre de motiver encore plus. Sur 2020 et 2021 on a la possibilité de distribuer jusqu'à 3 000 composteurs individuels à prix réduit avec le soutien de l'Ademe, chaque commune est en train de recenser ses besoins, on va étaler le programme sur deux ans, mais il pourrait s'étendre sur cinq ans" annonce le responsable.
Le déploiement de composteurs individuels a également vocation à réduire le coût de la collecte. Pas seulement avec les déchets verts mais aussi avec les déchets de cuisine et d'intérieur (thé, marc de café, reste de riz, serviettes, essuie tout, etc.), parfaits ingrédients pour un compost fait maison.
Au rang des pistes envisagées pour valoriser la matière végétale, il y a aussi l'incinération, pour créer de l'énergie. Reste à connaître le gisement "incinérable" et son pouvoir calorifique. Là aussi, l'étude devrait pouvoir donner des éléments de réponse.
Ce qui passe à travers la grille de maillage, les "fractions moyennes" de l'ordre de 7 kilos, est trié à son tour dans des plus petits bacs. Un travail de fourmi. "C'est la représentation du nombre d'échantillons et de sous échantillons qui va permettre d'extrapoler " indique le responsable du syndicat mixte. L'opération est ensuite reconduite avec une grille de maillage encore plus fine.
"Chaque catégorie correspond à un mode de traitement, puisqu'ils n'ont pas la même composition, ces mélanges peuvent représenter jusqu'à la moitié de la benne, c'est pour ça que c'est important de les mesurer" justifie Valentin, chef de projet à Ecogeos. Avec Gauthier, l'autre chef de projet, ils mettent eux-mêmes les mains dans le cambouis. "Un travail pénible" reconnaît Benoît Layrle, mais "hautement important".
Distribution de 3 000 composteurs individuels
À vue de nez, "pas de grosses anomalies," mais une "présence importante" de déchets verts, notent les spécialistes. Les résultats de l'étude, attendus pour janvier, nous diront si la tendance est à la baisse comme l'espère Fenua ma. "À ce stade, c'est compliqué de faire des prédictions, mais avec le confinement on a vu de plus en plus de gens faire des fa'a'apu chez eux, c'est un sujet qui va permettre de motiver encore plus. Sur 2020 et 2021 on a la possibilité de distribuer jusqu'à 3 000 composteurs individuels à prix réduit avec le soutien de l'Ademe, chaque commune est en train de recenser ses besoins, on va étaler le programme sur deux ans, mais il pourrait s'étendre sur cinq ans" annonce le responsable.
Le déploiement de composteurs individuels a également vocation à réduire le coût de la collecte. Pas seulement avec les déchets verts mais aussi avec les déchets de cuisine et d'intérieur (thé, marc de café, reste de riz, serviettes, essuie tout, etc.), parfaits ingrédients pour un compost fait maison.
Au rang des pistes envisagées pour valoriser la matière végétale, il y a aussi l'incinération, pour créer de l'énergie. Reste à connaître le gisement "incinérable" et son pouvoir calorifique. Là aussi, l'étude devrait pouvoir donner des éléments de réponse.
Comment le confinement a fait reculer les volumes
Avec le Covid, l'étude qui devait démarrer en mars a été retardée de six mois. D'autant qu'avec le confinement, et la fermeture des bars et des restaurants, le volume de déchets a connu une baisse importante : -50% sur les déchets professionnels, -10 à -40 % sur les communes pour le mois d'avril. Impossible pour Fenua ma de démarrer dans ces conditions au risque de biaiser l'étude. Le syndicat note cependant des efforts particuliers sur le tri du bac vert qui s'est "stabilisé". "Les gens ont bien participé pendant le confinement. C'est très encourageant," félicite Benoît Layrle. Enfin, le syndicat mixte estime entre 5 et 10% la baisse des volumes sur 12 mois du fait du Covid pour le bac vert.