Centre d'accompagnement et de gestion : un an d'exercice et de la satisfaction


Le CAGest achève sa première année d'exercice. Le Centre d'accompagnement et de gestion créé à l'initiative de la CCISM en août 2011 pour épauler l'offre du Centre de formalité des entreprises, au sein du Pôle entreprises, est à l'heure du bilan.

Celui-ci était présenté jeudi 6 septembre, en préambule de l'assemblée générale annuelle de cette association loi 1901 que préside le député Tahoera'a Huiraatira Jean-Paul Tuaiva, entrepreneur à Punaauia.
Un air de satisfaction émanait de ce compte rendu. L'outil d'information et d'accompagnement à la gestion, destiné aux porteurs de petits projets ou très petits entrepreneurs, semble avoir convenablement rempli la mission pour laquelle il a été conçu : endiguer l'hécatombe que l'on observe statistiquement et dont sont victimes majoritairement les entreprises de moins de 5 salariés, dès la première année d'exercice : 80% des victimes cessent leur activité en raison de problèmes élémentaires de gestion et non pas parce que leur initiative commerciale est mauvaise. Le CAGest a formé près de 700 stagiaires aux bases de la gestion et de la planification commerciale, au cours de sa première année d'activité.

Le CAGest a bénéficié dès son lancement d'un co-financement, sur les 6 premiers mois d'exercices entre la CCISM (8 millions Fcfp) et deux organismes bancaires (Banque de Polynésie et Banque de Tahiti, 1.1 million Fcfp) et du soutien technique de l'Organisation des experts comptables de Polynésie française et de l'Association pour le droit à l'initiative économique (ADIE). Les adhésions d'entrepreneurs et porteurs de projets intéressés par l'offre de cet organisme de formation ont permis de recueillir près de 900.000 Fcfp.

Plusieurs services ont été mis en place pour adapter l'offre aux besoins des chefs d'entreprises : ateliers pratiques de gestion en partenariat avec des professionnels de la gestion et une démarche pédagogique centrée sur le stagiaire ; lancement de partenariat avec les institutions du Pays, les organismes bancaires et la CCISM ; mise en place d'une cellule d'information sur les évolutions réglementaires liées à l'environnement économique, social et fiscal de l'entreprise ; ateliers de formation à l'emploi de solutions informatiques pour la gestion.

Le CAGest compte 164 adhérents au 31 juillet 2012 et a formé une moyenne de 55 stagiaires par mois depuis sa création. L'association envisage pour 2013 l'ouverture d'une antenne à Uturoa, Raiatea, dans l'archipel des îles-sous-le-vent et d'étendre son périmètre d'action dans les autres archipels : Tuamotu et Marquises, Gambier, Australes.

Jean-Paul Tuaiva, président du CAGest
"Je suis particulièrement surpris du succès qu’a rencontré cette initiative"



Tahiti infos : Vous évoquez aujourd’hui le bilan de la première année d’exercice du CAGest, que vous présidez. Est-ce une source de satisfaction ?

Jean-Paul Tuaiva : Je suis particulièrement surpris du succès qu’a rencontré cette initiative. Nous avions l’objectif, pour la première année d’exercice, d’avoir 180 adhérents. Là, nous dépassons les 200 adhérents. Il y a eu plus de 1.200 personnes qui ont visité le CAGest, pour prendre des informations, s’inscrire à des formations. Nous avons plus de 660 stagiaires qui ont suivi une formation de gestion : pour moi cette initiative a rencontré un succès indiscutable.

Tahiti infos : A la faveur des constatations que vous avez pu faire au cours de cet exercice, quelles améliorations estimez-vous nécessaires à apporter à cet outil ?

Jean-Paul Tuaiva : Compte tenu des nouvelles obligations des TPE (Toutes petites entreprises, moins de 5 salariés, ndlr) en ce qui concerne les déclarations comptables et obligations fiscales, notamment suite à la modification du code des impôts (loi du Pays n°2011-27 du 26 septembre 2011, ndlr), l’obligation dès cette année de fournir un bilan et un compte de résultats pour l'année N et N-1, et cela implique la mise en place d'une vraie comptabilité dans les petites entreprises. Nous avons sollicité l’avis d’experts comptables pour évaluer la difficulté que cela pouvait représenter pour les petits entrepreneurs. Les TPE ne sont pas dans le secteur d’activité des cabinets d’expertise comptable, avec un chiffre d’affaires annuel de moins de 6 millions Fcfp pour les prestataires et moins de 15 millions Fcfp pour les entreprises commerciales. Le CAGest propose des solutions et des formations adaptées, dans ce contexte, aux besoins des chefs de petites entreprises. Il faut savoir aussi que sur le 21.000 patentés que compte la CCISM (Chambre de Commerce, d'Industrie des Services et des Métiers, ndlr), plus de 80% représente des entreprises de moins de 5 salariés.

Tahiti infos : Pensez-vous être complètement en mesure de répondre à leurs attentes spécifiques ?

Jean-Paul Tuaiva : Non, pas totalement. Mais le plus important dans cette affaire c’est que l’on puisse former ces chefs d’entreprise. Il faut savoir que 8 entreprises sur 10 connaissent des difficultés financières, non pas parce que leur activité n’est pas viable, mais en raison de fautes élémentaires de gestion. Nous avons des outils logiciels – Compta Facile et Ciel Compta – qui peuvent apporter une autonomie de gestion à ces petits entrepreneurs. Ils peuvent, d’autre part, très bien faire leur bilan à l’aide de ces solutions : et dans ce contexte, le CAGest est là pour les former à l’utilisation au quotidien de ces logiciels de gestion.

Rédigé par Jean-Pierre Viatge le Vendredi 7 Septembre 2012 à 09:00 | Lu 611 fois