Ce qu'on a attendu en 2018... En vain


PAPEETE, le 7 janvier 2018. Ferme aquacole de Hao, enquête publique à Makatea, signature du contrat pour le Village tahitien… On nous avait annoncé que tous ces dossiers avanceraient bien. Certains ont avancé lentement, d'autres sont à l'arrêt. On fait le point.

Ferme aquacole de Hao : la truelle reste à terre

Selon les estimations, les travaux de construction devraient durer 30 mois.
Le projet devait passer en décembre 2017 à la phase de construction. Finalement, le projet tarde de plus en plus à démarrer.
Du côté de la mairie de Hao, le tavana commence à s'impatienter. "L'investissement du projet de la ferme aquacole ne changera pas et Tahiti Nui Ocean Foods ira jusqu'au bout du projet", indiquait dans un courrier la société locale Tahiti Nui Ocean Foods, filiale du groupe chinois Tian Rui International Investment.


Makatea : L'enquête publique pas encore lancée

Le gouvernement s’est rendu en juillet 2017 sur l’atoll de Makatea afin de faire le point sur le projet d’extraction de phosphate porté par Colin Randall.
En juillet 2017, Edouard Fritch s'était rendu à Makatea avec Colin Randall, P-dg de la SAS Avenir Makatea. Il avait fait part de son intention de lancer rapidement l’enquête publique… Un an et demi plus tard, cette enquête publique n'a pas encore été réalisée.
Lors de ce déplacement, Edouard Fritch avait souligné qu'il souhaitait que la population soit favorable au projet.
En juillet dernier, Tahirivairau Mai, fils cadet du maire de Makatea, Julien Mai, a créé l'association Makatea Agir pour la biodiversité. Au contraire des deux associations existant déjà, elle ne s'oppose pas au projet de l'Australien Colin Randall, P-dg de Avenir Makatea.
La SAS Avenir Makatea a estimé la ressource en phosphate à 6.5 millions de tonnes. "C'est du phosphate de haute qualité. Nous pensons vendre 250 000 tonnes par an", expliquait Colin Randall en novembre 2016. "La durée d'exploitation est prévue pour 26 ans. Il y aura 73 emplois directs." Mais ce projet s'il doit voir le jour devra être accompagné par une révision du code minier. "Celui-ci a été préparé et nécessite désormais un arbitrage interministériel, courant 2019", précise le gouvernement.

Seasteading : le projet des îles flottantes prend l'eau au fenua

Début 2017, un « accord d’intention » a été signé entre le gouvernement et le directeur général de l’Institut Seasteading. Ce document prévoyait que les "parties collaboreront activement afin de finaliser le cadre réglementaire spécial avant la fin de l'année 2017". Finalement, aucun cadre réglementaire n'a été validé par le Pays.
Le gouvernement, mené par Edouard Fritch, est devenu très prudent sur le sujet avant la campagne des élections territoriales.
En milieu d'année 2018, la société Blue Frontiers, qui porte le projet de prototype d'île flottante dans le lagon tahitien, a lancé un grand concours international pour tenter de trouver un nouveau pays hôte. Il est doté de 10 millions de Fcfp pour récompenser celui qui trouvera un nouveau coin de lagon quelque part dans le monde pour héberger le projet.
Le projet de cités flottantes prévoyait dans un premier temps des constructions sur une surface maritime de 7.5 hectares. Mais ce n'est que la première partie du plan, qui comportait en tout trois phases. Le projet pourrait ainsi tripler de taille. L'étude économique indiquait que près de 2 000 emplois directs et indirects auraient pu être créés à l'issue de la troisième phase.




Village tahitien : un contrat finalement pas signé en 2018

Cette pierre symbolise le lien indéfectible entre les peuples polynésiens de Nouvelle-Zélande et de Polynésie française.
En août dernier, les représentants du groupement Kaitiaki Tagaloa, Tukoroirangi Morgan, Frederick Grey et Bryan Perring, et le vice-président, Teva Rohfritsch, ont signé un protocole d’accord qui ouvre la période de mise au point du contrat qui le liera à TNAD pour la réalisation du projet. "Nous avons 200 jours pour finaliser le contrat définitif. Il faut maintenant rentrer dans les détails, lot par lot, définir les engagements de calendrier...", avait indiqué le vice-président Teva Rohfritsch. On va lancer aussi les études préalables à l'aménagement. Ce contrat va engager sur 35 ans la Polynésie française et les générations qui viennent. Donc, je ne voudrais pas que ce soit dans la précipitation. Néanmoins, puisqu’il faut aller vite maintenant, nous convenons avec M. Morgan, qu’il faut que nous puissions signer ce contrat sur le marae Taputapuatea avant la fin de l’année. » Finalement les deux partenaires prennent leur temps et devront finaliser un contrat définitif avant la fin du mois de février. "Les discussions pour la mise au point du contrat se poursuivent", indique le gouvernement.

L'interdiction des sacs plastiques à la poubelle…

En marge de l’annonce de l’événement « ’ETE » en 2017, dont le but est de sensibiliser la population aux sacs réutilisables tout en mettant en avant les savoir-faire des artisans traditionnels polynésiens, le ministre de l'Artisanat avait annoncé le souhait du gouvernement d’interdire le sac en plastique à usage unique d’ici fin mars 2018.
Finalement, en novembre dernier, le ministre de l’Environnement, Heremoana Maamaatuaiahutapu, a assuré que cette interdiction sera appliquée à partir du 1er septembre 2019. Il veut laisser le temps aux producteurs locaux de sacs plastiques de s’organiser…
Le fenua apparaît bien frileux sur la législation sur les plastiques. La Nouvelle-Calédonie a décidé d’interdire progressivement d’ici à 2020 l’utilisation de tous les objets en plastique à usage unique pour lutter contre la pollution. Les sacs plastique mais aussi les gobelets, verres, tasses, assiettes, pailles ou encore les Coton-Tige seront ainsi interdits au Caillou.
Photo sac

Rédigé par Mélanie Thomas le Mardi 8 Janvier 2019 à 02:00 | Lu 2048 fois