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Catastrophes naturelles : le Pacifique cherche toujours le bon système d’alerte

SUVA, 16 août 2010 (Flash d'Océanie) – Reconnue comme la région la plus à risque sur la planète en matière de catastrophes naturelles en tous genres, sismiques, volcanique ou cycloniques, le Pacifique cherche toujours, néanmoins, la bonne solution lui permettant de lancer de manière efficace et pour les populations les plus reculées une alerte rapide.


Catastrophes naturelles : le Pacifique cherche toujours le bon système d’alerte
Coïncidant avec une actualité sismique particulièrement agitée qui a vu, ces dix derniers jours, des séismes de magnitudes supérieures à sept frapper successivement Vanuatu, la Papouasie-Nouvelle-Guinée et la région de Guam, les pays de la région se réunissaient la semaine dernière, du 9 au 13 août 2010, à Suva (Fidji) sous l’égide du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) et de la commission océanienne des géosciences appliquées (SOPAC, qui gère un programme régional de réduction des effets des catastrophes naturelles).
Nouveauté dans ce genre de réunion visant à réduire les effets des catastrophes naturelles en tous genres : la participation cette année, d’une délégation d’invités venus de la région Caraïbe, venus pour la première fois partager leurs expériences en la matière avec les pays océaniens.
Les deux régions espèrent ainsi poursuivre un processus de partage d’informations afin de mieux se préparer à la fois aux catastrophes naturelles et aux effets adverses des changements climatiques.

Sms d’alerte

Ces derniers jours, par ailleurs, à Port-Vila, le bureau de la météorologie nationale annonçait le lancement d’une expérience pilote, déjà tentée à Fidji, concernant l’envoi de messages sms sur les téléphones mobiles du réseau national, en partenariat avec les deux opérateurs de l’archipel, Vodafone et Digicel.

Un nouveau concept : le « Yellow Bird »

En Nouvelle-Zélande, les initiatives se sont aussi multipliées ces derniers en matière de systèmes d’alerte : un ancien directeur des services de gestion des urgences en Australie, David Templeman, a ainsi annoncé en fin de semaine dernière, lors de la conférence de Suva, un nouveau système baptisé provisoirement « Yellow Bird » (Oiseau Jaune) et dont l’originalité réside dans le fait qu’il s’appuierait sur la transmission par ondes radio capables d’alerter la population en activant soit des sirènes, soit des lumières, les incitant ainsi à se brancher sur les médias traditionnels.
Le concepteur de ce système déclare avoir choisi ce nom par analogie avec les canaris autrefois utilisés dans les galeries des mines de charbon pour donner l’alerte en cas de présence de grisou.
M. Templeman estime que ce système pourrait tout aussi bien servir en cas de feux de brousse, d’inondations, de tsunamis, de séismes ou d’éruptions volcaniques.
Toujours en phase de recherche de financements afin de pousser plus loin la mise à l’épreuve de ce système, il espère ensuite effectuer les premiers essais pilotes en conditions réelles dans des pays tels que la Papouasie-Nouvelle-Guinée, Vanuatu et les îles Salomon, trois archipels mélanésiens situés sur ce qu’il est convenu d’appeler la « ceinture de feu du Pacifique ».

Un DVD pour les sourds et malentendants de Nouvelle-Zélande

Toujours en Nouvelle-Zélande, lundi, le gouvernement annonçait la mise à la disposition du grand public d’un nouveau produit encore plus ciblé : un document audiovisuel censé sensibiliser les personnes sourdes et malentendantes à la nécessité de préparer un protocole en cas de catastrophes naturelles
Ce document, fruit d’une collaboration avec les services gouvernementaux de la défense civile, est « doublé » en langage des signes et sous-titré, ont annoncé les ministres néo-zélandais Tariana Turia (chargée des personnes handicapées) et John Carter (défense civile).
Il est désormais disponible soit sur DVD, distribué gratuitement via l’association néo-zélandaise pour les sourdes et malentendants (Deaf Aotearoa), dans les municipalités et bibliothèques publiques, soit en ligne aux adresses suivantes : www.deaf.org.nz
et www.getthru.govt.nz.
Au cœur du message : la nécessité de préparer un plan d’urgence incluant les gestes qui sauvent, en s’appuyant sur les proches, valides, qu’ils soient de la famille, des amis ou tout simplement des voisins.
« Le meilleur moyen de se sortir d’une situation d’urgence, ça reste une bonne préparation, je ne le soulignerai jamais assez », a insisté Mme Turia.
En Océanie, un réseau de marégraphes, dont plusieurs ont été installés dans les collectivités françaises de Nouvelle-Calédonie, de Polynésie française et de Wallis-et-Futuna, et en Australie avec le réseau « DART », fournit depuis plusieurs années un réseau de détction en temps réel pour la surveillance des variations du niveau de la mer pouvant être provoquées par un phénomène de type tsunami.

pad

Rédigé par PaD le Dimanche 15 Août 2010 à 16:03 | Lu 594 fois