Carton plein pour les prépas ingénieurs de l'UPF cette année aussi


Dans cette promotion à dominante féminine, Eve, Théa et Nancy décrochent respectivement l'ENS ULM, Sup Galilée et Polytechnique Grenoble.
Tahiti, le 17 août 2020 - Ils sont huit en cycle universitaire préparatoire aux grandes écoles (CUPGE) et comme leur prédécesseurs, ils ont tous décroché leur ticket d'entrée à une grande école d'ingénieurs. Un nouveau sans faute qui permet à la prépa universitaire de se faire une petite place sur le marché des bacheliers.
 
La première promotion avait déjà fait carton plein l'année dernière. Cette année, ils remettent ça. Polytechnique Grenoble, ENS ULM, Sup Galilée, Toulouse INP : les huit étudiants en cycle universitaire préparatoire aux grandes écoles (CUPGE) ont gagné leur ticket d'entrée à de prestigieuses écoles d'ingénieurs. Aussi intenses et exigeantes que les prépas de lycée, ces petites formations sélectives donnent également accès aux concours d’admission parallèle. En Polynésie, c'est la seule prépa math-physique et elle ne cible que les écoles d’ingénieurs. Moins connu que son concurrent du lycée, le CUPGE commence à se faire une petite place sur le marché des bacheliers. Avec les 100% de réussite des premiers millésimes, difficile de passer inaperçu.

Sept profs pour huit élèves

Pour la prochaine rentrée, la prépa enregistre ainsi 12 étudiants. Et vise, l'année d'après, une quinzaine. "C'est notre objectif, mais on n'ira pas au-delà, on préfère avoir des petits groupes pour mieux les encadrer" commente Gaëtan Bisson, responsable de la formation. Avec huit élèves, soit presque autant que de professeurs, au nombre de sept - dont cinq profs de mathématique et deux profs de physique chimie -, la promotion 2020 est gâtée.

Une diversité qui permet aux étudiants de multiplier les approches et de ménager les affinités. "S'ils s'entendent moins bien avec un prof, ils peuvent toujours se tourner vers l'autre" illustre Maxime Colim, leur prof de physique. Découpée en deux années de deux semestres chacune, la formation du CUPGE-MP offre un programme chargé : celui des concours. Soit 30 heures de cours et travaux dirigés par semaines (dont 12 de math et 9 de physique-chimie), auxquelles s'ajoutent des "colles" et des devoirs surveillés le samedi matin. Le tout assorti d'un travail personnel soutenu, parce que "venir en cours ne suffit pas." Les lycéens qui lorgnent sur cette formation sont donc invités à se spécialiser dès la classe de première et à choisir l'option « mathématiques expertes » en terminale.

Equivalences automatiques avec la licence de Math

Bachelière à seulement 16 ans, Théa Marquand savait qu'elle s'orientait vers une formation d'ingénieur. Mais la perspective de s'expatrier sur l'Hexagone a vite été écartée avec l'ouverture du CUPGE à l'UPF. "Avant, tous les lycéens qui voulaient faire une prépa en Math-Physique étaient obligés de partir, à 17 ans, 18 ou 19 ans, ce n'est pas évident. On voit beaucoup d'étudiants revenir parce que c'est trop dur d'arriver dans une ville sans amis, sans famille, auquel s'ajoute le choc du froid," développe Gaëtan Bisson.

Ce n'est pas le seul argument de poids pour les jeunes adultes. "Je voulais continuer dans les sciences, mais depuis la licence tu ne peux pas basculer à la prépa, alors que dans l'autre sens avec cette prépa, tu peux" argumente Nancy Caquin. "Les prépas universitaires sont tenues de signer des accords avec les universités pour avoir des équivalences. Avec les prépas classiques, à l'issue de deux ans si tu ne réussis pas les concours, tu n'as rien. Avec le CUPGE, tu sors avec un diplôme", argumente Gaëtan. Filet de sécurité non négligeable, les équivalences automatiques avec la licence de Math et de Physique servent de passerelle pour les éventuelles réorientations. "Dans toutes les prépas de France, il y a des étudiants qui se rendent compte que ce n'est pas ce qu'ils voulaient faire, ajoute le responsable. Là, ils peuvent bifurquer."
 

Rédigé par Esther Cunéo le Lundi 17 Aout 2020 à 10:35 | Lu 4796 fois