Caroline Belle, l’optique dans le respect de l’environnement


Caroline Belle
TAHITI, le 6 janvier 2021 - Elle propose des paires de lunettes biodégradables, d’autres sont fabriquées à partir de pneus ou filets de pêche. Elle réhabilite les paires usagées. Caroline Belle, opticienne, respecte dans sa vie personnelle comme dans sa vie professionnelle les mêmes valeurs. Elle invite à une réduction des déchets et à une consommation au plus juste des besoins.

Caroline Belle est opticienne. Concrètement, elle choisit avec ses clients les montures de lunettes selon le visage de chacun et la correction à apporter.

Depuis un an et demi à peu près, elle a pris un virage. Ou plutôt elle a trouvé le moyen de faire, dans sa vie professionnelle, ce qu’elle faisait déjà depuis longtemps dans sa vie personnelle.

"J’ai découvert un site internet de lunettes écologiques, je suis tombée dessus par hasard." À partir de là, elle a décidé de renouveler tout le stock de son magasin avec des lunettes qui sont recyclables ou réalisées à partir de produits recyclables.

Certaines paires sont mêmes biodégradables ! Ce qui suscite chez certains clients des interrogations quant à la durabilité des montures. "Pourtant, ces lunettes sont aussi résistantes que les autres", rassure Caroline Belle.

Les lunettes commandées et mises à disposition des clients sont fabriquées à partir de pneus, de filets de pêche, de résine de ricin, d’acétate de cellulose (mélange de coton et de bois). Il y a également du bois, du bambou ou de l’acier chirurgical.

Du sur-mesure

Dans le même ordre d’idées, Caroline Belle propose des paires de lunettes sur-mesure. En magasin, le client choisit ses branches (parmi huit modèles), la face de ses lunettes (parmi 54 modèles), ainsi que les couleurs et motifs en mat ou brillant.

Il a donc des centaines de possibilités. Avec le sur-mesure, il y a moins de production, moins de stock.

Caroline Belle propose également de reprendre et de réhabiliter les paires de lunettes usagées. "Je demande aux clients s’ils acceptent, puis je les propose une fois nettoyées, repolies, dans le cadre d’un forfait à bas prix."

Elle reçoit les lunettes en fin de vie qu’elle conserve pour donner par exemple à l’Ordre de Malte ; Eux se chargent de récupérer les verres par exemple pour fabriquer de nouvelles paires sur des montures toujours utilisables.

L’objectif est de réduire la production de déchets, le gaspillage de ressources, l’usage sans retenue de plastique.

"À la maison, ce sont des gestes que j’ai pris l’habitude de faire au quotidien, j’évite le plastique, je réduis les déchets, je fabrique moi-même tout ce que je peux faire, je fais du compost."

Plus de la moitié de son stock de paires de lunettes est déjà respectueux de l’environnement. Caroline Belle ira jusqu’au bout "même s’il faut du temps".

De la mécanique auto à l'optique

Elle a choisi son parcours professionnel à l’âge de 16 ans. Elle ne se rappelle plus exactement ce qui a motivé ses choix. Elle se souvient très bien, en revanche, de ce qu’elle aurait aimé faire. "Au départ, c’était la mécanique automobile", confie-t-elle.

Avec une amie dont le père était garagiste, elle envisageait très sérieusement cette filière. "Mais le père de mon amie nous a découragées, nous disant que lui nous embaucherait, mais qu’il serait bien le seul."

À cette époque, les filles n’étaient pas les bienvenues dans ce milieu. "C’est une question de génération."

Elle a fait de la micromécanique puis a choisi, parmi diverses options, les lunettes. "J’ai fait un BTS optique en alternance."

Dans l’entreprise qui l’a accueillie, elle a eu la chance, en plus de découper les verres, d’apprendre à fabriquer les verres.

Ce qui l’aide encore aujourd’hui à proposer des paires de lunettes les plus adaptées à ses clients. Elle s’est installée en 2010 en Polynésie, a travaillé chez Optique Gimond en arrivant. Un commerce qu’elle a, depuis, racheté et dont elle écrit l’histoire sur la base de profondes convictions.

Le rôle de l’opticien

L’optique est une branche de la physique qui traite de la lumière : son comportement, ses propriétés. Cela va du rayonnement électromagnétique à la vision en passant par les systèmes utilisant ou émettant de la lumière.

Cette branche trouve des applications et est étudiée dans beaucoup de domaines : l’astronomie, différentes branche de l’ingénierie, la photographie ou encore la médecine.
L’opticien s’occupe… d’optique.

C’est un professionnel de santé qui, avec l’ophtalmologiste, conçoit, réalise, adapte et contrôle les lunettes sur la base de prescriptions. Les lunettes (et les lentilles) compensent ou corrigent les défauts de la vision. "Il y a un aspect technique et esthétique", indique Caroline Belle qui dit assurer, un peu, un rôle de visagiste.

Il faut que les lunettes restent dans le profil du visage", affirme-t-elle. Même s’il en est capable, en Polynésie, l’opticien ne peut pas réaliser d’examen de la vue.

L’œil et ses troubles

L’œil est en quelque sorte un appareil photo. C’est un organe qui possède une partie optique qui forme une image sur la rétine. Celle-ci transforme ensuite l’image en influx nerveux qui partent vers le cerveau capable d’analyser le message. Parfois, le processus ne fonctionne pas correctement, pour diverses raisons. L’image alors n’est pas toujours nette.

En cas de myopie, la vision est floue de loin, mais nette de près. La myopie est souvent due à un œil trop long.

Un œil hypermétrope est un œil habituellement trop court ou pas assez puissant. La vision est floue.

L’astigmatisme est dû à un défaut de la cornée, la vision n’est pas excellente, sans être très mauvaise, de loin comme de près. Ce trouble s’accompagne souvent d’une fatigue visuelle.

La presbytie touche souvent les personnes au-delà de 45 ans. C’est une évolution naturelle de la vue car ce trouble est dû à une perte progressive de l’élasticité du cristallin et de sa capacité d’accommodation. L’œil ne parvient plus à restituer une image nette.

Les bilans tout au long de la vie

Les bilans de la vue sont réalisés par les ophtalmologistes. Ils démarrent dès les premiers jours de vie. Un examen de dépistage est recommandé lors des premières consultations par le pédiatre dans les huit jours de vie, puis lorsque le langage se met en place (entre le 9e et 15e mois de vie), une fois qu’il est en place (entre 2 et 3 ans) et enfin avant l’entrée en CP.

Ensuite, un bilan est prévu en cas de signes. En cas de port de lunettes, une consultation est recommandée tous les ans. À l’âge adulte, une consultation est conseillée tous les 2 à 5 ans ou plus souvent en cas de diabète, de glaucome, de dégénérescence maculaire liée à l'âge (DMLA).


Rédigé par Delphine Barrais le Mercredi 6 Janvier 2021 à 20:15 | Lu 2344 fois