Un monstre marin ? Simplement le résultat de l'érosion sur le substrat calcaire de l'atoll, depuis qu’il s'est surélevé.
A une heure de bateau de la passe de Tiputa, arc-boutée sur le platier récifal, s'étire une impressionnante barrière rocheuse tenant tête aux rouleaux blancs d’écume de l’océan : la "grande muraille", longue de sept kilomètres, est indubitablement un sommet du tourisme paumotu. Il est 8h30, le soleil est déjà haut : suivez-nous, cap plein sud…
Loin sur l'horizon, on ne voit d'abord qu'une ligne sombre. Un trait de crayon oublié sur le lavis séparant le bleu du ciel de celui du lagon. Mais à mesure que l’on se rapproche, le trait s'épaissit ; il est clair que, de chaque côté des quelques motu coiffés de cocotiers déjà perceptibles, une “construction” encore indéfinissable se dresse entre lagon et océan.
Plus on approche, plus la majesté et l’ampleur du contrefort apparaissent, celui-ci se découpant sur un fond brouillé d’embruns et d'écume. La mer, au loin, est déchaînée, mais le lagon affiche la sérénité d’un miroir, efficacement protégé par ce mur que nous apercevons désormais mieux et que nous venons visiter. Le bateau pique sur la plage au sable rosé d’un motu de carte postale. Le temps d'ancrer, de jeter deux amarres par sécurité et notre guide nous amène, en longeant la plage de l’îlot, vers ce gigantesque rempart naturel
À cent mètres de distance, l'interrogation cède la place à l'incrédulité. Inouïe ! Parfois hautes de six mètres, d’extravagantes fortifications de calcaire semblent littéralement déchirer l'air de leurs doigts fantomatiques. Pas besoin de s'approcher plus pour comprendre que le mur en question est, en fait, un véritable labyrinthe d'une bonne centaine de mètres de large sur des kilomètres de long, la dentelle des créneaux d’aragonite annonçant un obstacle quasiment infranchissable. Même par l’océan…
Loin sur l'horizon, on ne voit d'abord qu'une ligne sombre. Un trait de crayon oublié sur le lavis séparant le bleu du ciel de celui du lagon. Mais à mesure que l’on se rapproche, le trait s'épaissit ; il est clair que, de chaque côté des quelques motu coiffés de cocotiers déjà perceptibles, une “construction” encore indéfinissable se dresse entre lagon et océan.
Plus on approche, plus la majesté et l’ampleur du contrefort apparaissent, celui-ci se découpant sur un fond brouillé d’embruns et d'écume. La mer, au loin, est déchaînée, mais le lagon affiche la sérénité d’un miroir, efficacement protégé par ce mur que nous apercevons désormais mieux et que nous venons visiter. Le bateau pique sur la plage au sable rosé d’un motu de carte postale. Le temps d'ancrer, de jeter deux amarres par sécurité et notre guide nous amène, en longeant la plage de l’îlot, vers ce gigantesque rempart naturel
À cent mètres de distance, l'interrogation cède la place à l'incrédulité. Inouïe ! Parfois hautes de six mètres, d’extravagantes fortifications de calcaire semblent littéralement déchirer l'air de leurs doigts fantomatiques. Pas besoin de s'approcher plus pour comprendre que le mur en question est, en fait, un véritable labyrinthe d'une bonne centaine de mètres de large sur des kilomètres de long, la dentelle des créneaux d’aragonite annonçant un obstacle quasiment infranchissable. Même par l’océan…
Le pandanus aime suffisamment le soleil, le sel et les embruns pour accepter de couronner, ici et là, cette muraille d’aragonite.
Donner l'assaut !
Nous voilà dans la place, au cœur de cet univers minéral. Nous progressons tous, intrigués, suivant pas à pas le guide, dans moins de cinquante centimètres d'eau claire. Notre hôte nous explique qu’aujourd’hui, l'océan est en colère. Entre les blocs de roches, l'eau vive circule, "mais la marée monte ; ce matin, elle va former de véritables rivières et le courant sera violent". T'inquiète, on veut voir, on veut toucher, on veut donner l'assaut à ces mâchicoulis dignes d'une B.D. de Druillet.
De fait, nous ne serons pas déçus. Les uns en choisissant le bon moment pour progresser, les autres en se tenant par la main, nous avançons dans l'entrelacs de corail fossilisé et complètement rongé par l'érosion.
Dans quel monde surréaliste sommes-nous tombés, où la roche parait victime d’une indicible lèpre ?
Nous voilà dans la place, au cœur de cet univers minéral. Nous progressons tous, intrigués, suivant pas à pas le guide, dans moins de cinquante centimètres d'eau claire. Notre hôte nous explique qu’aujourd’hui, l'océan est en colère. Entre les blocs de roches, l'eau vive circule, "mais la marée monte ; ce matin, elle va former de véritables rivières et le courant sera violent". T'inquiète, on veut voir, on veut toucher, on veut donner l'assaut à ces mâchicoulis dignes d'une B.D. de Druillet.
De fait, nous ne serons pas déçus. Les uns en choisissant le bon moment pour progresser, les autres en se tenant par la main, nous avançons dans l'entrelacs de corail fossilisé et complètement rongé par l'érosion.
Dans quel monde surréaliste sommes-nous tombés, où la roche parait victime d’une indicible lèpre ?
Parfois, l'océan se rappelle au bon souvenir des randonneurs. Il faut alors se mettre à l'abri du courant, qui peut être violent.
La faute à Tahiti !
Il y a une poignée de millions d'années, la naissance de l'île de Tahiti, une morceau de basalte aussi lourd que colossal, ne se fit pas sans conséquences sur la plaque tectonique de notre région. On attribue, entre autres, à l’apparition de Tahiti, le naufrage précipité de l’île de Tetiaroa, devenue un atoll, et, comme par ricochet, le jaillissement hors des eaux de Makatea, suivi, à plus faible échelle, de la surrection de certains atolls du nord des Tuamotu, dont la lèvre sud de Rangiroa. Oh, pas un soulèvement énorme : “dix mètres maximum”, assurent les géologues, mais un phénomène suffisant pour donner le jour à cet invraisemblable construction géologique.
Le récif corallien, une fois soulevé, a été livré, sans protection aucune, à la pluie (l'eau douce dissout le carbonate de calcium) et aux vagues. Avec, pour conséquence visible de nos jours, la constitution de ce gigantesque réseau de lames tranchantes, de mini pics, de tunnels aux parois déchiquetées, une véritable râpe géante sur laquelle, à l'abri des trop fortes eaux, s'est parfois développée une végétation halophile digne de jardins japonais surréalistes. Ici, en lieu et place de terre et humus, juste du calcaire stérile, de l'eau salée et un vent à décorner un Minotaure. La vie s'est pourtant accrochée au cœur du dédale paumotu dans lequel aiment se perdre, pas tout à fait quand même, les touristes amateurs de sensations fortes.
En attendant d'aller sur Mars fouler des sols incertains, essayez la grande muraille de Rangiroa. Dépaysement assuré entre un lagon parfois strié de courants inquiétants et un océan bien décidé à venir, un jour, à bout de la muraille de corail…
Texte et photos : Daniel Pardon
Il y a une poignée de millions d'années, la naissance de l'île de Tahiti, une morceau de basalte aussi lourd que colossal, ne se fit pas sans conséquences sur la plaque tectonique de notre région. On attribue, entre autres, à l’apparition de Tahiti, le naufrage précipité de l’île de Tetiaroa, devenue un atoll, et, comme par ricochet, le jaillissement hors des eaux de Makatea, suivi, à plus faible échelle, de la surrection de certains atolls du nord des Tuamotu, dont la lèvre sud de Rangiroa. Oh, pas un soulèvement énorme : “dix mètres maximum”, assurent les géologues, mais un phénomène suffisant pour donner le jour à cet invraisemblable construction géologique.
Le récif corallien, une fois soulevé, a été livré, sans protection aucune, à la pluie (l'eau douce dissout le carbonate de calcium) et aux vagues. Avec, pour conséquence visible de nos jours, la constitution de ce gigantesque réseau de lames tranchantes, de mini pics, de tunnels aux parois déchiquetées, une véritable râpe géante sur laquelle, à l'abri des trop fortes eaux, s'est parfois développée une végétation halophile digne de jardins japonais surréalistes. Ici, en lieu et place de terre et humus, juste du calcaire stérile, de l'eau salée et un vent à décorner un Minotaure. La vie s'est pourtant accrochée au cœur du dédale paumotu dans lequel aiment se perdre, pas tout à fait quand même, les touristes amateurs de sensations fortes.
En attendant d'aller sur Mars fouler des sols incertains, essayez la grande muraille de Rangiroa. Dépaysement assuré entre un lagon parfois strié de courants inquiétants et un océan bien décidé à venir, un jour, à bout de la muraille de corail…
Texte et photos : Daniel Pardon
Après l'effort, le réconfort. Farniente à l'hôtel Maitai Rangiroa, où Tahiti Infos a jeté son sac. La piscine est une petite merveille surplombant le lagon.
Les bonnes adresses “Séjours dans les îles”
Pour y aller
Des vols Tahiti-Rangiroa, en veux-tu, en voilà, il suffit de choisir des heures creuses sur Air Tahiti pour payer moins cher.
Le choix Tahiti Infos
Tahiti Infos a choisi un hôtel moyen de gamme 3 étoiles, le Maitai Rangiroa, une petite merveille de tranquillité, d'esthétique et de bon goût. La table est délicieuse, le repos garanti et toutes les activités proposées sur l'atoll sont accessibles ; dont cette escapade à l’île aux récifs. Promotion packages 1 et 2 nuits “Séjours dans les îles”. Vol + 2 nuits à partir de 49 594 Fcfp/pers. avec petit-déjeuner.
En plus de ses 34 bungalows (dont 6 face au lagon), l’hôtel est équipé d’une magnifique piscine d’eau douce, un luxe aux Tuamotu.
Sinon, vous avez un large choix à Rangiroa en termes d’hébergements, entre un hôtel de luxe (le superbe Kia Ora) et diverses pensions et formules de petite hôtellerie : la pension Le Mérou Bleu, la pension Ariitini Village, la pension Cécile, la pension Martine, le Raira Lagon Hôtel et Les Relais de Joséphine.
Pour aller au récif…
L'accès au récif
Tahiti Infos vous conseille deux prestataires de service ayant fait largement leurs preuves sur la traversée du plus grand lagon de Polynésie : “Tereva Tane e Vahine Excursion” et “Pa’ati Excursion-Léon”, faciles à contacter à partir de votre hôtel (l’excursion à “l’île aux récifs” prend une journée).
Attention lors de ces balades : sur le bateau, en plein soleil, on grille quelque peu, malgré l'air frais dû à la vitesse ; en cas de pluie, on se fait aussi mouiller malgré les impers, mais en principe, tout le matériel fragile est bien à l'abri, dans le coffre avant.
Indispensable
La roche, dans le labyrinthe de corail, est coupante comme mille rasoirs. Il est donc indispensable d'avoir aux pieds de bonnes sandalettes en plastique, ou des baskets insensibles à l'eau salée. Le must : des chaussons de plongée (pas de petits cailloux entre les doigts de pieds) et une paire de sandalettes en plastique par dessus. Confort assuré et vous ne vous couperez pas au niveau des chevilles.
Nécessaire
Chapeau, lunettes de soleil, crème à haut indice de protection sont obligatoires pour cette balade en pleine nature. Les peaux sensibles, prendront toutes leurs précautions. Ne pas oublier non plus, pour de bonnes photos sans souci, un sac étanche dans lequel votre boîtier sera protégé. En cas de chute dans l'eau, pas de casse. La progression dans le lacis rocailleux n'est parfois pas facile…
Pour y aller
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Le choix Tahiti Infos
Tahiti Infos a choisi un hôtel moyen de gamme 3 étoiles, le Maitai Rangiroa, une petite merveille de tranquillité, d'esthétique et de bon goût. La table est délicieuse, le repos garanti et toutes les activités proposées sur l'atoll sont accessibles ; dont cette escapade à l’île aux récifs. Promotion packages 1 et 2 nuits “Séjours dans les îles”. Vol + 2 nuits à partir de 49 594 Fcfp/pers. avec petit-déjeuner.
En plus de ses 34 bungalows (dont 6 face au lagon), l’hôtel est équipé d’une magnifique piscine d’eau douce, un luxe aux Tuamotu.
Sinon, vous avez un large choix à Rangiroa en termes d’hébergements, entre un hôtel de luxe (le superbe Kia Ora) et diverses pensions et formules de petite hôtellerie : la pension Le Mérou Bleu, la pension Ariitini Village, la pension Cécile, la pension Martine, le Raira Lagon Hôtel et Les Relais de Joséphine.
Pour aller au récif…
L'accès au récif
Tahiti Infos vous conseille deux prestataires de service ayant fait largement leurs preuves sur la traversée du plus grand lagon de Polynésie : “Tereva Tane e Vahine Excursion” et “Pa’ati Excursion-Léon”, faciles à contacter à partir de votre hôtel (l’excursion à “l’île aux récifs” prend une journée).
Attention lors de ces balades : sur le bateau, en plein soleil, on grille quelque peu, malgré l'air frais dû à la vitesse ; en cas de pluie, on se fait aussi mouiller malgré les impers, mais en principe, tout le matériel fragile est bien à l'abri, dans le coffre avant.
Indispensable
La roche, dans le labyrinthe de corail, est coupante comme mille rasoirs. Il est donc indispensable d'avoir aux pieds de bonnes sandalettes en plastique, ou des baskets insensibles à l'eau salée. Le must : des chaussons de plongée (pas de petits cailloux entre les doigts de pieds) et une paire de sandalettes en plastique par dessus. Confort assuré et vous ne vous couperez pas au niveau des chevilles.
Nécessaire
Chapeau, lunettes de soleil, crème à haut indice de protection sont obligatoires pour cette balade en pleine nature. Les peaux sensibles, prendront toutes leurs précautions. Ne pas oublier non plus, pour de bonnes photos sans souci, un sac étanche dans lequel votre boîtier sera protégé. En cas de chute dans l'eau, pas de casse. La progression dans le lacis rocailleux n'est parfois pas facile…