La cascade de Vaipo telle qu'elle apparaît à ceux qui remontent la vallée.
MARQUISES, le 15 janvier 2016. La marche le long de la vallée demande deux ou trois heures. Le spectacle, durant l'approche, est fabuleux. Botanique, archéologie, histoire, tout se mélange lors de cette randonnée exceptionnelle, que Tahiti Infos a faite rien que pour vous. La cascade dite de Hakaui , à Nuku Hiva, est la 202e plus haute du monde, mais la 50e pour sa chute verticale sans ressaut.
Éric Bastard est un grand gars calme et tranquille. Il dirige "Marquises Excursions" avec sérénité, une partie de son activité consistant à amener des touristes au pied de la grande cascade de Vaipo, au fond de la vallée de Hakaui. Autant vous le dire, il y a des métiers plus stressants, des boulots plus "prise de tête", mais c'est justement ce que Marc a voulu éviter en s'ancrant à Nuku Hiva. Pas tous les jours, mais presque, il a la possibilité de prendre un double bol d'air, sur son bateau pour aller de Taiohae à la plage de Hakatea (une demi-heure à peine), puis en remontant la vallée qui conduit à la chute d'eau. Avec le même plaisir dans le sens retour…
Une voie "royale"
Très objectivement, la promenade, même si elle dure cinq heures aller-retour, ne présente rigoureusement aucune difficulté. Il y a bien trois passages de gué, mais à part se mouiller les pieds, on ne risque pas grand-chose, sauf pluies exceptionnelles.
La déclivité de la pente est très faible, et une reine, dans les temps anciens, a eu la bonne idée de faire construire une "voie royale" au cœur même de la vallée, “route” qui permet, aujourd'hui, d'avancer très facilement jusqu'aux vestiges des habitations anciennes.
Car jadis, les Marquisiens ne vivaient pas au bord de la côte. Ils savaient, d'expérience, que lorsque la vague de cinq ou dix mètres de hauteur d’un tsunami s'engage dans le goulet d'une baie étroite jusqu’au rivage, elle ne fait que multiplier sa puissance au fur et à mesure de son avancée. Dans ces conditions, vivre en bord de mer était jugé beaucoup trop risqué. Ce qui fait qu'aujourd'hui, les principaux vestiges archéologiques de Hakaui ne sont accessibles qu’après plus d'une bonne heure de marche, à l’intérieur des terres.
Des tombes "aériennes"
Une exception toutefois, le tohua Pohaouopo (20 m x 8 m) situé sur la plage, et dévasté par le raz de marée de 1946. Plus impressionnant en revanche, le paepae Pueahu (40m x 10 m), en assez bon état et même le camp retranché de Anaotako. Dans le même registre, Éric vous montrera, à flanc de falaises, sur le versant ouest de la vallée, des emplacements de tombes, qui conservent encore la "barque de bois" contenant les ossements du mort, pour son dernier voyage.
Parvenir aujourd'hui dans ces niches à flanc de falaise ne pourrait être fait que par des alpinistes chevronnés et suréquipés. On reste médusés par le fait que les anciens, avec de simples cordes de nape tressé ont pu ainsi s'affranchir du vertige et de la pesanteur pour aller déposer leurs morts là où ne se hasardent que les paille-en-queue (Phaethon rubricauda).
Aux deux tiers du parcours, on prend un peu de hauteur et l'on débouche alors sur le panorama de la cascade de Vaipo, Hakaui étant seulement le nom de la vallée. Les appareils photos entrent en action, avant que l'on ne s'enfonce à nouveau dans la vallée au niveau du torrent, pour le suivre, longer des falaises vertigineuses d'où chutent parfois quelques pierres, et enfin aboutir, dans un petit cirque naturel particulièrement étroit, au pied même de la cascade.
Une piscine naturelle
De très gros blocs de basalte se sont détachés de la paroi au fil du temps, masquant complètement la chute d'eau. Si vous n'avez pas trop traîné en route, vous arriverez au moment où le soleil inonde le bassin naturel à la base de la cascade. C'est l'instant idéal pour prendre un petit bain avant de casser la croûte et de se mettre en route sur le chemin du retour.
Un retour qui vous ramènera de la forêt de mape et des vestiges archéologiques à la lumière des fa’a’apu actuels ; les observateurs remarqueront l'exceptionnelle richesse botanique de cette partie inférieure de la vallée, qui concentre, à elle seule, le meilleur des productions tropicales marquisiennes, la plupart étant des espèces introduites par les premiers Européens.
Textes et photos : Daniel Pardon
Éric Bastard est un grand gars calme et tranquille. Il dirige "Marquises Excursions" avec sérénité, une partie de son activité consistant à amener des touristes au pied de la grande cascade de Vaipo, au fond de la vallée de Hakaui. Autant vous le dire, il y a des métiers plus stressants, des boulots plus "prise de tête", mais c'est justement ce que Marc a voulu éviter en s'ancrant à Nuku Hiva. Pas tous les jours, mais presque, il a la possibilité de prendre un double bol d'air, sur son bateau pour aller de Taiohae à la plage de Hakatea (une demi-heure à peine), puis en remontant la vallée qui conduit à la chute d'eau. Avec le même plaisir dans le sens retour…
Une voie "royale"
Très objectivement, la promenade, même si elle dure cinq heures aller-retour, ne présente rigoureusement aucune difficulté. Il y a bien trois passages de gué, mais à part se mouiller les pieds, on ne risque pas grand-chose, sauf pluies exceptionnelles.
La déclivité de la pente est très faible, et une reine, dans les temps anciens, a eu la bonne idée de faire construire une "voie royale" au cœur même de la vallée, “route” qui permet, aujourd'hui, d'avancer très facilement jusqu'aux vestiges des habitations anciennes.
Car jadis, les Marquisiens ne vivaient pas au bord de la côte. Ils savaient, d'expérience, que lorsque la vague de cinq ou dix mètres de hauteur d’un tsunami s'engage dans le goulet d'une baie étroite jusqu’au rivage, elle ne fait que multiplier sa puissance au fur et à mesure de son avancée. Dans ces conditions, vivre en bord de mer était jugé beaucoup trop risqué. Ce qui fait qu'aujourd'hui, les principaux vestiges archéologiques de Hakaui ne sont accessibles qu’après plus d'une bonne heure de marche, à l’intérieur des terres.
Des tombes "aériennes"
Une exception toutefois, le tohua Pohaouopo (20 m x 8 m) situé sur la plage, et dévasté par le raz de marée de 1946. Plus impressionnant en revanche, le paepae Pueahu (40m x 10 m), en assez bon état et même le camp retranché de Anaotako. Dans le même registre, Éric vous montrera, à flanc de falaises, sur le versant ouest de la vallée, des emplacements de tombes, qui conservent encore la "barque de bois" contenant les ossements du mort, pour son dernier voyage.
Parvenir aujourd'hui dans ces niches à flanc de falaise ne pourrait être fait que par des alpinistes chevronnés et suréquipés. On reste médusés par le fait que les anciens, avec de simples cordes de nape tressé ont pu ainsi s'affranchir du vertige et de la pesanteur pour aller déposer leurs morts là où ne se hasardent que les paille-en-queue (Phaethon rubricauda).
Aux deux tiers du parcours, on prend un peu de hauteur et l'on débouche alors sur le panorama de la cascade de Vaipo, Hakaui étant seulement le nom de la vallée. Les appareils photos entrent en action, avant que l'on ne s'enfonce à nouveau dans la vallée au niveau du torrent, pour le suivre, longer des falaises vertigineuses d'où chutent parfois quelques pierres, et enfin aboutir, dans un petit cirque naturel particulièrement étroit, au pied même de la cascade.
Une piscine naturelle
De très gros blocs de basalte se sont détachés de la paroi au fil du temps, masquant complètement la chute d'eau. Si vous n'avez pas trop traîné en route, vous arriverez au moment où le soleil inonde le bassin naturel à la base de la cascade. C'est l'instant idéal pour prendre un petit bain avant de casser la croûte et de se mettre en route sur le chemin du retour.
Un retour qui vous ramènera de la forêt de mape et des vestiges archéologiques à la lumière des fa’a’apu actuels ; les observateurs remarqueront l'exceptionnelle richesse botanique de cette partie inférieure de la vallée, qui concentre, à elle seule, le meilleur des productions tropicales marquisiennes, la plupart étant des espèces introduites par les premiers Européens.
Textes et photos : Daniel Pardon
Une petite chapelle est entretenue non loin du cours d'eau ayant creusé la vallée.
Le bas de la chute d'eau ; d'énormes blocs se sont éboulés (on ne peut voir la cascade), mais on peut se baigner dans la piscine naturelle, ou grouillent chevrettes et anguilles.
La grande cascade de Vaipo, à Hakaui, vue d'hélicoptère. L'approche aérienne est magique.
Vue de haut
Hakaui offre, avec les 350 m de chute d'eau de la cascade Vaipo, une verticale impressionnante que l'on ne peut pleinement apprécier que de deux manières : en hélicoptère (encore faut-il qu’il y en ait un en service, ce n’est pas le cas actuellement…) et en marchant à pied au sommet de la vallée, jusqu'à l'endroit où la rivière se précipite dans le vide. Mais pas question de partir seul au-dessus de ce précipice. Organisez votre exploration de la partie supérieure de la vallée avec un guide.
Hakaui offre, avec les 350 m de chute d'eau de la cascade Vaipo, une verticale impressionnante que l'on ne peut pleinement apprécier que de deux manières : en hélicoptère (encore faut-il qu’il y en ait un en service, ce n’est pas le cas actuellement…) et en marchant à pied au sommet de la vallée, jusqu'à l'endroit où la rivière se précipite dans le vide. Mais pas question de partir seul au-dessus de ce précipice. Organisez votre exploration de la partie supérieure de la vallée avec un guide.
Le haut de la cascade, alors que l'hélicoptère fait un point fixe juste au dessus du vide. 350 m plus bas, on distingue parfaitement le cours d'eau que suivent les randonneurs.
Un paysage typique de la vallée de Hakaui ; l'érosion a dessiné des reliefs extrêmes.
Un paysage typique de la vallée de Hakaui ; l'érosion a dessiné des reliefs extrêmes.
L’un des bungalows très cosy de l’hôtel Nuku Hiva Keikahanui Pearl Lodge.
Nuku Hiva pratique
Pour y aller
Quasiment un avion par jour au départ de Tahiti (ATR). Vols directs de 3h30 environ. Atterrissage à Terre Déserte, à l'opposé de Taiohae. Une bonne heure à une heure trente de piste et de route (le bétonnage de la piste est fait aux trois-quarts). Prévoir des frais de taxi élevés (5 000 Fcfp/personne environ) si vous n'avez pas de liaison prévue entre le petit aéroport et votre hébergement.
Pour y séjourner
Tahiti Infos a jeté son sac dans l'établissement le plus moderne et le plus confortable, le Nuku Hiva Keikahanui Pearl Lodge. Bungalows très confortables nichés sur le flanc ouest de la baie de Nuku Hiva, dans un jardin aux riches essences tropicales. Restaurant, bar, piscine, de quoi se délasser après une journée de randonnée.
Tarif Séjours dans les îles : séjour vol + 2 nuits à partir de 74 014 Fcfp/pers. avec petit-déjeuner
Autre possibilité :
Pension Mave Mai : elle surplombe le village pittoresque de Taiohae. 8 chambres climatisées sont reparties soit au rez-de-chaussée, soit à l'étage, dans un bâtiment de style moderne. Tarif Séjours dans les îles : séjour vol + 2 nuits à partir de 61 614 Fcfp/pers. avec petit-déjeuner
Pour y aller
Quasiment un avion par jour au départ de Tahiti (ATR). Vols directs de 3h30 environ. Atterrissage à Terre Déserte, à l'opposé de Taiohae. Une bonne heure à une heure trente de piste et de route (le bétonnage de la piste est fait aux trois-quarts). Prévoir des frais de taxi élevés (5 000 Fcfp/personne environ) si vous n'avez pas de liaison prévue entre le petit aéroport et votre hébergement.
Pour y séjourner
Tahiti Infos a jeté son sac dans l'établissement le plus moderne et le plus confortable, le Nuku Hiva Keikahanui Pearl Lodge. Bungalows très confortables nichés sur le flanc ouest de la baie de Nuku Hiva, dans un jardin aux riches essences tropicales. Restaurant, bar, piscine, de quoi se délasser après une journée de randonnée.
Tarif Séjours dans les îles : séjour vol + 2 nuits à partir de 74 014 Fcfp/pers. avec petit-déjeuner
Autre possibilité :
Pension Mave Mai : elle surplombe le village pittoresque de Taiohae. 8 chambres climatisées sont reparties soit au rez-de-chaussée, soit à l'étage, dans un bâtiment de style moderne. Tarif Séjours dans les îles : séjour vol + 2 nuits à partir de 61 614 Fcfp/pers. avec petit-déjeuner
Aucune difficulté pour cette randonnée ; on traverse parfois la rivière, mais les gués sont très aisés à franchir.
Pour aller à la cascade
Confiez l'organisation de votre randonnée à Éric Bastard (tel : 40 920 875, vini 87 73 23 48, mail : e.bastard@mail.pf). Son bateau (7 places, 120 chevaux) est confortable et il offre surtout une réelle protection contre la pluie, les embruns et les vagues. Essentiel pour le matériel photo et les caméras.
Éric organise aussi des journées de pêche à la traîne, des promenades pour rencontrer les péponocéphales (cousins des dauphins, vivant par centaines au large de Nuku Hiva), et même des balades jusqu'à la plage de Anaho (journée entière).
Site : http://www.marquises-excursions.net
Confiez l'organisation de votre randonnée à Éric Bastard (tel : 40 920 875, vini 87 73 23 48, mail : e.bastard@mail.pf). Son bateau (7 places, 120 chevaux) est confortable et il offre surtout une réelle protection contre la pluie, les embruns et les vagues. Essentiel pour le matériel photo et les caméras.
Éric organise aussi des journées de pêche à la traîne, des promenades pour rencontrer les péponocéphales (cousins des dauphins, vivant par centaines au large de Nuku Hiva), et même des balades jusqu'à la plage de Anaho (journée entière).
Site : http://www.marquises-excursions.net
À savoir
Nono noirs et blancs ne sont pas une fiction ; idem pour les moustiques. Un touriste averti…
Nono noirs et blancs ne sont pas une fiction ; idem pour les moustiques. Un touriste averti…
Au fond de la vallée, au pied de la cascade, quand on se retourne, l'impression d'être prisonnier du rocher est bien réelle.
Sur un ancien paepae, une maison a été reconstruite, mêlant tradition et modernisme.
Une sentinelle au bord du chemin…