Carnet de voyage - Whakapapa : dans la poudreuse du Ruapehu


« The Pinnacles », le plus beau massif rocheux (de lave) se dressant sur les flancs du Ruapehu, à plus de 2 300 m d’altitude. Les grimpeurs adorent !
NOUVELLE ZELANDE, le 6 octobre 2017. À 40 minutes d’avion d’Auckland et une heure de route à partir de Taupo, s’ouvrent les portes de l’un des plus somptueux domaines skiables de l’hémisphère sud, celui du mont Ruapehu. Tahiti Infos est allé godiller dans la poudreuse, rien que pour vous.

Le Tongariro National Park est l’une des plus belles destinations néo-zélandaises que l’on puisse s’offrir au départ de Papeete. Ce parc naturel, qui enferme trois volcans actifs, le N’Gauruhoe, le Tongariro et le Ruapehu, est en effet une extraordinaire oasis de nature vierge à une heure de voiture du lac Taupo.

Un domaine skiable exceptionnel

C’est justement sur les berges de ce grand lac que nous pose notre avion en provenance d’Auckland ; là, notre voiture (attention, on roule à gauche) nous sera remise avec une carte détaillée des routes de la région. Une heure plus tard, nous serons les pieds dans la neige, après avoir déjà profité de paysages à couper le souffle au cours du trajet.

Pour tous les amateurs de ski, la Nouvelle-Zélande fait figure de terre promise. Si l’île du sud est plus volontiers vendue à Tahiti, l’île du nord, avec son somptueux mont Ruapehu, demeure une « cible » à privilégier. Ce volcan très caractériel est encore actif ; en 1995, une forte éruption (n’ayant fait aucune victime) avait d’ailleurs interrompu prématurément la saison de ski.

Depuis, le calme est revenu dans la marmite du diable et les pistes permettent aux mordus de poudreuse de s’en donner à cœur joie dans un domaine skiable d’une variété et d’une dimension exceptionnelle pour une station de l’hémisphère sud.

Une vue générale des pentes du Ruapehu ; le domaine skiable, très vaste, est parfaitement exposé au soleil de l’hiver austral.

Une station double

Après l’éruption de 1995, Whakapapa n’a donc pas été longue à renaître… de ses cendres. Mais les professionnels de la région ont visé plus haut en commercialisant non plus la seule Whakapapa, mais l’ensemble du domaine du Ruapehu, c’est-à-dire Whakapapa d'un côté, Turoa de l'autre. Les deux stations, jusqu'alors rivales, ont décidé de ne faire plus qu'une, laissant aux skieurs la liberté d'évoluer avec le même forfait dans ce qui est devenu, par la magie de ce regroupement et la création de nouvelles pistes, le plus vaste domaine skiable de Nouvelle-Zélande (mille hectares environ). Avec d'autres records à la clé : la plus haute altitude accessible en remontée mécanique du pays (2 322m) et le plus grand dénivelé (722m) pour les amateurs de longues descentes. Rien à voir avec les domaines skiables de l’île du sud, beaucoup plus modestes.

Restait à savoir si la clientèle allait suivre : la réponse a été rapide. Oui, les skieurs revinrent vite sur les pentes du mont Ruapehu, attirés, reconnaissons-le, autant par la beauté exceptionnelle du domaine skiable, effectivement quasiment digne d'une station alpine française dans son offre de pistes, que par ce petit plus, ce goût épicé, que donne la glisse sur un site où le feu de la terre, en définitive juste sous les skis, se manifeste parfois avant tant de vigueur.

Pistes pour débutants ou poudreuse

Aujourd'hui, le mont Ruapehu est devenu la plus belle destination hivernale qui soit pour les amateurs de sports d'hiver. Que vous choisissiez la superbe Whakapapa ou la plus neuve Turoa, que vous soyez un fan de ski ou de snowboard, que vous aimiez les pistes familiales pour débutants ou la poudreuse d'altitude, voire la randonnée jusqu'au cratère du volcan et la godille en profonde pour retrouver la station, le mont Ruapehu a largement de quoi satisfaire le plus exigeant des amateurs de « grand blanc ».

Un superbe enchaînement de virages sur une pente vierge, avec le cône parfait du N'Gauruhoe sur sa droite, est une expérience qui vaut la peine d'être vécue.

Quant aux contemplatifs, du sommet du mont Ruapehu, ils dominent en vérité toute l'île du nord et ont l'impression d'embrasser d'un seul regard et de leurs bras toute l'étendue séparant Wellington d'Auckland. Avec, à l'ouest, l'impressionnant dôme du mont Egmont (ou Taranaki) et au nord-est, juste là, à portée de boule de neige dirait-on, le splendide N'Gauruhoe et le majestueux Tongariro.

Dans l'île du nord, en Nouvelle-Zélande, si le bonheur n'est pas dans le pré, il est assurément sur le grand volcan blanc.

Textes et photos : D. Pardon

Le Ruapehu pratique

Pour y aller
Vols quasi quotidiens sur Air New Zealand ou Air Tahiti Nui, vers Auckland. Liaisons quotidiennes Auckland-Taupo par avion (ANZ). Location impérative d’un véhicule 4x4 à Taupo.

Pour y séjourner
Au pied du mont Ruapehu, en pleine nature, se dressent deux hôtels devenus presque légendaires : le premier est "Château Tongariro", appellation française gage d'une exceptionnelle qualité de service (l’hôtel a été ouvert en 1929). "Château Tongariro" est aujourd'hui propriété de la chaîne internationale "Bayview International Hôtels and Resorts". Pour les amateurs de luxe, de calme et de volupté.
L'autre établissement implanté tout près de là est le réputé Skotel, à l'ambiance alpine beaucoup plus conviviale que le premier nommé. En chambres, en suites, ou en chalets (voire en dortoir pour les groupes ou les scolaires), les hébergements sont variés ; spa et sauna détendront ceux que les champs de bosses auront musculairement éprouvé.

D’autres formules
D’autres formules d'hébergement plus familiales et moins chères s'offrent aux skieurs, tant à Turangi, à National Park Village qu'à Okahune (voitures particulières pour rejoindre Turoa et Whakapapa ou navettes par bus).

Matériel et vêtements
Les personnels sur place (à Whakapapa Village, c’est-à-dire au pied des pistes, comme à Turoa) sont parfaitement rodés à la réception de touristes venus de latitudes tropicales ; en clair, de la combinaison de ski intégrale à la paire de chaussures, vous pourrez tout louer extrêmement facilement (et pas cher) à deux pas du bureau vous délivrant les forfaits des remontées mécaniques. Si vous prenez le temps de réserver par un agent de voyage, vous pourrez d’ailleurs obtenir des prix imbattables incluant demi-pension, forfaits et location de tout l’équipement.

Déjeuner sur les pistes
Un seul impératif pour les amateurs de "grand blanc" : la demi-pension, afin de pouvoir prendre son déjeuner, à la mi-journée, sur les terrasses exposées en plein soleil des restaurants d'altitude de Whakapapa ou de Turoa. On y mange correctement, pour un prix modique, dans un cadre éblouissant. “Exotisme” de la haute montagne garanti quand on vient de Tahiti...

Quand y aller ?
Whakapapa, que nous fréquentons régulièrement, est un domaine skiable réservant des surprises, bonnes ou mauvaises. Si, grâce à ses très nombreux canons à neige, la station ouvre dès le mois de juin, évitez absolument juin et juillet, mois souvent peu enneigés. La première semaine d’août peut être somptueuse (nos photos) ou désastreuse (pluie). L’idéal est incontestablement la seconde quinzaine d’août et le début de septembre.

Voisin du mont Ruapehu, le splendide cône parfait du N’Gauruhoe (2 291m). Ce volcan actif s’escalade en été comme en hiver, mais il faut impérativement louer les services d’un guide. La descente à skis est réservée aux as de la godille en neige vierge.

La station de Whakapapa s’est structurée sur trois étages, entre Happy Valley pour les débutants (tout en bas) et le Far-West T-Bar à 2 320 m d’altitude.

Pour les skieurs émérites, le hors piste est possible le long de couloirs parfois vertigineux.

Au pied du Te Heu Heu (sommet du Ruapehu, à 2 755m), un immense domaine blanc immaculé s’offre aux amateurs de belle poudreuse.

Droit devant, le Knoll Ridge Cafe, où les skieurs se retrouvent à la mi-journée pour reprendre des forces et faire un peu de « ski-bar », en plein soleil sur la terrasse.

Les Polynésiens trouveront sur place tout le matériel nécessaire en location : chaussures, casques, combinaisons, etc. pour les plus grands comme pour les plus petits

Entré dans la légende du tourisme kiwi, le fameux hôtel « Château Tongariro » ; ici le salon principal, entre le bar et le restaurant gastronomique.

Rédigé par Daniel PARDON le Vendredi 6 Octobre 2017 à 10:08 | Lu 2410 fois