Le tiare Tahiti est sans doute la plus emblématique fleur de la Polynésie française, même si elle n'en est pas originaire. Mais la fleur, selon sa forme et sa maturité, porte de nombreux noms polynésiens. Ces quelques photos devraient vous aider à en savoir un peu plus…
Le tiare Tahiti, Gardenia taitensis de son nom scientifique, n'est pas une plante endémique ou même seulement indigène à la Polynésie française. Comprenez qu'elle n'en est pas originaire et qu'elle n'y est pas arrivée toute seule.
Ce sont les premiers colonisateurs polynésiens qui ont introduit cet entêtant gardénia dans nos îles, la plante entrant dans une multitude de préparations de la pharmacopée ancienne (avec ses feuilles, ses jeunes pousses, ses bourgeons floraux ou ses fleurs). Sans compter le recours au tiare si parfumé pour masquer l'odeur du monoï, produit à partir d'amande de coco fraîche râpée et de pagures (bernard l'ermite) broyés. L'huile de coco naissait de cette fermentation en quelques jours, mais sa forte odeur a toujours poussé les Polynésiens à la parfumer (santal, tiare, etc.).
Textes et photos : Daniel Pardon
Le tiare Tahiti, Gardenia taitensis de son nom scientifique, n'est pas une plante endémique ou même seulement indigène à la Polynésie française. Comprenez qu'elle n'en est pas originaire et qu'elle n'y est pas arrivée toute seule.
Ce sont les premiers colonisateurs polynésiens qui ont introduit cet entêtant gardénia dans nos îles, la plante entrant dans une multitude de préparations de la pharmacopée ancienne (avec ses feuilles, ses jeunes pousses, ses bourgeons floraux ou ses fleurs). Sans compter le recours au tiare si parfumé pour masquer l'odeur du monoï, produit à partir d'amande de coco fraîche râpée et de pagures (bernard l'ermite) broyés. L'huile de coco naissait de cette fermentation en quelques jours, mais sa forte odeur a toujours poussé les Polynésiens à la parfumer (santal, tiare, etc.).
Textes et photos : Daniel Pardon
Les sépales commencent à se former, annonçant l'apparition d'un bouton.
"Oteo" ; c'est la phase de naissance du bouton floral.
"Umoa" ; le bouton dépasse les trois sépales.
"Umatatea" ; on sent qu'une fleur ne va pas tarder à apparaître…
Ça y est, le bouton floral s'ouvre et le tiare répand son parfum alentour.
"Ua uaa te tiare" : la fleur est parfaitement épanouie, les vahine la portent alors à l'oreille.
"Ua uaa te tiare" : la fleur est parfaitement épanouie, les vahine la portent alors à l'oreille.
"Ua uaa tafetafeta" ; personne n'échappe aux outrages du temps qui passe…
"Ua uaa morohi" : les carottes ont cuites, la fleur va très vite s'abîmer.
" Ua uaa faeva" ; fanée, la fleur de tiare se détache toute seule de son support et s'en va finir au sol où elle pourrira.
Un buisson de tiare en plein soleil ; la plante a besoin d'une forte luminosité.
À savoir
Atolls et îles hautes
Gardenia taitensis est classé dans les arbustes, car sa taille peut dépasser cinq mètres en hauteur ; curiosité de cette plante, sa très grande adaptabilité : aussi bien sur les terrains coralliens et salés des atolls où elle se comporte comme une plante halophile (ou halophyte, c'est-à-dire "aimant le sel") que dans les terres grasses des vallées ; pourvu que le terrain soit bien drainé et que l'altitude reste modeste…
Une plante stérile ?
Le tiare est-il stérile ? Oui et non. Oui parce que les insectes pollinisateurs sont rares et parce que les Polynésiens, au fil des siècles, ont rendu la plante stérile pour qu'elle ne produise plus durant une saison, mais toute l'année (avec un pic de floraison de septembre à décembre). Cela dit, on trouve encore, ici et là, des pieds de tiare produisant de belles fleurs et de jolis fruits ronds.
Des fleurs à gogo
Pour des conditions de floraison idéale, plus le sol est corallien, plus l'insolation est forte, plus le pied est âgé (développement des branches) et plus les fleurs seront nombreuses et parfumées. Le nombre de pétales varie de cinq à dix, voire plus, avec une moyenne de sept pétales par fleur.
Mâle et femelle ?
Le tiare est-il "mâle" ou "femelle" ? Une tradition polynésienne bien ancrée veut que les fleurs de tiare aient des sexes : les fleurs à six pétales seraient des mâles et les fleurs plus courantes à sept pétales seraient des femelles.
C'est faux, le tiare étant une fleur hermaphrodite ; elle comprend un pistil (organe "féminin") et des étamines (organes "masculins") au cœur d'une corolle blanche (le nombre de pétales correspondant toujours au nombre d'étamines).
Un tiare à pétale rond ?
Il existe un tiare à pétales nettement plus arrondis que ceux du tiare Tahiti. Il s'agit d'une autre espèce, le tiare de Hawaii, Gardenia brighamii (endémique à l'archipel hawaiien), qui produit de belles petites fleurs blanches aux pétales se chevauchant donc nettement et qui produit de gros fruits verdâtres mouchetés de blanc à maturité. Son nom vernaculaire est nanu ou nau.
Un tiare taratoni ?
Il existe bien un tiare taratoni, espèce endémique à la Nouvelle-Calédonie et très proche du tiare Tahiti, Gardenia aubryi. Il se reconnaît à ses fruits arrondis et côtelés.
On compte environ 250 espèces de gardénias dans la ceinture tropicale (Asie, Océanie, Afrique, Australasie), rattachées à la grande famille des Rubiacées (comme le café).
Combien de temps ?
De l'ébauche du bouton (photo N°1) à la fleur détachée (photo N° 11), il s'écoule un cycle d'une vingtaine de jours. Le bouton en lui-même met quatorze jours en moyenne pour passer du stade oteo au stade umatatea. Un seul jour suffit ensuite pour le changement de chaque stade de floraison (à l'exception du bouton ouvert, photo N°7, qui se transforme en fleur épanouie en quelques heures).
Ses différents noms
- Tiare maohi (Tahiti)
- Tiare maori (îles Cook)
- Pua samoa / Pua fiti (Samoa)
- Siale tonga (Tonga)
- Te Aho Purotu (le souffle de la beauté), nom mythologique
Gardenia taitensis est classé dans les arbustes, car sa taille peut dépasser cinq mètres en hauteur ; curiosité de cette plante, sa très grande adaptabilité : aussi bien sur les terrains coralliens et salés des atolls où elle se comporte comme une plante halophile (ou halophyte, c'est-à-dire "aimant le sel") que dans les terres grasses des vallées ; pourvu que le terrain soit bien drainé et que l'altitude reste modeste…
Une plante stérile ?
Le tiare est-il stérile ? Oui et non. Oui parce que les insectes pollinisateurs sont rares et parce que les Polynésiens, au fil des siècles, ont rendu la plante stérile pour qu'elle ne produise plus durant une saison, mais toute l'année (avec un pic de floraison de septembre à décembre). Cela dit, on trouve encore, ici et là, des pieds de tiare produisant de belles fleurs et de jolis fruits ronds.
Des fleurs à gogo
Pour des conditions de floraison idéale, plus le sol est corallien, plus l'insolation est forte, plus le pied est âgé (développement des branches) et plus les fleurs seront nombreuses et parfumées. Le nombre de pétales varie de cinq à dix, voire plus, avec une moyenne de sept pétales par fleur.
Mâle et femelle ?
Le tiare est-il "mâle" ou "femelle" ? Une tradition polynésienne bien ancrée veut que les fleurs de tiare aient des sexes : les fleurs à six pétales seraient des mâles et les fleurs plus courantes à sept pétales seraient des femelles.
C'est faux, le tiare étant une fleur hermaphrodite ; elle comprend un pistil (organe "féminin") et des étamines (organes "masculins") au cœur d'une corolle blanche (le nombre de pétales correspondant toujours au nombre d'étamines).
Un tiare à pétale rond ?
Il existe un tiare à pétales nettement plus arrondis que ceux du tiare Tahiti. Il s'agit d'une autre espèce, le tiare de Hawaii, Gardenia brighamii (endémique à l'archipel hawaiien), qui produit de belles petites fleurs blanches aux pétales se chevauchant donc nettement et qui produit de gros fruits verdâtres mouchetés de blanc à maturité. Son nom vernaculaire est nanu ou nau.
Un tiare taratoni ?
Il existe bien un tiare taratoni, espèce endémique à la Nouvelle-Calédonie et très proche du tiare Tahiti, Gardenia aubryi. Il se reconnaît à ses fruits arrondis et côtelés.
On compte environ 250 espèces de gardénias dans la ceinture tropicale (Asie, Océanie, Afrique, Australasie), rattachées à la grande famille des Rubiacées (comme le café).
Combien de temps ?
De l'ébauche du bouton (photo N°1) à la fleur détachée (photo N° 11), il s'écoule un cycle d'une vingtaine de jours. Le bouton en lui-même met quatorze jours en moyenne pour passer du stade oteo au stade umatatea. Un seul jour suffit ensuite pour le changement de chaque stade de floraison (à l'exception du bouton ouvert, photo N°7, qui se transforme en fleur épanouie en quelques heures).
Ses différents noms
- Tiare maohi (Tahiti)
- Tiare maori (îles Cook)
- Pua samoa / Pua fiti (Samoa)
- Siale tonga (Tonga)
- Te Aho Purotu (le souffle de la beauté), nom mythologique