Tubuai, un savant mélange de lagon turquoise et de montagne, de quoi satisfaire tous les publics.
TUBUAI, le 7 décembre 2017. Endormie ? Oubliée ? On ne sait pas trop comment qualifier l’île de Tubuai, aux Australes, peu fréquentée par les touristes malgré son somptueux lagon, ses richesses archéologiques et ses artisans aux doigts d’or. Petite présentation d’une destination que l’on espère voir un jour enfin s’éveiller…
Ce sont les marins de la Bounty, entendez les mutinés, qui firent entrer Tubuai dans l’histoire moderne, celle qui s’écrit. Certes, le capitaine Cook était passé au large le 8 août 1777 (lors de son 3e et dernier voyage), mais il n’avait pas jugé bon s’arrêter.
Ce sont les marins de la Bounty, entendez les mutinés, qui firent entrer Tubuai dans l’histoire moderne, celle qui s’écrit. Certes, le capitaine Cook était passé au large le 8 août 1777 (lors de son 3e et dernier voyage), mais il n’avait pas jugé bon s’arrêter.
La Bounty, souvenir sanglant
Fletcher Christian, lui et sa bande de forbans, savaient en 1789 que l’île existait, grâce aux coordonnées fournies par Cook, mais ils avaient aussi compris que cette petite terre n’était pas sur les routes maritimes et qu’elle n’offrait guère d’intérêt. D’où l’idée de s’y installer.
L’histoire bégaye parfois : la Bounty fit une première escale, le 28 avril 1789, le temps de massacrer quelques indigènes, puis repartit à Tahiti pour revenir le 23 juin ; ce devait être une installation définitive, mais après la construction du Fort Georges, la cohabitation bancale se solda, là encore, par le massacre de dizaines de Tubuai ; en gros, une centaine d’indigènes perdirent la vie dans ces échanges peu amicaux, soit sur le « champ de bataille », soit des conséquences de leurs blessures. La suite, pour les révoltés de la Bounty est connue ; après leur départ définitif de Tubuai le 14 septembre 1789, ils finirent par s’entretuer à Pitcairn, seul John Adams, confit en dévotion sur le tard, étant parvenu à survivre, entouré de quelques femmes et d’une marmaille.
L’histoire bégaye parfois : la Bounty fit une première escale, le 28 avril 1789, le temps de massacrer quelques indigènes, puis repartit à Tahiti pour revenir le 23 juin ; ce devait être une installation définitive, mais après la construction du Fort Georges, la cohabitation bancale se solda, là encore, par le massacre de dizaines de Tubuai ; en gros, une centaine d’indigènes perdirent la vie dans ces échanges peu amicaux, soit sur le « champ de bataille », soit des conséquences de leurs blessures. La suite, pour les révoltés de la Bounty est connue ; après leur départ définitif de Tubuai le 14 septembre 1789, ils finirent par s’entretuer à Pitcairn, seul John Adams, confit en dévotion sur le tard, étant parvenu à survivre, entouré de quelques femmes et d’une marmaille.
Légumes, fruits et pandanus
Tubuai, à l’époque coloniale, devint le chef lieu des Tuha’a Pae, ce qu’elle est restée de nos jours.
Le climat frais, les pluies abondantes, la terre d’une rare fertilité, la largeur des plaines côtières (l’île mesure 45 km2) ont naturellement incité les habitants à se tourner vers l’agriculture, d’abord de subsistance, puis d’exportation (vers Tahiti) : pommes de terre, carottes, choux, lys (à une époque), letchis, papayes, bananes, pastèques, melons, on n’en finirait pas de réciter la litanie des richesses produites par cette terre. Sans oublier une plante indigène de premier plan, le pandanus, dont une variété sans épine fournit aux artisans une matière première de choix pour réaliser une multitude d’objets : chapeaux, peue, sacs, pochettes, etc. En résumé, au risque de forcer le trait, les hommes sont aux champs, les femmes au tressage de la fibre reine, le « pae’ore ».
Le climat frais, les pluies abondantes, la terre d’une rare fertilité, la largeur des plaines côtières (l’île mesure 45 km2) ont naturellement incité les habitants à se tourner vers l’agriculture, d’abord de subsistance, puis d’exportation (vers Tahiti) : pommes de terre, carottes, choux, lys (à une époque), letchis, papayes, bananes, pastèques, melons, on n’en finirait pas de réciter la litanie des richesses produites par cette terre. Sans oublier une plante indigène de premier plan, le pandanus, dont une variété sans épine fournit aux artisans une matière première de choix pour réaliser une multitude d’objets : chapeaux, peue, sacs, pochettes, etc. En résumé, au risque de forcer le trait, les hommes sont aux champs, les femmes au tressage de la fibre reine, le « pae’ore ».
Un lagon immense
Pour les touristes, indubitablement, le premier atout de Tubuai est son lagon ; il n’est pas vaste, il est immense (85 km2) ! Et ses couleurs valent bien celles des plus beaux lagons de Polynésie, comme Maupiti, Raivavae ou Bora Bora. Qui plus est, compte tenu de sa taille, il offre toujours un très vaste plan d’eau calme et abrité aux visiteurs, puisque d’où que vienne le vent, la moitié du lagon est parfaitement à l’abri de toute vaguelette. Cerise sur le gâteau, il réserve même de superbes motu (huit îlots) à ceux qui ont le soleil, les cocotiers et le sable blanc pour culte ; ambiance digne des Tuamotu !
L’autre attrait de Tubuai nous est fourni par l’histoire, celle datant d’avant les Européens. Une vingtaine de marae sont recensés et faciles d’accès ; d’ailleurs, Tahiti Infos, très prochainement, leur consacrera une double page. Sachez qu’il faut bien plus d’une journée pour faire le tour de ces sites pour le moins étonnants.
L’autre attrait de Tubuai nous est fourni par l’histoire, celle datant d’avant les Européens. Une vingtaine de marae sont recensés et faciles d’accès ; d’ailleurs, Tahiti Infos, très prochainement, leur consacrera une double page. Sachez qu’il faut bien plus d’une journée pour faire le tour de ces sites pour le moins étonnants.
Histoire, paysages, gastronomie…
Alors, Tubuai à réinscrire sur la liste des îles à visiter ? Indubitablement oui, même si les infrastructures, en termes d’hébergement, demeurent modestes. Quatre pensions de famille se partagent la clientèle, alors qu’un ancien hôtel situé quasiment au centre de Mataura, est abandonné depuis bien des lustres.
La belle île endormie ne demande qu’une chose, être réveillée par des touristes qui sauront apprécier autant son histoire, ses paysages, son lagon que sa généreuse gastronomie…
Textes et photos : Daniel Pardon
La belle île endormie ne demande qu’une chose, être réveillée par des touristes qui sauront apprécier autant son histoire, ses paysages, son lagon que sa généreuse gastronomie…
Textes et photos : Daniel Pardon
La plus grande île des Australes (45 km2) offre avant tout des plages magnifiques aux visiteurs.
La plus grande île des Australes (45 km2) offre avant tout des plages magnifiques aux visiteurs.
La plus grande île des Australes (45 km2) offre avant tout des plages magnifiques aux visiteurs.
A lire
-« Tubuai dans tous ses écrits » de Claude Briot : une intéressante compilation d’archives anciennes, remontant aux mutinés de la Bounty.
-« Le Journal de James Morrison second maître à bord du Bounty » (plusieurs éditions dont celle de la Société des études océaniennes, 2003, ou celle des Editions Ouest France, mai 2002)
-« Le Journal de James Morrison second maître à bord du Bounty » (plusieurs éditions dont celle de la Société des études océaniennes, 2003, ou celle des Editions Ouest France, mai 2002)
L’île a la réputation d’être sans grand relief ; certes, le mont Taitaa ne culmine qu’à 422m, mais les formations volcaniques comme ce neck permettent de belles grimpettes.
Il ne reste plus rien du Fort Georges où les mutinés de la Bounty tentèrent de s’installer, mais ce petit monument en marque l’emplacement.
Magnifique penu ancien taillé dans du corail, une spécificité des Australes.
Bon à savoir
- On peut aller aux Australes douze mois sur douze, mais les intersaisons sont, nous semble-t-il, les meilleurs moments pour visiter Tubuai. Au cœur de la saison chaude, le risque cyclonique, même s’il est très faible, existe, tandis qu’en juillet-août, en plein hiver austral, la météo est parfois capricieuse.
- « Séjours dans les îles » agence de voyage d’Air Tahiti, vous propose deux hébergements :
-la pension Toena (appelée aussi « chez Juliette » par les gens du cru) à partir de 45 852 Fcfp (séjour vol + 2 nuits avec demi-pension).
-la pension Wipa Lodge (à partir de 50 652 Fcfp).
- Non vendue par Séjours dans les îles, la « Pension chez Yolande » en bord de mer, à 2 km de Mataura, compte 6 chambres dans une grande bâtisse blanche.
- La bonne adresse pour se restaurer à midi : « Marai’ai Le Spot » à Mataura, chez Hervé et Hina. Excellent poisson cru, viandes, pizzas et service ultra rapide.
- Le tour de l’île fait à peu près 26 km, tandis que la traversière (très pratique) reliant Mataura à Mahu, mesure 7 km.
- « Séjours dans les îles » agence de voyage d’Air Tahiti, vous propose deux hébergements :
-la pension Toena (appelée aussi « chez Juliette » par les gens du cru) à partir de 45 852 Fcfp (séjour vol + 2 nuits avec demi-pension).
-la pension Wipa Lodge (à partir de 50 652 Fcfp).
- Non vendue par Séjours dans les îles, la « Pension chez Yolande » en bord de mer, à 2 km de Mataura, compte 6 chambres dans une grande bâtisse blanche.
- La bonne adresse pour se restaurer à midi : « Marai’ai Le Spot » à Mataura, chez Hervé et Hina. Excellent poisson cru, viandes, pizzas et service ultra rapide.
- Le tour de l’île fait à peu près 26 km, tandis que la traversière (très pratique) reliant Mataura à Mahu, mesure 7 km.
L’artisanat se porte bien à Tubuai, comme en témoigne cette savante couronne dont l’élément dominant est le pandanus.
Fruits el légumes en bord de route : Tubuai est ,en quelque sorte, le grenier de la Polynésie française.
Taitaa, la renaissance
La pension Taitaa offre déjà trois chambres, bientôt cinq.
L’actuelle pension Taitaa est l’hébergement choisi par Tahiti Infos pour cette escapade à Tubuai. Située à moins d’un kilomètre de la mer, dans un très grand jardin arboré (letchis en saison) à Mataura, cet hébergement a connu diverses fortunes avant d’être repris depuis un an environ par Nathalie et Nariiorono (surnommés Nat’ et Narii). Lui est un « pur Tubuai » ayant vécu quinze ans en Métropole, tandis qu’elle est une Bretonne pur jus, qui a une corde particulière à son arc, puisqu’elle est pâtissière.
Actuellement, leur pension compte trois chambres entièrement rénovées et deux autres le seront prochainement. Narii dispose d’un 4x4 pour vous faire découvrir les plus beaux marae de son île ; il a également un bateau pour emmener ses clients aux motu, et il compte bien se doter d’un puissant poti marara en 2018 afin de pouvoir affronter aussi bien le vaste lagon que la passe et la mer. Au programme, de la pêche, ce qui devrait enchanter sa clientèle.
Coordonnées : nathdoom@gmail.com
Tel : 87 22 22 32 ou 40 950 150
Facebook : Pension Taitaa Tubuai
Site : www.pension-taitaa.com
Actuellement, leur pension compte trois chambres entièrement rénovées et deux autres le seront prochainement. Narii dispose d’un 4x4 pour vous faire découvrir les plus beaux marae de son île ; il a également un bateau pour emmener ses clients aux motu, et il compte bien se doter d’un puissant poti marara en 2018 afin de pouvoir affronter aussi bien le vaste lagon que la passe et la mer. Au programme, de la pêche, ce qui devrait enchanter sa clientèle.
Coordonnées : nathdoom@gmail.com
Tel : 87 22 22 32 ou 40 950 150
Facebook : Pension Taitaa Tubuai
Site : www.pension-taitaa.com
Le fruit emblématique de Tubuai est sans conteste possible le letchi qui est à maturité à Noël.
Des choux à perte de vue, de quoi satisfaire en grande partie les besoins de Tahiti.
Un champ de papayes généreux en fruits goûteux.
Des oranges ? Des bigarades ? Vous n’y êtes pas, ce sont des citrons, une variété très colorée et délicieuse.
Les abeilles sont indispensables à l’agriculture, puisque ce sont elles qui pollinisent les plantes. Plusieurs centaines de ruches produisent un excellent miel sur cette île riche en flore.
Les « poireaux de bord de mer », appelés riri en Tahitien, lis de mer en Français (Crinum asiaticum) forment une véritable barrière dorée tout autour de l’île.