FAKARAVA, le 13 août 2016. Classé “réserve de la biosphère”, l’atoll de Fakarava est un paradis pour les plongeurs, mais aussi pour tous ceux qui aiment la Nature. A travers une promenade sur cet atoll, c’est la flore des Tuamotu que Tahiti Infos vous propose de découvrir aujourd’hui et la semaine prochaine.
Pour nous suivre dans cette petite excursion, il ne vous faut pas grand-chose : une tranche d’atoll sauvage (du lagon à l’océan, sur une centaine de mètres de large ; facile à trouver à Fakarava), des sandalettes en plastique, un chapeau et un sac contenant de la crème à bronzer (fort indice de protection) et de l’eau.
Un coin sauvage du secteur
L’idéal est de vous faire poser par bateau au “secteur”, dans un coin sauvage, où vous ne risquez pas de rencontrer âme qui vive, et surtout là où la végétation est encore vierge de toute attaque humaine. Notre propos, à travers quelques photos sur ces deux pages, est de vous permettre de découvrir en famille la flore halophile, c’est-à-dire la végétation qui supporte sans mal le soleil, le vent, mais aussi et surtout le sel. Essayez d’arroser une plante d’appartement avec un seau d’eau de mer et vous verrez le résultat : la mort est assurée. Or, sur les atolls, les plantes n’ont à se mettre sous la dent qu’un cocktail d’une désespérante pauvreté et d’une terrible monotonie : du sel, du corail mort et du sable.
Chasse aux sels minéraux
Comment font-elles pour vivre dans de telles conditions, là où même le plus endurci des cactus ne tiendrait pas une semaine ?
Le secret de ces plantes est de savoir tirer de leur milieu ambiant très austère suffisamment de sels minéraux et d’humidité.
Rappelez-vous vos lectures concernant les atolls : sous le sable de leur anneau, on trouve une lentille d’eau saumâtre, pas vraiment potable, à l’odeur d’œuf pourri. C’est elle la principale source d’humidité des plantes que nous allons découvrir.
Quant aux sels minéraux, hormis le vrai sel (le chlorure de sodium), il n’y en a guère dans le sous-sol des atolls ; ou du moins il y en a, mais très peu, noyés dans le sable. Qu’à cela ne tienne, le réseau de racines de la plupart de ces plantes s’est donc considérablement allongé pour aller débusquer ces sels minéraux indispensables à la vie là où ils se trouvent. Ce qui fait que les plantes que nous vous présentons aujourd’hui sont souvent impossibles à transplanter ; on ne peut pas les déterrer, on ne peut que les arracher à leur substrat, opération qui entraîne bien souvent leur mort rapide.
Extrême déshydratation
Autre problème que ces plantes ont eu à résoudre, l’extrême déshydratation dont elles sont victimes, exposées en permanence au soleil et aux vents marins : très souvent, elles ont réduit la dimension de leurs feuilles au strict minimum (exemple le miki miki), ce qui limite l’évaporation.
Autre astuce, le développement sur leur surface d’un petit duvet appelé pilosité foliaire.
Enfin quelques-uns de ces végétaux ont recours au stockage d’eau dans leurs tiges, leurs feuilles charnues et leurs racines (un peu comme les cactus).
Votre découverte ? Partez du lagon et rejoignez l’océan. En prenant votre temps, car outre la flore à découvrir, la faune (bernard-l’hermite, kaveu, oiseaux marins) est, elle aussi, beaucoup plus riche qu’on ne l’imagine. Une seule consigne, la découvrir avec respect et humilité. Ces plantes vivant dans un milieu extrême sont un peu ce que sont les edelweiss aux Alpes et aux Européens. On regarde, on photographie, mais on n’abîme pas.
Textes et photos : Daniel Pardon
Pour nous suivre dans cette petite excursion, il ne vous faut pas grand-chose : une tranche d’atoll sauvage (du lagon à l’océan, sur une centaine de mètres de large ; facile à trouver à Fakarava), des sandalettes en plastique, un chapeau et un sac contenant de la crème à bronzer (fort indice de protection) et de l’eau.
Un coin sauvage du secteur
L’idéal est de vous faire poser par bateau au “secteur”, dans un coin sauvage, où vous ne risquez pas de rencontrer âme qui vive, et surtout là où la végétation est encore vierge de toute attaque humaine. Notre propos, à travers quelques photos sur ces deux pages, est de vous permettre de découvrir en famille la flore halophile, c’est-à-dire la végétation qui supporte sans mal le soleil, le vent, mais aussi et surtout le sel. Essayez d’arroser une plante d’appartement avec un seau d’eau de mer et vous verrez le résultat : la mort est assurée. Or, sur les atolls, les plantes n’ont à se mettre sous la dent qu’un cocktail d’une désespérante pauvreté et d’une terrible monotonie : du sel, du corail mort et du sable.
Chasse aux sels minéraux
Comment font-elles pour vivre dans de telles conditions, là où même le plus endurci des cactus ne tiendrait pas une semaine ?
Le secret de ces plantes est de savoir tirer de leur milieu ambiant très austère suffisamment de sels minéraux et d’humidité.
Rappelez-vous vos lectures concernant les atolls : sous le sable de leur anneau, on trouve une lentille d’eau saumâtre, pas vraiment potable, à l’odeur d’œuf pourri. C’est elle la principale source d’humidité des plantes que nous allons découvrir.
Quant aux sels minéraux, hormis le vrai sel (le chlorure de sodium), il n’y en a guère dans le sous-sol des atolls ; ou du moins il y en a, mais très peu, noyés dans le sable. Qu’à cela ne tienne, le réseau de racines de la plupart de ces plantes s’est donc considérablement allongé pour aller débusquer ces sels minéraux indispensables à la vie là où ils se trouvent. Ce qui fait que les plantes que nous vous présentons aujourd’hui sont souvent impossibles à transplanter ; on ne peut pas les déterrer, on ne peut que les arracher à leur substrat, opération qui entraîne bien souvent leur mort rapide.
Extrême déshydratation
Autre problème que ces plantes ont eu à résoudre, l’extrême déshydratation dont elles sont victimes, exposées en permanence au soleil et aux vents marins : très souvent, elles ont réduit la dimension de leurs feuilles au strict minimum (exemple le miki miki), ce qui limite l’évaporation.
Autre astuce, le développement sur leur surface d’un petit duvet appelé pilosité foliaire.
Enfin quelques-uns de ces végétaux ont recours au stockage d’eau dans leurs tiges, leurs feuilles charnues et leurs racines (un peu comme les cactus).
Votre découverte ? Partez du lagon et rejoignez l’océan. En prenant votre temps, car outre la flore à découvrir, la faune (bernard-l’hermite, kaveu, oiseaux marins) est, elle aussi, beaucoup plus riche qu’on ne l’imagine. Une seule consigne, la découvrir avec respect et humilité. Ces plantes vivant dans un milieu extrême sont un peu ce que sont les edelweiss aux Alpes et aux Européens. On regarde, on photographie, mais on n’abîme pas.
Textes et photos : Daniel Pardon
Des fleurs modestes
Quand vous sillonnerez votre tranche d’atoll, du lagon à l’océan, à travers une brousse souvent difficile à pénétrer, vous remarquerez que les fleurs des plantes présentes sont souvent très petites. Sur un atoll, pas d’oiseaux-mouches, peu d’insectes, pas de chauve-souris. Inutile donc, pour une plante, de produire une fleur attirante, puisqu’il n’y a rien ni personne à attirer. De plus, la force du vent est telle qu’une belle corolle n’y résisterait pas. Sans parler des embruns salés brûlants.
Quand vous sillonnerez votre tranche d’atoll, du lagon à l’océan, à travers une brousse souvent difficile à pénétrer, vous remarquerez que les fleurs des plantes présentes sont souvent très petites. Sur un atoll, pas d’oiseaux-mouches, peu d’insectes, pas de chauve-souris. Inutile donc, pour une plante, de produire une fleur attirante, puisqu’il n’y a rien ni personne à attirer. De plus, la force du vent est telle qu’une belle corolle n’y résisterait pas. Sans parler des embruns salés brûlants.
La semaine prochaine, 2e partie des “Fleurs du sel” avec nos bonnes adresses à Fakarava
Les plants de vaianu (Lapoertea ruderalis) forment de petits massifs verts et grenat.
Fleurs (très parfumées) et fruits de Guettarda speciosa, le tafano ou kahaia.
L’inévitable miki miki (Pemphis acidula) capable de vivre très près de l’océan, en plein vent, les pieds dans le sel.
Les petites corolles du vavai (Triumfetta procumbens), liane rampante.
La fleur du tou (Cordia subcordata), dont le bois fait le bonheur des sculpteurs.
Ces petites euphorbes (Euphorbia heterophylla) se contentent de très peu d’eau et d’un sol médiocre.
Fleurs de pohue miti, appelé aussi pipi tatahi, ou liseron de mer, poussant en bord de plage (Ipomoea pes-caprae).
Les fleurs de naupata ou gapata (Scaevola taccada) sont typiques, avec leur demie corolle en forme de main.
Le pourpier, pokea ou aturi (Portulaca lutea) est une excellente source de vitamines.
L’incontournable tiare Tahiti (Gardenia taitensis) sait, dans les atolls, se contenter de sable pour sa croissance.
Bosquets de fleurs de atoto (Euphorbia atoto)