Carnet de voyage - Les Samoa aux temps anciens


SAMOA, le 28 février 2019. De 1900 à 1914, une partie de l’archipel des Samoa était sous tutelle allemande. Une colonie que les gouverneurs surent rendent prospère puisqu’elle ne dépendait en rien des subsides de Berlin ; écoles, hôpitaux, routes, produits exportés (caoutchouc, hévéa, coprah, etc.) les Samoa, devenues indépendantes depuis 1962, connurent alors leurs plus riches heures.

Erich Scheurmann (1878-1957), sans doute nostalgique du voyage qu’il y effectua lorsque l’archipel était encore sous domination allemande, rédigea en 1920 un roman qui connut un succès universel, le « Papalagi », dans lequel il faisait parler un chef, notamment des Européens et de leurs drôles de coutumes. On lui doit aussi un livre moins célèbre, « Samoa », publié lui aussi en 1920, dans lequel il présente ce qui fut un fleuron des colonies allemandes, avant d’illustrer son propos par plus de cent clichés en noir et blanc dus à divers photographes d’Outre-Rhin. Indubitablement, le Tahiti d’antan, le Tahiti de Gauguin transparaît dans chacune de ces photos des Samoa. Nous en avons sélectionné quelques-unes pour un petit voyage dans le temps chez nos cousins samoans.

Daniel Pardon
Clichés extraits de « Samoa »d’Erich Scheurmann (1920)


Un splendide guerrier samoan dans sa tenue de cérémonie ; on notera son collier en ivoire, les dents pointues étant taillées dans de grosses dents de cachalot. Celles-ci venaient souvent des Tonga ou des Fidji.

Taupou, superbe jeune femme du village appelé par les Allemands Schmuck. Samoanes comme Samoans portaient toujours des coiffes très raffinées.

Très beau cliché d’une pirogue de guerre du tout début du XXe siècle. Elle pouvait embarquer plusieurs dizaines d’hommes en cas d’attaque.

Visiblement sous le charme, le photographe s’est contenté de légender sa photo de manière laconique : « sirènes ». A gauche, la plus jeune porte un tapa sous sa jupe blanche. Les coiffes sont dignes de notre Heiva…

Sur cette image, trois femmes préparent sans doute un repas (il semble qu’il y ait deux uru à droite). Le kava était préparé dans des récipients du même type, mais la tache revenait aux hommes, tout comme le tatouage.

Une jeune fille samoane, appuyée négligemment sur son oreiller, un bambou fixé sur deux supports.

Un guerrier samoan dans sa tenue d’apparat. On notera la complexe coiffe dont la base est faite de coquillages et surtout son collier ; celui-ci est en ivoire : les petites dents pointues étaient taillées dans la longueur de dents de cachalot ; plus le collier était imposant, plus fort, plus chargé de mana était le guerrier.

Un chef de clan tenant le rôle d’orateur public annonçant les nouvelles à son village.

Le tressage des objets utilitaires était réservé aux femmes et elles excellaient dans le travail du pandanus et des feuilles de cocotier. Les hommes tressaient le matériel qu’ils utilisaient à la pêche.

Intérieur d’un fare (fale en samoan) de noble ; on notera les ligatures fixant solidement les poutres. L’oreiller du dormeur vu de dos est un bambou sur deux supports.

Jeune femme de la noblesse samoane en tenue de fête.

Grand chef des Samoa de l’ouest, Tupua Tamasese Lealofi Ier (1891-1915) était le fils de Tupua Tamasese Titimaea et Leafineali'i. Il succèda à son père au titre de tama 'aiga au décès de celui-ci en 1891. Son fils Tupua Tamasese Lealofi II lui succéda en 1915.
La dynastie Tamasese règne sur les Samoa depuis 1830. L’actuel chef d’Etat (le premier à avoir été élu) est Tupua Tamasese Tufuga Efi, depuis 1983.

Rédigé par Daniel PARDON le Jeudi 28 Février 2019 à 09:00 | Lu 1262 fois