Une photo qui symbolise à elle seule le film, le transport du plus grand moai, le dernier, dans les restes d’une forêt totalement déboisée. A l’arrière-plan, la carrière du Rano Raraku.
ÎLE DE PÂQUES, le 6 décembre 2018. Dans l’histoire contemporaine de l’île de Pâques, indubitablement l’année 1993 restera gravée dans les mémoires : la restauration de l’ahu Tongariki battait son plein, mais, plus spectaculaire, la grande machinerie d’Hollywood avait débarqué sur l’île pour le tournage du film « Rapa Nui ».
Autant le dire de suite, malgré les grands moyens mis en œuvre pour ce long métrage par le producteur Kevin Costner et sa société (Tig Productions), le film fut un bide retentissant (un peu plus de vingt millions dollars investis et 305 000 dollars de recettes sur le marché américain).
Kevin Reynolds, à qui l’on devait déjà (entre autres) un Robin de Bois ayant bien marché au box office, était pourtant sûr, avec cette histoire de « fin du monde » sur une île perdue, sur laquelle il plaqua une histoire d’amour, de tenir un très bon sujet.
Autant le dire de suite, malgré les grands moyens mis en œuvre pour ce long métrage par le producteur Kevin Costner et sa société (Tig Productions), le film fut un bide retentissant (un peu plus de vingt millions dollars investis et 305 000 dollars de recettes sur le marché américain).
Kevin Reynolds, à qui l’on devait déjà (entre autres) un Robin de Bois ayant bien marché au box office, était pourtant sûr, avec cette histoire de « fin du monde » sur une île perdue, sur laquelle il plaqua une histoire d’amour, de tenir un très bon sujet.
17 millions de dollars pour l’île
Malgré les 17 millions de dollars injectés sur l’île lors d’un tournage on s’en doute épique, malgré le déploiement de moyens considérables, la « mayonnaise » ne prit pas auprès du grand public.
Quant aux spécialistes, ils demeurèrent bien entendu satisfaits des images (reconstitution de villages avec ses cases bateaux par exemple, costumes, accessoires), mais pour le moins dubitatifs quant au contenu historique, le scénario ayant allègrement mélangé différentes périodes du passé pascuan ; sans parler de la fin grotesque d’une élite fuyant sur un… iceberg. Rien que ça !
Quant aux spécialistes, ils demeurèrent bien entendu satisfaits des images (reconstitution de villages avec ses cases bateaux par exemple, costumes, accessoires), mais pour le moins dubitatifs quant au contenu historique, le scénario ayant allègrement mélangé différentes périodes du passé pascuan ; sans parler de la fin grotesque d’une élite fuyant sur un… iceberg. Rien que ça !
Revivre le passé
Malgré tout, pour les amoureux de l’île de Pâques, ce tournage, qui ne causa pour ainsi dire aucun dommage notable aux vestiges archéologiques (il faut le souligner, malgré les critiques habituelles), fut une occasion incroyable et unique d’entrevoir ce que fut le passé sur cette petite terre du Pacifique Sud : mise en scène soignée, moai (en résine) déplacés ici et là pour faire face aux villages, dos à la mer, culte de l’homme-oiseau reconstitué, tout y était ou presque.
A l’époque, Tig Productions, qui voulait garder son histoire secrète jusqu’au lancement du film (le tournage eut lieu en 1993, le lancement se fit le 9 septembre 1994) n’avait accrédité que deux photographes, un journaliste allemand du magazine Géo et votre serviteur. D’où ces quelques images que nous voulions vous présenter en cette fin d’année 1993, images tombées sans doute dans l’oubli un quart de siècle après avoir été faites, mais qui nous montrent une île de Pâques comme personne ne l’avait vue et comme probablement plus personne ne la verra jamais !
Daniel Pardon
A l’époque, Tig Productions, qui voulait garder son histoire secrète jusqu’au lancement du film (le tournage eut lieu en 1993, le lancement se fit le 9 septembre 1994) n’avait accrédité que deux photographes, un journaliste allemand du magazine Géo et votre serviteur. D’où ces quelques images que nous voulions vous présenter en cette fin d’année 1993, images tombées sans doute dans l’oubli un quart de siècle après avoir été faites, mais qui nous montrent une île de Pâques comme personne ne l’avait vue et comme probablement plus personne ne la verra jamais !
Daniel Pardon
Qui faisait quoi ?
Réalisateur : Kevin Reynolds
Producteurs : Kevin Costner et Jim Wilson
Scénario : Kevin Reynolds et Tim Rose Price
Premier rôles : Jason Scoot Lee, Esai Morales, Sandrine Holt
Production : Regency Enterprises Tig Productions
Lancement : 9 septembre 1994
Coût : 20 millions de dollars
Durée : 107 minutes
Producteurs : Kevin Costner et Jim Wilson
Scénario : Kevin Reynolds et Tim Rose Price
Premier rôles : Jason Scoot Lee, Esai Morales, Sandrine Holt
Production : Regency Enterprises Tig Productions
Lancement : 9 septembre 1994
Coût : 20 millions de dollars
Durée : 107 minutes
Un nombre important de Pascuans avait été mobilisé ; il fallait prêter main forte aux deux équipes de tournage (l’une pour les plans généraux, l’autre pour les gros plans) et il fallait également assurer la figuration.
Une reconstitution fidèle d’un habitat pascuan ancien, la case-bateau.
Le mystère du redressement des statues géantes a été résolu par Hollywood ; une grue japonaise et le tour est joué !
Pour porter un moai, il suffit d’une douzaine de personnes (si le moai est « made in Hollywood…).
Devant les ahu, on exposait les morts…
Les pentes du Rano Raraku ont été utilisées pour certaines scènes nocturnes.
Le mystère des moai enfin révélé : ils étaient en résine, et ils étaient creux ; enfin ceux qui venaient de Hollywood…
Le film, en impliquant la population de l’île, mobilisa un grand nombre de Pascuans qui surent tirer profit de cette manne inespérée.
Evidemment, une grue c’est quand même bien pratique !
Les yeux des moai en corail et en lave ? Mais non, en polystyrène…
L’île de Pâques telle que personne ne l’avait vue et comme personne ne la reverra jamais.