Voici le seul portrait connu de Cannibal Jack.
NOUVELLE-ZELANDE, le 17 août 2017. Quand un Blanc en rébellion permanente contre l'ordre établi fait souche dans un pays quasiment vierge, en l'occurrence un fils de bagnard australien débarquant en Nouvelle-Zélande, il y a de fortes chances que sa tête étant mise à prix dans son propre pays, il fasse tout pour rester là où il a choisi de fuir. Ce fut le cas de Jacky Marmon, devenu, au fil de ses exploits et de son intégration dans le monde Maori, Cannibal Jack, un homme qui vécut dans la violence, n'hésitant pas à manger ses contemporains quand l'occasion se présentait. Ce qui ne l'empêcha pas de mourir à 80 ans de sa belle mort, la conscience en paix…
La vaste mer du Sud a abrité des tempéraments peu ordinaires et John Marmon, alias Jacky Marmon, alias Cannibal Jack, fait incontestablement partie de ceux-là. Car si un homme blanc peut se vanter d'avoir eu une existence hors normes dans le Pacifique Sud, c'est bien Jacky Marmon, qui passa plus de soixante ans à vivre au milieu des Maoris cannibales, s'adonnant lui aussi à cette tradition de la “Terre du long nuage blanc”.
La vaste mer du Sud a abrité des tempéraments peu ordinaires et John Marmon, alias Jacky Marmon, alias Cannibal Jack, fait incontestablement partie de ceux-là. Car si un homme blanc peut se vanter d'avoir eu une existence hors normes dans le Pacifique Sud, c'est bien Jacky Marmon, qui passa plus de soixante ans à vivre au milieu des Maoris cannibales, s'adonnant lui aussi à cette tradition de la “Terre du long nuage blanc”.
Père bagnard et mère inconnue
Qui fut donc cet Européen anthropophage (occasionnel, la légende ne devant pas dépasser la réalité) passé à la postérité et qui servait, des années après sa mort, à effrayer les petits enfants à qui l'on promettait de rencontrer Cannibal Jack s'ils n'obéissaient pas ?
John Marmon naquit en Australie, probablement le 5 juin 1800, même si certaines sources assurent qu'il a été mis au monde en 1798 ou en 1799, de mère inconnue (de ses biographes) et de Patrick Marmon, un bagnard d'ascendance irlandaise. De ce fait, John Marmon fut baptisé dans les règles de l’art, ce qui lui permit de faire son entrée dans le monde dans la peau d'un bon chrétien catholique...
Compte tenu du statut de son père, le petit John ne risquait pas de faire de longues études. A 5 ans, il aurait fait son premier voyage en Nouvelle-Zélande. Discutable. Mais en revanche, à 11 ans, il embarquait comme mousse pour apprendre le dur métier de marin sur des bateaux qui, à cette époque, offraient des conditions de vie extrêmement pénibles à ceux qui y travaillaient. De 11 à 23 ans, il ne fit pas parler de lui et accomplit sa tache sans faire de vagues, si l'on ose l'expression pour parler d'un marin, apparemment exclusivement sur des bateaux de commerce assurant la liaison entre l'Australie et le reste des terres connues et inconnues du Pacifique, dont la Nouvelle-Zélande.
John Marmon naquit en Australie, probablement le 5 juin 1800, même si certaines sources assurent qu'il a été mis au monde en 1798 ou en 1799, de mère inconnue (de ses biographes) et de Patrick Marmon, un bagnard d'ascendance irlandaise. De ce fait, John Marmon fut baptisé dans les règles de l’art, ce qui lui permit de faire son entrée dans le monde dans la peau d'un bon chrétien catholique...
Compte tenu du statut de son père, le petit John ne risquait pas de faire de longues études. A 5 ans, il aurait fait son premier voyage en Nouvelle-Zélande. Discutable. Mais en revanche, à 11 ans, il embarquait comme mousse pour apprendre le dur métier de marin sur des bateaux qui, à cette époque, offraient des conditions de vie extrêmement pénibles à ceux qui y travaillaient. De 11 à 23 ans, il ne fit pas parler de lui et accomplit sa tache sans faire de vagues, si l'on ose l'expression pour parler d'un marin, apparemment exclusivement sur des bateaux de commerce assurant la liaison entre l'Australie et le reste des terres connues et inconnues du Pacifique, dont la Nouvelle-Zélande.
Condamné, mais criant son innocence
Que se passa-t-il un jour à bord, ou en escale à Sydney ? L'histoire ne le dit pas avec certitude, mais le jeune homme fut reconnu coupable de vol en avril 1823 et à ce titre puni de deux années en mer à bord des vaisseaux de la colonie, non plus comme marin, mais comme prisonnier purgeant une peine. De pénibles, ses conditions de vie devinrent, à ses yeux, insupportables, d'autant qu'il ne cessa jamais de clamer son innocence.
On comprend mieux qu'il ait alors décidé de quitter la “HMS Elizabeth Henrietta” en novembre 1823, alors que le navire entrait dans les eaux de la Nouvelle-Zélande, en provenance de Port Jackson (Sydney).
Par expérience, il savait qu'il posait les pieds sur les terres de féroces tribus maories pratiquant toutes le cannibalisme et que se risquer à terre lui vaudrait de terminer dans un four très vite, si ses hôtes ne décidaient pas de le torturer avant. Le navire était peu surveillé, les officiers sachant très bien que pas un homme ne se risquerait à déserter dans de tels parages. C'était bien mal connaître John Marmon, qui était aussi têtu que belliqueux et qui, par-dessus tout, ne voulait pas payer pour une faute qu'il estimait ne pas avoir commise.
On comprend mieux qu'il ait alors décidé de quitter la “HMS Elizabeth Henrietta” en novembre 1823, alors que le navire entrait dans les eaux de la Nouvelle-Zélande, en provenance de Port Jackson (Sydney).
Par expérience, il savait qu'il posait les pieds sur les terres de féroces tribus maories pratiquant toutes le cannibalisme et que se risquer à terre lui vaudrait de terminer dans un four très vite, si ses hôtes ne décidaient pas de le torturer avant. Le navire était peu surveillé, les officiers sachant très bien que pas un homme ne se risquerait à déserter dans de tels parages. C'était bien mal connaître John Marmon, qui était aussi têtu que belliqueux et qui, par-dessus tout, ne voulait pas payer pour une faute qu'il estimait ne pas avoir commise.
Sous la protection de Muriwai
A peine ancrée au large du district de l’Hokianga, la “HMS Elizabeth Henrietta” perdit donc un de ses hommes d'équipage, Marmon gagnant subrepticement le rivage et se plaçant sous la protection des Maoris, notamment, assure la tradition, sous celle du chef Muriwai.
Pourquoi celui-ci ne le fit-il pas mettre à mort ? Pourquoi ne fut-il pas mangé comme tant d'autres le furent ou le seront encore sur cette rude terre de Nouvelle-Zélande ? Il faut croire que sans parler un mot de Maori, John Marmon avait des arguments plaidant en sa faveur. Il aurait amené à terre un pistolet ou un fusil, voire plusieurs, et il aurait promis à ceux qui le protégeraient de se ranger à leurs côtés avec sa puissance de feu. Redoutables manieurs de casse-tête, les Maoris ne durent pas lui laisser beaucoup de temps pour s'expliquer, mais le fait est que, contre toute attente, il fut épargné. Son savoir-faire en matière d'armes, son désir d'apprendre le Maori le plus vite possible, sa faculté à servir d'intermédiaire entre les Maoris et les bateaux en escale, négociations qu'il menait toujours au profit des indigènes, furent autant d'éléments qui le firent très vite accepter par les clans de la région auxquels il finit par s'intégrer.
Pourquoi celui-ci ne le fit-il pas mettre à mort ? Pourquoi ne fut-il pas mangé comme tant d'autres le furent ou le seront encore sur cette rude terre de Nouvelle-Zélande ? Il faut croire que sans parler un mot de Maori, John Marmon avait des arguments plaidant en sa faveur. Il aurait amené à terre un pistolet ou un fusil, voire plusieurs, et il aurait promis à ceux qui le protégeraient de se ranger à leurs côtés avec sa puissance de feu. Redoutables manieurs de casse-tête, les Maoris ne durent pas lui laisser beaucoup de temps pour s'expliquer, mais le fait est que, contre toute attente, il fut épargné. Son savoir-faire en matière d'armes, son désir d'apprendre le Maori le plus vite possible, sa faculté à servir d'intermédiaire entre les Maoris et les bateaux en escale, négociations qu'il menait toujours au profit des indigènes, furent autant d'éléments qui le firent très vite accepter par les clans de la région auxquels il finit par s'intégrer.
Guerrier et mangeur d’hommes
Non seulement le grand chef le protégeait, mais un autre cacique, Hone Kingi Raumati, lui donna sa fille, Ihipera (entendez Isabella) en 1835. Il eut d'ailleurs d'autres compagnes maories au long de sa longue vie en terre kiwie.
Comment se fit le basculement de John à Jack ? Il est probable que la prononciation de ce dernier prénom était plus facile pour ses nouveaux compatriotes.
Quant aux Européens de passage, c'est très vite de Cannibal Jack qu'ils parlèrent, puisque celui qui avait définitivement renoncé à la Nouvelle Galles du Sud et à la « civilisation » avait adopté toutes les coutumes de sa tribu, y compris l'anthropophagie, que les Maoris pratiquaient essentiellement sur les ennemis vaincus au combat.
John ou Jack, qu'importe le prénom, devint à son tour un redoutable guerrier et un tout aussi convenable mangeur d'hommes, ne refusant jamais de se mêler aux banquets qui suivaient les victoires de son clan, ne serait-ce que pour ne pas susciter l’ire de ses hôtes.
A noter, à ce point de notre récit, que d'autres versions narrant l'installation de John Marmon en Nouvelle-Zélande circulent, mais elles font à l'évidence partie de tous les récits que sa vie aventureuse a inspiré après sa mort. Dans une de ces versions, il est dit que John était à bord d'un bateau qui vint faire naufrage à Hokianga et que tout l'équipage périt, sauf trois hommes. A terre, les Maoris en tuèrent et dévorèrent deux, épargnant John pour des raisons imprécises (blessé sur son bateau, il aurait eu une minerve autour du cou, ce qui l’aurait fait passer pour un chef aux yeux des Maoris ; et il aurait été obligé de participer au repas durant lequel ses deux compagnons furent mangés). Une autre version indique que Cannibal Jack était à bord d'un baleinier, le “Mercury” lorsqu'il fut fait prisonnier par les Maoris en mars 1825, mais là encore, on est très probablement plus dans une aventure romancée que dans la vérité historique tant le personnage suscita de récits après sa disparition.
Comment se fit le basculement de John à Jack ? Il est probable que la prononciation de ce dernier prénom était plus facile pour ses nouveaux compatriotes.
Quant aux Européens de passage, c'est très vite de Cannibal Jack qu'ils parlèrent, puisque celui qui avait définitivement renoncé à la Nouvelle Galles du Sud et à la « civilisation » avait adopté toutes les coutumes de sa tribu, y compris l'anthropophagie, que les Maoris pratiquaient essentiellement sur les ennemis vaincus au combat.
John ou Jack, qu'importe le prénom, devint à son tour un redoutable guerrier et un tout aussi convenable mangeur d'hommes, ne refusant jamais de se mêler aux banquets qui suivaient les victoires de son clan, ne serait-ce que pour ne pas susciter l’ire de ses hôtes.
A noter, à ce point de notre récit, que d'autres versions narrant l'installation de John Marmon en Nouvelle-Zélande circulent, mais elles font à l'évidence partie de tous les récits que sa vie aventureuse a inspiré après sa mort. Dans une de ces versions, il est dit que John était à bord d'un bateau qui vint faire naufrage à Hokianga et que tout l'équipage périt, sauf trois hommes. A terre, les Maoris en tuèrent et dévorèrent deux, épargnant John pour des raisons imprécises (blessé sur son bateau, il aurait eu une minerve autour du cou, ce qui l’aurait fait passer pour un chef aux yeux des Maoris ; et il aurait été obligé de participer au repas durant lequel ses deux compagnons furent mangés). Une autre version indique que Cannibal Jack était à bord d'un baleinier, le “Mercury” lorsqu'il fut fait prisonnier par les Maoris en mars 1825, mais là encore, on est très probablement plus dans une aventure romancée que dans la vérité historique tant le personnage suscita de récits après sa disparition.
Un catholique devenu « sauvage »
L'histoire, revenons-y justement avec la suite des aventures de Cannibal Jack. Au fur et à mesure de ses exploits en tant que guerrier, mais aussi à cause de son tatouage facial, le “moko” (controversé, certains auteurs affirmant qu’il était certes tatoué, mais pas sur le visage), de son Maori parlé couramment et de sa faculté à négocier les escales des navires sur les côtes kiwies, il devint vite une célébrité locale.
Il fut, en définitive, le tout premier Blanc (appelé Pakeha en langage maori), à véritablement s'installer dans ce qui deviendra la Nouvelle-Zélande et il ne fut suivi, plus tard, que par des missionnaires qui ne le portaient pas dans leurs cœurs, le jugeant plus proche du Diable que de leur paradis.
En effet, non seulement Jack vivait comme un « sauvage », mais en plus, initialement, il était catholique, ce qui, pour les pasteurs wesleyens était le pire des crimes. D'autant que pour faire bonne mesure, Jack donna un coup de main à Monseigneur Pompallier, évêque catholique, lorsqu’il s'installa à son tour en Nouvelle-Zélande, en 1838-1839.
Ayant su se rendre indispensable aux Maoris, intermédiaire obligatoire pour les navires en escale, puis pour les premiers Européens s'installant sur cette nouvelle terre encore indépendante, Jack dirigea si bien ses affaires qu'il devint riche et propriétaire d'un domaine de 523 acres de la plus belle terre.
Il fut, en définitive, le tout premier Blanc (appelé Pakeha en langage maori), à véritablement s'installer dans ce qui deviendra la Nouvelle-Zélande et il ne fut suivi, plus tard, que par des missionnaires qui ne le portaient pas dans leurs cœurs, le jugeant plus proche du Diable que de leur paradis.
En effet, non seulement Jack vivait comme un « sauvage », mais en plus, initialement, il était catholique, ce qui, pour les pasteurs wesleyens était le pire des crimes. D'autant que pour faire bonne mesure, Jack donna un coup de main à Monseigneur Pompallier, évêque catholique, lorsqu’il s'installa à son tour en Nouvelle-Zélande, en 1838-1839.
Ayant su se rendre indispensable aux Maoris, intermédiaire obligatoire pour les navires en escale, puis pour les premiers Européens s'installant sur cette nouvelle terre encore indépendante, Jack dirigea si bien ses affaires qu'il devint riche et propriétaire d'un domaine de 523 acres de la plus belle terre.
Contre le traité de Waitangi
En 1840, il se fit remarquer des autorités britanniques en incitant les chefs Maoris à ne pas signer le traité de Waitangi, ce qu'ils firent malgré tout et qui permit à la Grande-Bretagne de mettre la main sur tout le pays.
Pour autant, durant les révoltes qui suivirent quelques années plus tard, avec des colons européens et de nombreux Maoris, Jack se rangea aux côtés des troupes anglaises. Il se fit même remarquer en allant récupérer dans le camp adverse les corps des morts et des blessés à l'issue d'une dure bataille ; sans son intervention, tous ces soldats auraient été impitoyablement achevés et mangés.
Malheureusement pour notre héros, le commerce très lucratif du bois dans la région de l’Hokianga connut une forte crise dans les années 1840 alors que la propriété de Jack à Rawhia, qui s'était lancé dans l'élevage, déclinait. Jack eut alors à nouveau besoin de se tourner vers les Maoris, “ses” Maoris, avec lesquels il n'avait jamais cessé d'entretenir des relations très privilégiées, familiales même ; sur la fin de sa vie, il partagea son temps entre Rawhia et les clans de la région de l’Hokianga, les chefs n'ayant jamais oublié qu'il avait été le premier Européen à se ranger à leurs côtés, une alliance indéfectible, jusqu'à son dernier soupir.
Pour autant, durant les révoltes qui suivirent quelques années plus tard, avec des colons européens et de nombreux Maoris, Jack se rangea aux côtés des troupes anglaises. Il se fit même remarquer en allant récupérer dans le camp adverse les corps des morts et des blessés à l'issue d'une dure bataille ; sans son intervention, tous ces soldats auraient été impitoyablement achevés et mangés.
Malheureusement pour notre héros, le commerce très lucratif du bois dans la région de l’Hokianga connut une forte crise dans les années 1840 alors que la propriété de Jack à Rawhia, qui s'était lancé dans l'élevage, déclinait. Jack eut alors à nouveau besoin de se tourner vers les Maoris, “ses” Maoris, avec lesquels il n'avait jamais cessé d'entretenir des relations très privilégiées, familiales même ; sur la fin de sa vie, il partagea son temps entre Rawhia et les clans de la région de l’Hokianga, les chefs n'ayant jamais oublié qu'il avait été le premier Européen à se ranger à leurs côtés, une alliance indéfectible, jusqu'à son dernier soupir.
Tranquillement mort de vieillesse
Malgré sa vie mouvementée, son caractère emporté, sa violence, et son tempérament belliqueux, Cannibal Jack s'éteignit dans le calme, le 3 septembre 1880, à l'âge de 80 ans (peut-être plus, puisqu'il ne confirma jamais sa date de naissance). Le Pakeha Maori, cannibale parmi les cannibales, ne commenta par ailleurs que fort peu ses activités d'anthropophage, même s'il laissa derrière lui un récit de sa vie dans lequel il ne nia pas ses pratiques, certes très maories, mais pas très catholiques…
Daniel Pardon
Encadré
Un autre Cannibal Jack
Notre Cannibal Jack ne doit pas être confondu avec un beahcomber anglais du nom de William Diaper, ou Diapea (1820-1891,) qui avait déserté à Maré (en Nouvelle-Calédonie) et qui sévit dans tout le Pacifique, notamment sur les côtes calédoniennes. Il se faisait appeler John Jackson, et fut aussi surnommé Cannibal Jack, Jack the cannibal killer ou Silver Eyes.
Tatoué sur le visage, il se vantait d'avoir eu une trentaine de femmes canaques quand il vivait à Koné. Il aurait servi d'appât à certaines tribus calédoniennes pour attirer à terre des équipages de baleiniers ensuite massacrés. Il fut aussi soupçonné de trafic d'armes. Lorsqu'il mourut, il laissa derrière lui 38 enfants et rédigea sa biographie publiée en 1928, intitulée “Cannibal Jack, the true autobiography of a white man in the South Pacific”, dans laquelle les dates et lieux cités sont en cohérence ; en revanche, les faits sont très exagérés, voire inventés de toute pièce.
Daniel Pardon
Encadré
Un autre Cannibal Jack
Notre Cannibal Jack ne doit pas être confondu avec un beahcomber anglais du nom de William Diaper, ou Diapea (1820-1891,) qui avait déserté à Maré (en Nouvelle-Calédonie) et qui sévit dans tout le Pacifique, notamment sur les côtes calédoniennes. Il se faisait appeler John Jackson, et fut aussi surnommé Cannibal Jack, Jack the cannibal killer ou Silver Eyes.
Tatoué sur le visage, il se vantait d'avoir eu une trentaine de femmes canaques quand il vivait à Koné. Il aurait servi d'appât à certaines tribus calédoniennes pour attirer à terre des équipages de baleiniers ensuite massacrés. Il fut aussi soupçonné de trafic d'armes. Lorsqu'il mourut, il laissa derrière lui 38 enfants et rédigea sa biographie publiée en 1928, intitulée “Cannibal Jack, the true autobiography of a white man in the South Pacific”, dans laquelle les dates et lieux cités sont en cohérence ; en revanche, les faits sont très exagérés, voire inventés de toute pièce.
Un repas cannibale tel que les premiers explorateurs européens en découvrirent en Nouvelle-Zélande.
Les contemporains de Jack Marmon ne passaient pas pour être des tendres. Il faut croire que l’évadé sut trouver les mots justes pour sauver sa tête.
Aux côtés des redoutables guerriers maoris, Marmon se posait en tacticien et surtout en fournisseur d’armes à feu.
Une case maorie ; dès son installation, Marmon adopta toutes les coutumes locales, soucieux de ne pas retomber dans les mains des Anglais.
Marmon devint un atout précieux dans les guerres tribales maories pour les clans qui bénéficiaient de son appui.
Quelques armes maories dont le pouvoir fut renforcé par celles qu’introduisit Marmon grâce aux échanges avec les navires en escale.
Une biographie (en anglais) a été rédigée et publiée, narrant en détails la vie aventureuse de Cannibal Jack.