Impressionnants, les car-bass allient musique, beauté du son et qualité des appareillages.
Tahiti, le 12 octobre 2023 – Le 12 août dernier, le président Moetai Brotherson déclarait envisager d'interdire l'installation de certains équipements sonores dans les véhicules afin de réduire les abus en terme de nuisance sonore. Une déclaration que regrette la Fédération Mā'ohi de Car Audio, tenue à l'écart des discussions. Victime de représentations qu'elle juge erronées, la fédération s'explique.
S'ils se font très bien entendre des riverains ou du voisinage, les passionnés de car-bass peinent en revanche à trouver une oreille attentive du côté du Pays. Bouc émissaire tout trouvé, la fédération souffre aujourd'hui d'une image altérée par la pratique sauvage du car audio par des individus non-affiliés. “Si certaines personnes utilisent leurs véhicules pour nuire, sciemment ou pas, à la société, […] d'autres sont respectueux et se sont engagés au travers d'une association et font l'effort de ne pas faire usage de leurs appareils dans les zones habitées. Dans leurs différentes interventions, ni l'État, ni le Pays n'ont tenu compte de cet état de fait […] et ont injustement accusé tous les passionnés de car audio de délinquants”, se défend la fédération. Et pour cause : lors d'une intervention télévisée le 12 août dernier, le président du Pays, Moetai Brotherson, fustigeait la pratique abusive du car audio, et suggérait par la même occasion l'interdiction pure et simple de l'installation de certains équipement sonores. Pour la fédération, s'en est trop.
Une activité incomprise
Des activités longtemps décriées, puis un beau jour adoubées par les représentations collectives ? Les exemples ne manquent pas. Si les graffitis ont longtemps été assimilés à des actes de délinquance, force est de constater que la mise en place d'un cadre, tel que celui du projet Ono'u, a permis à cet art de rue de se faire comprendre du grand public polynésien. Un cadre que la Fédération Mā'ohi de Car Audio tente tant bien que mal d'instaurer : “Dès notre création en 2016, nous avons instauré une charte pour la bonne pratique du car audio”, explique Elvina Wong Foen, présidente de la fédération. “Lors de nos rassemblements, il n'y a pas d'alcool ou de drogues. Conscients des effets de notre activité sur le public plus jeune, les enfants de moins de 12 ans ne sont pas autorisés à venir. Nous nous engageons également au respect des lois en vigueur, au respect de l'environnement, ainsi qu'à la prévention et la lutte contre les comportements à risque. De plus, les forces de l'ordre passent régulièrement lors de nos manifestations, afin de s'assurer que tout se fait dans les règles.”
En effet, pour ces passionnés de musique forte, le problème est ailleurs : “Lorsque les gens se plaignent auprès des forces de l'ordre le week-end, la plupart du temps, il s'agit de particuliers qui utilisent des Boom Box ou des enceintes qu'ils laissent à leur domicile. Rien à voir avec nous”, assure Elvina, qui regrette tout cet amalgame : “Aujourd'hui, les gens, les associations, luttent contre les nuisances sonores et à juste titre. Mais il ne faut pas se tromper de cible. Du côté des boîtes de nuit, ou encore de l'aéroport, qui sont également dans la ligne de mire des associations, peut-être qu'il y a effectivement des manquements. Nous, de notre côté, c'est encadré.”
Un Pays sourd aux attentes des car-bass
En revanche, la fédération souhaite activement rencontrer le nouveau gouvernement afin de bénéficier d'un lieu approprié à la pratique des car-bass. Hélas, silence radio du côté de la présidence. “Nous avons fait deux demandes de rendez-vous sans suite, et nous sommes aujourd'hui à notre troisième demande”, assure la fédération, frustrée en voyant que de l'autre côté, l'association de lutte contre les nuisances sonores, Te Ora Hau, fut reçue directement par le président Moetai Brotherson il y a seulement deux semaines. Une atmosphère clivante, accentuée par les récentes déclarations du président du Pays : “Je maintiens mes propos, c'est une question de santé ! On ne peut pas autoriser des équipements qui vont au-delà des limites de l'oreille humaine. Ou alors on veut créer une génération de Polynésiens sourds.” Toutefois, Moetai Brotherson assure qu'il fera l'effort de rencontrer la Fédération Mā'ohi de Car Audio avant le mois de novembre.
S'ils se font très bien entendre des riverains ou du voisinage, les passionnés de car-bass peinent en revanche à trouver une oreille attentive du côté du Pays. Bouc émissaire tout trouvé, la fédération souffre aujourd'hui d'une image altérée par la pratique sauvage du car audio par des individus non-affiliés. “Si certaines personnes utilisent leurs véhicules pour nuire, sciemment ou pas, à la société, […] d'autres sont respectueux et se sont engagés au travers d'une association et font l'effort de ne pas faire usage de leurs appareils dans les zones habitées. Dans leurs différentes interventions, ni l'État, ni le Pays n'ont tenu compte de cet état de fait […] et ont injustement accusé tous les passionnés de car audio de délinquants”, se défend la fédération. Et pour cause : lors d'une intervention télévisée le 12 août dernier, le président du Pays, Moetai Brotherson, fustigeait la pratique abusive du car audio, et suggérait par la même occasion l'interdiction pure et simple de l'installation de certains équipement sonores. Pour la fédération, s'en est trop.
Une activité incomprise
Des activités longtemps décriées, puis un beau jour adoubées par les représentations collectives ? Les exemples ne manquent pas. Si les graffitis ont longtemps été assimilés à des actes de délinquance, force est de constater que la mise en place d'un cadre, tel que celui du projet Ono'u, a permis à cet art de rue de se faire comprendre du grand public polynésien. Un cadre que la Fédération Mā'ohi de Car Audio tente tant bien que mal d'instaurer : “Dès notre création en 2016, nous avons instauré une charte pour la bonne pratique du car audio”, explique Elvina Wong Foen, présidente de la fédération. “Lors de nos rassemblements, il n'y a pas d'alcool ou de drogues. Conscients des effets de notre activité sur le public plus jeune, les enfants de moins de 12 ans ne sont pas autorisés à venir. Nous nous engageons également au respect des lois en vigueur, au respect de l'environnement, ainsi qu'à la prévention et la lutte contre les comportements à risque. De plus, les forces de l'ordre passent régulièrement lors de nos manifestations, afin de s'assurer que tout se fait dans les règles.”
En effet, pour ces passionnés de musique forte, le problème est ailleurs : “Lorsque les gens se plaignent auprès des forces de l'ordre le week-end, la plupart du temps, il s'agit de particuliers qui utilisent des Boom Box ou des enceintes qu'ils laissent à leur domicile. Rien à voir avec nous”, assure Elvina, qui regrette tout cet amalgame : “Aujourd'hui, les gens, les associations, luttent contre les nuisances sonores et à juste titre. Mais il ne faut pas se tromper de cible. Du côté des boîtes de nuit, ou encore de l'aéroport, qui sont également dans la ligne de mire des associations, peut-être qu'il y a effectivement des manquements. Nous, de notre côté, c'est encadré.”
Un Pays sourd aux attentes des car-bass
En revanche, la fédération souhaite activement rencontrer le nouveau gouvernement afin de bénéficier d'un lieu approprié à la pratique des car-bass. Hélas, silence radio du côté de la présidence. “Nous avons fait deux demandes de rendez-vous sans suite, et nous sommes aujourd'hui à notre troisième demande”, assure la fédération, frustrée en voyant que de l'autre côté, l'association de lutte contre les nuisances sonores, Te Ora Hau, fut reçue directement par le président Moetai Brotherson il y a seulement deux semaines. Une atmosphère clivante, accentuée par les récentes déclarations du président du Pays : “Je maintiens mes propos, c'est une question de santé ! On ne peut pas autoriser des équipements qui vont au-delà des limites de l'oreille humaine. Ou alors on veut créer une génération de Polynésiens sourds.” Toutefois, Moetai Brotherson assure qu'il fera l'effort de rencontrer la Fédération Mā'ohi de Car Audio avant le mois de novembre.