Cantine scolaire : les bénéficiaires du RST ont droit à une aide de 500 Fcfp par repas


A Makemo, Le nouveau réfectoire a été inauguré en septembre dernier.
PAPEETE, le 11 janvier 2016. Par arrêté ministériel en date du 28 décembre dernier, il est instauré à compter du 1er janvier 2016, le "relèvement de la prise en charge des frais de cantine scolaire des enfants allocataires du régime de solidarité territorial". Ils auront droit à une aide de 500 Fcfp par repas et par jour, tout comme les enfants des salariés.

Au mois d'octobre dernier en pleine campagne pour les élections municipales partielles de Papara la polémique sur les prix, très disparates selon les communes, du ticket de cantine avait enflé. En fonction des gestionnaires de la restauration scolaire (via des associations, des régies municipales ou des sociétés privées prestataires de service) et des aides territoriales ou municipales existantes, le prix d'un ticket de cantine à régler par les familles peut aller de 150 à 500 Fcfp par jour.
A cette occasion certains avaient (re)découvert que les familles les plus démunies, affiliées au RST (régime de solidarité territorial), n'étaient pas bénéficiaires via la Caisse de prévoyance sociale de l'aide de 500 Fcfp par ticket. Cette aide était en effet réservée uniquement aux enfants dont les parents cotisaient au régime général des salariés (RGS). En clair, les allocataires du RGS ont droit pour les frais de cantine à l'aide générale de la Caisse d'un montant de 85 Fcfp par jour et par repas (95 Fcfp dans les îles), et pour certains jusqu'à 500 Fcfp par repas et par jour via le complément familial, une aide soumise cette fois à conditions de ressources.

Pendant ce temps, les enfants bénéficiaires du RST issus par conséquent des familles les plus démunies, devaient se contenter de la plus petite aide en provenance de la CPS et des compléments ouverts dans certaines municipalités. Dans le cas, très précis de la commune Papara, après avoir ôté l'aide générale pour la cantine de 85 Fcfp et celle de la commune de 211 Fcfp, de très nombreuses familles se retrouvaient à devoir régler 500 Fcfp par repas pour le déjeuner de leur enfant. Beaucoup trop cher !
La situation de Papara a ainsi fait prendre conscience aux élus du Pays que la situation n'était pas équitable. Le 6 décembre dernier, Edouard Fritch indiquait :"J'ai proposé qu'au niveau du RST nous prenions en charge les cantines scolaires des enfants bénéficiaires de ce régime. Aujourd'hui, ils bénéficient d'une aide à hauteur par repas consommé de 85 Fcfp alors que le complément familial des salariés est à 500 Fcfp. Je réclame une équité ! Les dernières élections à Papara ont mis en exergue la problématique de ces enfants du RST qui ne déjeunent pas à midi. Ça fait un milliard de dépense supplémentaire, mais nous devrions combler en cours d'année ce déficit" justifiait alors le président du Pays.

ÉQUITÉ

Et c'est désormais chose faite. Un arrêté ministériel en date du 28 décembre dernier stipule : "A compter du 1er janvier 2016, est instituée une prise en charge complémentaire des frais de cantine scolaire en faveur des enfants allocataires du RST. Le montant du cumul de cette aide est plafonné à 500 Fcfp par jour et par enfant allocataire". Un sacré coup de pouce pour les familles inscrites au régime de solidarité territorial qui avaient bien du mal à assumer cette charge de la restauration scolaire.
Cette aide renforcée pour la cantine scolaire avait été décidée lors d'une réunion du comité de gestion du RST à la fin du mois de novembre dernier, alors que le budget primitif pour 2016 du régime de solidarité était en discussion. Ce coup de pouce pour les familles participe ainsi du déficit du RST estimé à 2,8 milliards de Fcfp pour l'année 2016, alors même que l'Etat est de retour au financement du régime de solidarité en apportant 1,4 milliard de Fcfp jusqu'en 2018.



A Papara, rien n'est encore finalisé

Sur Radio 1, ce lundi matin, le maire de Papara annonçait une baisse du prix unitaire (avant les différentes aides ou tarif dégressif) du ticket de cantine proposé dans sa commune par la société Newrest de 796 Fcfp à 650 Fcfp. Un sacré rabais qui permettrait de faire baisser la part restant à régler par les familles. Mais si Puta’i Taa’e annonce que ce sera désormais le tarif en vigueur, la direction de Newrest indique que les négociations sont toujours en cours avec la commune et qu'à "ce stade-là les accords ne sont pas finalisés". Une chose est sûre, en revanche, le tavana de Papara a compris qu'il devrait composer avec la société Newrest pour la fourniture des repas aux écoles de sa ville : sa commune est liée depuis 2008 par une convention et la dénoncer avant son terme serait beaucoup trop coûteux.

Rédigé par Mireille Loubet le Lundi 11 Janvier 2016 à 20:40 | Lu 1533 fois