Paris, France | AFP | jeudi 03/06/2021 - "On ne s'embrassera plus en haut des marches, mais le coeur y sera tout autant": le Festival de Cannes veut tourner la page de la pandémie avec une sélection qui réunit des valeurs sûres comme Nanni Moretti, Jacques Audiard ou Apichatpong Weerasethakul.
Deux ans après la Palme d'Or décernée à "Parasite" du Sud-Coréen Bong Joon-ho, un an après l'annulation pour cause de pandémie, les sélectionneurs ont vu plus de 2.000 films et en ont retenu une soixantaine.
Si le cinéma "aura pris l'empreinte de ce moment particulier" qu'est la crise sanitaire, reflétant "l'idée de tout perdre et de partir, d'aller ailleurs", la sélection cannoise ne s'y cantonne pas, a souligné le délégué général Thierry Frémaux: le plus grand festival de cinéma du monde sera riche de documentaires, de films "lanceurs d'alerte" ou "sur la question identitaire, de ce que nous sommes et de ce que devient le monde".
A Wes Anderson, Paul Verhoeven et Leos Carax, dont la présence était connue, s'ajoutent 21 élus en Sélection officielle, dont des habitués du festival déjà primés d'une Palme d'Or, comme Nanni Moretti, pour "Tre Piani", déjà prêt pour l'an dernier, Jacques Audiard pour "Les Olympiades", voyage "culturel social et générationnel" dans Paris, ou Apichatpong Weerasethakul pour son premier film en anglais hors de Thaïlande ("Memoria"), avec Tilda Swinton et Jeanne Balibar.
"La fièvre"
Les Américains sont trois en Sélection officielle, dont Sean Penn, de retour à Cannes après l'accueil très froid de "The Last Face" en 2016. Hors compétition, Tom McCarthy (oscarisé pour "Spotlight") présentera "Stillwater", qui plonge la star Matt Damon à Marseille, à la recherche de sa fille, aux côtés de Camille Cottin.
Les Français sont présents en nombre. En compétition d'abord, où trois des quatre femmes retenues sont des Françaises: Mia Hansen-Love ("Bergman Island"), Julia Ducournau ("Titane") et Catherine Corsini pour un film qui "résume les deux ans que nous venons de passer, sur l'épidémie et les questions sociales", a expliqué M. Frémaux.
D'une manière générale, après la crise, de nombreux films sélectionnés "ont la fièvre, une force de combat", a-t-il fait valoir.
La sélection se veut ouverte aux pays du sud, du Bangladesh à Haïti, "pour témoigner de leur vitalité, de leur force et de leur beauté".
Les organisateurs espèrent que le cinéaste russe Kirill Serebrennikov, "interdit dans son propre pays" et également en lice pour la Palme, sera autorisé à voyager pour présenter son film "Petrov's flu". L'Iran sera à nouveau représentée par Ashgar Farhadi, pour un film tourné dans son pays, "Un Héros", après une échappée en Espagne ("Everybody Knows").
Cinéaste politique, Oliver Stone sera présent avec un documentaire promettant des documents inédits sur l'assassinat de John Fitzgerald Kennedy, dans une nouvelle catégorie, "Cannes Premières", destinée notamment aux réalisateurs "confirmés" mais qui n'intègrent pas la Sélection officielle. Une section éphémère est créée pour des films sur l'environnement.
"Pas faire n'importe quoi"
Côté stars, le Festival aura ses incontournables, comme Léa Seydoux (dans le Wes Anderson, "France" de Bruno Dumont et chez Arnaud Desplechin), Tilda Swinton ou la Luxembourgeoise Vicky Krieps... Hors compétition, les festivaliers verront le retour de Catherine Deneuve sur la Croisette, 57 ans après la Palme d'Or reçue par "Les Parapluies de Cherbourg", dans un film d'Emmanuelle Bercot, aux côtés de Benoît Magimel.
Le Festival offre aussi une bonne place à la musique: un documentaire sur le Velvet Underground par Todd Haynes, (l'auteur de "Dark Waters"), le biopic sur Céline Dion de Valérie Lemercier ("Aline") et un film de Charlotte Gainsbourg sur sa mère Jane Birkin.
Sur le plan sanitaire, les organisateurs ont rappelé que la pandémie n'était pas encore "vaincue", mais si le déconfinement se poursuit comme prévu, les séances se tiendront sans jauge et les dîners seront possibles à six par table.
"On ne pourra pas faire n'importe quoi, (...) on ne va pas multiplier les fêtes", a martelé le président du Festival Pierre Lescure. Le pass sanitaire sera de rigueur et pour ceux qui ne sont pas vaccinés, des tests seront réalisés toutes les 48 heures gratuitement sur place.
Le Festival doit encore annoncer la composition du jury, présidé par le New-Yorkais Spike Lee et se réserve la possibilité d'ajouter, d'ici juillet, d'autres films à sa sélection. Le nom du blockbuster international promis à une projection exceptionnelle sur une plage cannoise, ainsi que du film de clôture, restent secrets pour l'instant.
Deux ans après la Palme d'Or décernée à "Parasite" du Sud-Coréen Bong Joon-ho, un an après l'annulation pour cause de pandémie, les sélectionneurs ont vu plus de 2.000 films et en ont retenu une soixantaine.
Si le cinéma "aura pris l'empreinte de ce moment particulier" qu'est la crise sanitaire, reflétant "l'idée de tout perdre et de partir, d'aller ailleurs", la sélection cannoise ne s'y cantonne pas, a souligné le délégué général Thierry Frémaux: le plus grand festival de cinéma du monde sera riche de documentaires, de films "lanceurs d'alerte" ou "sur la question identitaire, de ce que nous sommes et de ce que devient le monde".
A Wes Anderson, Paul Verhoeven et Leos Carax, dont la présence était connue, s'ajoutent 21 élus en Sélection officielle, dont des habitués du festival déjà primés d'une Palme d'Or, comme Nanni Moretti, pour "Tre Piani", déjà prêt pour l'an dernier, Jacques Audiard pour "Les Olympiades", voyage "culturel social et générationnel" dans Paris, ou Apichatpong Weerasethakul pour son premier film en anglais hors de Thaïlande ("Memoria"), avec Tilda Swinton et Jeanne Balibar.
"La fièvre"
Les Américains sont trois en Sélection officielle, dont Sean Penn, de retour à Cannes après l'accueil très froid de "The Last Face" en 2016. Hors compétition, Tom McCarthy (oscarisé pour "Spotlight") présentera "Stillwater", qui plonge la star Matt Damon à Marseille, à la recherche de sa fille, aux côtés de Camille Cottin.
Les Français sont présents en nombre. En compétition d'abord, où trois des quatre femmes retenues sont des Françaises: Mia Hansen-Love ("Bergman Island"), Julia Ducournau ("Titane") et Catherine Corsini pour un film qui "résume les deux ans que nous venons de passer, sur l'épidémie et les questions sociales", a expliqué M. Frémaux.
D'une manière générale, après la crise, de nombreux films sélectionnés "ont la fièvre, une force de combat", a-t-il fait valoir.
La sélection se veut ouverte aux pays du sud, du Bangladesh à Haïti, "pour témoigner de leur vitalité, de leur force et de leur beauté".
Les organisateurs espèrent que le cinéaste russe Kirill Serebrennikov, "interdit dans son propre pays" et également en lice pour la Palme, sera autorisé à voyager pour présenter son film "Petrov's flu". L'Iran sera à nouveau représentée par Ashgar Farhadi, pour un film tourné dans son pays, "Un Héros", après une échappée en Espagne ("Everybody Knows").
Cinéaste politique, Oliver Stone sera présent avec un documentaire promettant des documents inédits sur l'assassinat de John Fitzgerald Kennedy, dans une nouvelle catégorie, "Cannes Premières", destinée notamment aux réalisateurs "confirmés" mais qui n'intègrent pas la Sélection officielle. Une section éphémère est créée pour des films sur l'environnement.
"Pas faire n'importe quoi"
Côté stars, le Festival aura ses incontournables, comme Léa Seydoux (dans le Wes Anderson, "France" de Bruno Dumont et chez Arnaud Desplechin), Tilda Swinton ou la Luxembourgeoise Vicky Krieps... Hors compétition, les festivaliers verront le retour de Catherine Deneuve sur la Croisette, 57 ans après la Palme d'Or reçue par "Les Parapluies de Cherbourg", dans un film d'Emmanuelle Bercot, aux côtés de Benoît Magimel.
Le Festival offre aussi une bonne place à la musique: un documentaire sur le Velvet Underground par Todd Haynes, (l'auteur de "Dark Waters"), le biopic sur Céline Dion de Valérie Lemercier ("Aline") et un film de Charlotte Gainsbourg sur sa mère Jane Birkin.
Sur le plan sanitaire, les organisateurs ont rappelé que la pandémie n'était pas encore "vaincue", mais si le déconfinement se poursuit comme prévu, les séances se tiendront sans jauge et les dîners seront possibles à six par table.
"On ne pourra pas faire n'importe quoi, (...) on ne va pas multiplier les fêtes", a martelé le président du Festival Pierre Lescure. Le pass sanitaire sera de rigueur et pour ceux qui ne sont pas vaccinés, des tests seront réalisés toutes les 48 heures gratuitement sur place.
Le Festival doit encore annoncer la composition du jury, présidé par le New-Yorkais Spike Lee et se réserve la possibilité d'ajouter, d'ici juillet, d'autres films à sa sélection. Le nom du blockbuster international promis à une projection exceptionnelle sur une plage cannoise, ainsi que du film de clôture, restent secrets pour l'instant.