Paris, France | AFP | lundi 31/05/2021 - Plus du tiers des décès dans le monde dus aux canicules sont directement attribuables au réchauffement climatique, selon une étude publiée lundi.
Pour réaliser cette rare étude d'attribution des conséquences du réchauffement en matière de santé publique, 70 chercheurs internationaux ont compilé des données provenant de 732 sites répartis dans 43 pays sur une période entre 1991 et 2018.
Ils ont ensuite utilisé une méthodologie complexe pour calculer, à partir des données sanitaires, des relevés de températures et des modélisation climatiques, la différence entre le nombre de décès liés à la chaleur enregistrés avec les décès qui auraient été attendus sans réchauffement.
Et selon les résultats de leurs calculs, publiés dans la revue Nature Climate Change, en moyenne 37% des décès liés à la chaleur sont directement attribuables aux conséquences du réchauffement.
Ce qui se traduirait selon les chercheurs par un bilan de 100.000 décès par an liés à la chaleur et directement attribuables au changement climatique. Chiffre qui pourrait être sous-estimé car les données manquent pour certaines régions du monde particulièrement affectées par les vagues de chaleur, comme l'Afrique centrale ou l'Asie du sud.
Dans les pays développés, Etats-Unis, Australie, France, Grande-Bretagne ou Espagne, les chiffres de décès attribuables au réchauffement varient de 35% à 39%, mais cette moyenne monte au dessus de 40% dans des pays comme le Mexique, l'Afrique du Sud, la Thaïlande, le Vietnam ou le Chili. Et il dépasse 60% dans certains pays comme le Brésil, le Pérou, la Colombie, les Philippines, le Koweït ou le Guatemala.
Impacts négatifs
Ces résultats démontrent que "le changement climatique n'est pas quelque chose qui relève d'un avenir lointain," explique Antonio Gasparrini, auteur principal de l'étude et professeur à la London School of Hygiene and Tropical Medicine. "Nous pouvons en mesurer les impacts négatifs sur la santé, en plus des effets environnementaux et écologiques déjà connus".
Une étude de 2019 publiée dans le Lancet avait estimé à 300.000 par an les décès à travers le monde liés aux canicules, dont les scientifiques avertissent qu'elle vont continuer à se multiplier sous l'effet du changement climatique, à l'image de celle qui avait fait quelque 70.000 morts en Europe en 2003.
Cette mortalité n'est pas due exclusivement à l'élévation brute des température estivales (de 1,5°C depuis 1991 dans les localités concernées par l'étude). La durée des épisodes caniculaires, la hausse des températures nocturnes par rapport à celles de la journée ou les taux d'humidité jouent notamment des rôles importants.
Les techniques d'adaptation peuvent aussi jouer un rôle. La mortalité pourrait ainsi baisser avec la diffusion de la climatisation. Mais celle-ci est elle-même énergivore et contribue donc au réchauffement...
Les études sur l'attribution des conséquences du réchauffement, notamment sur les phénomènes météo extrêmes, ont pris de l'ampleur ces dernières années, mais sont encore assez rares concernant les conséquences sur la santé humaine, souligne Dan Mitchell, chercheur à l'université de Bristol (Grande-Bretagne), dans un commentaire sur l'étude publié par Nature Climate Change. "Ce changement de point de vue est essentiel, pour que les leaders mondiaux comprennent les risques".
Pour réaliser cette rare étude d'attribution des conséquences du réchauffement en matière de santé publique, 70 chercheurs internationaux ont compilé des données provenant de 732 sites répartis dans 43 pays sur une période entre 1991 et 2018.
Ils ont ensuite utilisé une méthodologie complexe pour calculer, à partir des données sanitaires, des relevés de températures et des modélisation climatiques, la différence entre le nombre de décès liés à la chaleur enregistrés avec les décès qui auraient été attendus sans réchauffement.
Et selon les résultats de leurs calculs, publiés dans la revue Nature Climate Change, en moyenne 37% des décès liés à la chaleur sont directement attribuables aux conséquences du réchauffement.
Ce qui se traduirait selon les chercheurs par un bilan de 100.000 décès par an liés à la chaleur et directement attribuables au changement climatique. Chiffre qui pourrait être sous-estimé car les données manquent pour certaines régions du monde particulièrement affectées par les vagues de chaleur, comme l'Afrique centrale ou l'Asie du sud.
Dans les pays développés, Etats-Unis, Australie, France, Grande-Bretagne ou Espagne, les chiffres de décès attribuables au réchauffement varient de 35% à 39%, mais cette moyenne monte au dessus de 40% dans des pays comme le Mexique, l'Afrique du Sud, la Thaïlande, le Vietnam ou le Chili. Et il dépasse 60% dans certains pays comme le Brésil, le Pérou, la Colombie, les Philippines, le Koweït ou le Guatemala.
Impacts négatifs
Ces résultats démontrent que "le changement climatique n'est pas quelque chose qui relève d'un avenir lointain," explique Antonio Gasparrini, auteur principal de l'étude et professeur à la London School of Hygiene and Tropical Medicine. "Nous pouvons en mesurer les impacts négatifs sur la santé, en plus des effets environnementaux et écologiques déjà connus".
Une étude de 2019 publiée dans le Lancet avait estimé à 300.000 par an les décès à travers le monde liés aux canicules, dont les scientifiques avertissent qu'elle vont continuer à se multiplier sous l'effet du changement climatique, à l'image de celle qui avait fait quelque 70.000 morts en Europe en 2003.
Cette mortalité n'est pas due exclusivement à l'élévation brute des température estivales (de 1,5°C depuis 1991 dans les localités concernées par l'étude). La durée des épisodes caniculaires, la hausse des températures nocturnes par rapport à celles de la journée ou les taux d'humidité jouent notamment des rôles importants.
Les techniques d'adaptation peuvent aussi jouer un rôle. La mortalité pourrait ainsi baisser avec la diffusion de la climatisation. Mais celle-ci est elle-même énergivore et contribue donc au réchauffement...
Les études sur l'attribution des conséquences du réchauffement, notamment sur les phénomènes météo extrêmes, ont pris de l'ampleur ces dernières années, mais sont encore assez rares concernant les conséquences sur la santé humaine, souligne Dan Mitchell, chercheur à l'université de Bristol (Grande-Bretagne), dans un commentaire sur l'étude publié par Nature Climate Change. "Ce changement de point de vue est essentiel, pour que les leaders mondiaux comprennent les risques".