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Cancers pédiatriques: un institut citoyen de recherche lancé en Loire-Atlantique


LOIC VENANCE / AFP
LOIC VENANCE / AFP
Nantes, France | AFP | mardi 14/02/2023 - Un institut citoyen de prévention et de recherche en santé environnementale sera lancé en mai dans le secteur de Sainte-Pazanne (Loire-Atlantique), où des parents touchés par le cancer de leurs enfants ont fondé un collectif en 2019, a-t-on appris mardi auprès de ce dernier.

Le nouvel institut sera présenté mercredi à Pornic pour la journée internationale sur les cancers pédiatriques, après la diffusion du court métrage "Concernés", inspiré de l’histoire de ce collectif Stop aux cancers de nos enfants (SCE). 

"On a voulu transformer notre colère en quelque chose de constructif", a déclaré à l’AFP Marie Thibaud, cofondatrice du collectif, dont le fils avait déclaré une leucémie à 4 ans. 

"Ce laboratoire à ciel ouvert a vocation à faire des recherches sur les liens entre santé et environnement et à donner des outils aux élus locaux pour faire de la prévention", a-t-elle précisé. 

Des investigations menées par l’Agence régionale de santé (ARS) et Santé Publique France n’avaient pas permis de conclure à un "cluster" de cancers pédiatriques sur ce territoire situé entre Nantes et Pornic ni d’identifier "une cause commune" à ces maladies.

Le collectif SCE, qui recense 25 cancers pédiatriques dans ce secteur entre 2015 et 2021, avait poursuivi les investigations en faisant appel à des dons. 

Ces recherches vont désormais s’opérer au sein de ce laboratoire citoyen sous la houlette de scientifiques de tous bords, dont des médecins. Ils pourront s’appuyer sur les nombreuses données réunies par le collectif : études des sols, de l’eau, de l’air, prélèvements sur les cheveux des enfants…

Ce projet rappelle l’Institut écocitoyen pour la connaissance des pollutions implanté en 2010 dans la zone industrielle de Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône). 

"Aux Etats-Unis, il est fréquent que des laboratoires naissent autour de pollutions très localisées", a indiqué à l’AFP Laurence Huc, directrice de recherches en toxicologie et membre du conseil scientifique du futur institut. "En France, on a moins l’habitude de travailler sur de petits échantillons", a-t-elle ajouté.

Le budget du laboratoire s’élève à plus de 100.000 euros pour 2023, financé par des dons privés (particuliers, fondation de la Mutuelle familiale) et des aides publiques (60.000 euros du département de Loire-Atlantique, locaux fournis par la mairie de Machecoul-Saint-Même, soutien à la recherche de la Région).

le Mardi 14 Février 2023 à 03:07 | Lu 243 fois