Cancer du sein: attention aux signes chez les femmes jeunes


Paris, France | AFP | jeudi 19/09/2019 - Les signes pouvant faire penser à un cancer du sein passent souvent inaperçus chez les femmes jeunes, car la maladie est plutôt associée aux personnes plus âgées, mais les moins de 40 ans représentent malgré tout 5% des cas, avertit jeudi l'Institut Curie.

"Le cancer du sein chez la femme jeune est une réalité qui reste assez méconnue du grand public, voire des professionnels de santé. Ainsi, les premiers signes ou une grosseur inhabituelle ne génèrent pas forcément d'inquiétude chez ces jeunes femmes", note l'institut de soins et de recherche.
De plus, ces femmes ne sont pas incluses dans le dépistage organisé, centré jusqu'à présent sur la tranche d'âge la plus à risque (50-74 ans), ce qui rend d'autant plus important un suivi généalogique régulier.
Si l'âge médian des femmes chez qui on découvre un cancer du sein est de 63 ans, "près de 3.000 femmes diagnostiquées chaque année ont moins de 40 ans" sur un total de 58.500, souligne l'Institut Curie en amont d'Octobre Rose, mois de sensibilisation au dépistage de cette maladie.
"Il faut donc être vigilant face à toute anomalie survenant au niveau des seins, quel que soit l’âge", pour éviter un retard de diagnostic et de prise en charge, conseille Florence Coussy, gynéco-oncoloque à l'Institut Curie.
"En dehors des formes héréditaires identifiées (...), les causes hormonales arrivent en tête des facteurs de risque: une première grossesse plus tardive (passée en moyenne de 25 ans à 30 ans ces vingt dernières années), des premières règles plus précoces, ce qui allonge la période d'imprégnation hormonale", explique l'institut.
D'autres facteurs "plus ou moins hypothétiques" comme le manque d'activité physique, le surpoids, le tabac, des facteurs environnementaux ou l'augmentation de la consommation d'alcool chez les femmes jeunes entrent aussi en jeu.
L'Institut Curie attire aussi l'attention sur les spécificités du cancer du sein chez la femme jeune: les formes dites "agressives" sont plus fréquentes que chez les autres tranches d'âge.
En moyenne, il reste toutefois un cancer de "bon pronostic", avec 90% de survie à cinq ans chez les femmes de moins de 45 ans (pour 92% entre 45 et 74 ans).
Le traitement n'est "pas très différent des femmes plus âgées" mais en cas de cancer hormono-dépendant, le type d'hormonothérapie sera adapté chez une patiente non ménopausée.
La chimiothérapie pouvant être toxique pour les ovaires, il est "indispensable de discuter avec les jeunes patientes ayant un désir de grossesse futur de la possibilité de préservation de la fertilité" par la congélation des ovocytes.
Dans le même temps, "une contraception efficace" non hormonale (préservatif ou stérilet) est indispensable pendant toute la durée du traitement" pour éviter une grossesse, du fait des risques de malformations pour le foetus, a précisé à l'AFP la Dr Coussy. 

le Vendredi 20 Septembre 2019 à 05:14 | Lu 420 fois