Cancer de la peau, 150 personnes dépistées ce samedi


Les équipes de l’ICPF qui accueillent les personnes venues se faire dépister samedi matin au Centre de la mère et de l’enfant. Crédit photo : Thibault Segalard.
Tahiti, le 13 mai 2023 - Ce samedi, l’Institut du cancer en Polynésie française a organisé une journée de dépistage gratuit du cancer de la peau, au Centre de la mère et de l’enfant à Pirae. Chaque année, entre 15 et 30 nouveaux cas sont diagnostiqués au fenua.
 
L’Institut du cancer en Polynésie française (ICPF) a organisé ce samedi, une journée de dépistage gratuit du cancer de la peau, dans les locaux du Centre de la mère et de l’enfant à Pirae. Ce type de maladie est très fréquent en Polynésie, puisqu’elle représente 10% des cancers au fenua soit entre “15 et 30 nouveaux cas par an”, selon Nassim Benchehida, le médecin responsable du pôle dépistage de l’ICPF, qui était présent pour cette opération de dépistage. “C’est un chiffre qui est voué à progresser à l’avenir, avec tous les problèmes au niveau de la couche d’ozone”, estime-t-il. 
Samedi, dès huit heures, les volontaires ont afflué sans discontinuer au centre de dépistage. “On attend 150 personnes aujourd’hui. On va donc surement devoir en refuser, car nous sommes seulement quatre dermatologues, deux le matin et deux l’après-midi à assurer les consultations”, a précisé le médecin de l’ICPF entre deux consultations. 

Le responsable du pôle dépistage a également souhaité rappeler les différentes formes que pouvaient prendre le cancer de la peau : “D’abord, il y a les carcinomes, qui représentent 80% des cancers de la peau et qui se soignent facilement. Ensuite il y a les mélanomes, qui sont une forme beaucoup plus grave et qu’il faut traiter le plus tôt possible.” Concernant les signes avant-coureurs, ils peuvent se manifester de plusieurs manières. “Les carcinomes, qui évoluent très lentement. Ils peuvent apparaitre par exemple sous la forme d’un bouton qui ne guérit pas, qui saigne, tout en n’étant pas vraiment douloureux. Nous avons donc le temps pour les traiter et les soigner, car ils ne métastasent jamais. Pour les mélanomes, ça sera plus des taches qui vont apparaitre ou bien un grain de beauté qui va changer de couleur ou de forme”, précise Nassim Benchehida. Malgré tout, le taux de guérison atteint 90%, si le cancer est diagnostiqué à temps grâce à des “traitements d’immunothérapie qui fonctionnent très bien”. 
 
Faire de la prévention
 
Si la journée de samedi était avant tout réservée au dépistage, elle a aussi été l’occasion pour les équipes de l’ICPF de faire de la prévention auprès des volontaires. “On leur a distribué un quiz, afin d’évaluer leur connaissance sur le cancer de la peau. Il y a des questions sur la dangerosité des indices UV, sur les protections solaires, sur les horaires auxquels on peut s’exposer au soleil ou non… On fait ça pour savoir si la population a réellement conscience des dangers que représente le soleil”, note Sophie Lauriol, infirmière coordinatrice au pôle dépistage de l’ICPF. Des goodies, comme des tee-shirts et des casquettes ont également été distribués à l’issue des consultations, en guise de renforcement positif et pour véhiculer le message de prévention. 
 
À l’instar de celle organisée samedi, l’Institut du cancer en Polynésie française programme d’autres journées de prévention et de dépistage dans l’année, notamment aux îles Marquises. Comme le précise Nassim Benchehida, “c’est important pour nous de ne pas délaisser le reste de la population polynésienne. L’année prochaine, nous comptons également aller aux Tuamotu ou aux Gambier”. 

Rédigé par Thibault Segalard le Samedi 13 Mai 2023 à 16:54 | Lu 1178 fois