Canada: de nombreux bébés phoques meurent en raison de l'absence de glaces (étude)


WASHINGTON, 4 janvier 2012 (AFP) - Les bébés phoques sont très nombreux à périr au large de la côte est du Canada en raison de l'absence de glaces, leur habitat naturel, selon des chercheurs américains qui se sont demandés mercredi si la survie même de cette population n'était pas en danger.

La surface des glaces recouvrant une partie de l'Atlantique Nord où les phoques du Groenland élèvent leurs petits a diminué de 6% environ par décennie depuis 1979, date du début de leur observation par satellite, selon une étude de chercheurs de l'Université Duke, en Caroline du Nord (sud-est des Etats-Unis).

Ce changement a causé la mort de générations entières de bébés phoques, selon l'étude publiée dans le journal scientifique PLoS ONE.

"Le taux de mortalité que nous observons dans l'est du Canada est dramatique", a déclaré un des chercheurs, David Johnston. "Cela met en question la résistance de la population" dans son ensemble.

Les chercheurs ont examiné les photos satellitaires des glaces d'hiver entre 1992 et 2010 dans le golfe du Saint-Laurent, importante zone de reproduction des phoques, en les comparant aux rapports annuels sur le nombre de bébés phoques morts trouvés sur les rives.

Ils ont aussi comparé le nombre d'animaux morts échoués avec l'évolution du phénomène climatique connu sous le nom d'oscillation nord-atlantique, dont les vents et les tempêtes ont une grande influence sur la formation de glaces.

Cette recherche a montré que les années où l'oscillation était faible et les glaces moins étendues, le taux de mortalité des jeunes phoques était plus élevé.

Les phoques du Groenland se sont adaptés ces dernières années à la fonte précoce des glaces au printemps en réduisant à douze jours la période d'allaitement. Mais il n'est pas clair que leur population soit en mesure de résister à la disparition graduelle de la couverture glaciaire.

"Cette espèce est bien capable de réagir à des changements climatiques naturels de courte durée, mais notre recherche suggère que les phoques peuvent ne pas être en mesure d'amortir les effets de variations à court terme combinées avec un changement climatique à plus long terme et avec des facteurs humains comme la chasse ou la capture", a ajouté David Johnston.

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Rédigé par AFP le Mercredi 4 Janvier 2012 à 14:46 | Lu 375 fois