Campagne électrique à Uturoa


Derrière les sourires en public, les deux candidats à la mairie de Uturoa, Sylviane Terooatea et Matahi Brotherson, ne se font pas de cadeau
Tahiti, le 4 mai 2021 - A peine un mois après que le Conseil d'Etat ait confirmé le retour aux urnes pour les municipales à Uturoa que déjà la bataille s'annonce rude entre les deux candidats Sylviane Terooatea et Matahi Brotherson. La première accusant le second de salir son nom, et le second de rétorquer qu’“elle raconte tellement n'importe quoi”.

La campagne électorale pour le premier tour des élections municipales à Uturoa démarre officiellement le 7 juin prochain, mais elle occupe déjà beaucoup les deux principaux candidats déclarés, l'ancienne tavana Sylviane Terooatea et l'actuel maire Matahi Brotherson.

En effet, après la décision du tribunal administratif, du 26 avril dernier, de suspendre la signature du marché de la maîtrise d'œuvre du projet communal de la centrale électrique hybride, Sylviane Terooatea accuse le maire de lui faire porter la responsabilité de cette déconvenue.

L'ancienne tavana affirme que le maire n'hésite pas à la tacler auprès de la population. “Je suis désolée de ce qu'il est en train de faire, on est en campagne mais il faut dire la vérité”, tonne la représentante Tahoera'a, qui refuse de porter la responsabilité de cette décision de justice. “Ce n'est pas mon conseil qui a pris la décision, c'est celui de Matahi puisque c'était le 23 mars 2021. C'est une décision qui émane de sa mandature et pas de la mienne. Alors je suis désolée c'est facile de dire que c'est tavana Sylviane, alors que c'est tout autre”
 
Sylviane Terooatea affirme également que ce n'est pas son équipe qui a monté ce dossier. Elle reconnait que la décision de mettre en place cette centrale hybride date bien de sa mandature. Mais elle affirme que, pendant son mandat, tous les appels d'offres étaient “analysés scrupuleusement” par le juriste pour éviter que les décisions soient retoquées, entre autre, par le tribunal. “J’ai géré cette commune pendant 12 ans. Mes décisions n'ont jamais été attaquées”, lâche Sylviane Terooatea. “C’est la première fois que cela arrive. Cela fait à peine un an qu'il est en place et sa décision a été attaquée”, souligne l'ancienne tavana de Uturoa.

“Elle raconte tellement n'importe quoi”

De son côté, le tavana en place Matahi Brotherson conteste les allégations de sa prédécesseur. “Je ne savais pas qu'elle était la responsable de la société Ecowatt. Pour ma part c'est le responsable de la société Ecowatt qui a fait cette démarche, car il n'était pas d'accord qu'on ne lui octroie pas le marché”, ironise-t-il.

“Elle raconte tellement n'importe quoi que cela ne m'étonne pas de sa part”. Le tavana affirme tout de même que lors du conseil municipal du 23 mars dernier, Sylvianne Terooatea a attiré l'attention des élus sur le fait que dans ce dossier “la société Speed avait déjà fait des études et qu'il fallait juste ne pas refacturer les mêmes études”
 
Matahi Brotherson confirme pourtant de son côté que, comme pour toutes les commissions d'appel d'offres, le trésorier payeur, l'administrateur ou son adjoint sont présents, ainsi que quelques élus de la minorité, ont “tous été d'accord pour que cela soit la société Speed qui ait le marché, il n'y a rien de secret”. Selon lui : “le tribunal verra qu'il n'y a aucun favoritisme par rapport à ce marché et qu'on pourra le faire rapidement”.

Quant au reproche fait par la société Ecowatt à la commune de Uturoa de ne pas lui avoir fourni les précisions sur la notation du critère de la valeur technique attribuée à l’offre de la société Speed, Matahi Brotherson indique qu'il n'a jamais reçu de courrier de la part d'Ecowatt, mais que ce sont ses services sans doute qui l'ont reçu : “Notre directeur de la centrale est en longue maladie et ne reprend que dans quelques mois”.

Enfin, sur le fait qu'aucun des dossiers de Sylviane Terooatea n'ait été retoqué par le tribunal administratif, Matahi Brotherson tacle : “C’est normal, il n'y a rien qui a été fait pendant 12 ans. Maintenant qu'on travaille, c'est normal que ce soit attaqué, c'est tout”.  
 

Rédigé par Vaite Urarii Pambrun le Mardi 4 Mai 2021 à 18:33 | Lu 1640 fois