Calme relatif à Jérusalem malgré des restrictions israéliennes


Jérusalem, Non défini | AFP | vendredi 28/07/2017 -Des milliers de Palestiniens se sont réunis pour la première prière du vendredi depuis deux semaines sur l'esplanade des Mosquées à Jérusalem, pendant que d'autres, soumis à des restrictions d'âge, ont dû prier hors de la Vieille ville. 
Malgré un calme relatif sur l'esplanade des Mosquées au coeur de vives tensions depuis plus de dix jours, deux Palestiniens ont été tués vendredi.
L'un après avoir tenté d'attaquer des soldats israéliens en Cisjordanie occupée, selon l'armée. L'autre a été fauché par des tirs israéliens lors d'affrontements dans la bande de Gaza, a annoncé le ministère de la Santé dans cette enclave palestinienne contrôlée par le mouvement islamiste Hamas.
Sur l'esplanade des Mosquées à Jérusalem, un retour pratiquement à la normale s'est produit grâce à la fin d'un boycott de protestation des autorités religieuses palestiniennes.
Mais de peur que la grande prière hebdomadaire ne dégénère en violences, les autorités israéliennes ont interdit l'accès de l’esplanade, le Mont du Temple pour les juifs, aux hommes de moins de 50 ans.
Quelques échauffourées ont toutefois eu lieu à la porte des Lions qui donne accès à la fois à la Vieille ville et à l'esplanade, troisième lieu saint de l'islam que les musulmans appellent Noble sanctuaire. 
Des affrontements ont également éclaté en Cisjordanie occupée notamment à Naplouse, Bethléem et Hébron, a rapporté l'armée. 
Au total 52 Palestiniens ont été blessés en Cisjordanie et à Jérusalem-est occupés, selon le Croissant Rouge palestinien.
Des rues autour de la Vieille ville de Jérusalem, où est située l'esplanade, ont été fermées et quelque 3.500 policiers déployés dans le secteur.
  - Pressions -  
L'esplanade avait été fermée le 14 juillet après une attaque meurtrière contre deux policiers israéliens. 
La police avait ensuite mis en place aux entrées du site des mesures de sécurité controversées, entraînant le boycott des fidèles musulmans, et des violences à Jérusalem-Est et en Cisjordanie.
Des affrontements entre manifestants et forces de l'ordre israéliennes ont alors fait six morts ainsi que des centaines de blessés côté palestinien. Trois colons israéliens ont en outre été poignardés à mort en Cisjordanie par un Palestinien. 
Depuis octobre 2015, Israël et les Territoires palestiniens sont en proie à des violences qui ont causé la mort de 292 Palestiniens, 44 Israéliens, deux Américains, deux Jordaniens, un Erythréen, un Soudanais et une Britannique, selon un décompte de l'AFP.
Après d'intenses pressions de la communauté internationale, Israël a retiré mardi les détecteurs de métaux, puis, jeudi, les derniers éléments du nouveau dispositif de sécurité.
Les autorités politiques et religieuses ont alors appelé jeudi les Palestiniens à retourner prier à la mosquée Al-Aqsa, qui se situe sur l'esplanade. 
Mais peu après l'entrée sur l'esplanade de milliers de fidèles musulmans, des affrontements ont éclaté avec les forces de l'ordre israéliennes.
Selon Amnesty International, les forces de sécurité ont tiré "des grenades assourdissantes, des gaz lacrymogènes et des balles en caoutchouc envers une foule pacifique" à l'entrée du site.
La police israélienne a indiqué pour sa part que des Palestiniens avaient jeté des pierres vers les policiers, entraînant leur riposte.
Vendredi, une manifestation de soutien aux Palestiniens a été organisée après la prière à Téhéran avec des slogans comme "mort à Israël", "mort à l'Amérique".   - 'Ratage de Bibi' -  
Le retrait des détecteurs de métaux est perçu par la presse israélienne comme une défaite du Premier ministre Benjamin Netanyahu. C'est lui qui avait ordonné leur installation mais il a ensuite été obligé de faire marche arrière, de crainte que la spirale de violence ne devienne incontrôlable. 
"Le grand ratage de Bibi", titrait en Une le Jérusalem Post, généralement proche du Premier ministre, utilisant son surnom.
Israël avait justifié la mise en place des nouvelles mesures de sécurité en affirmant que les assaillants des deux policiers israéliens avaient dissimulé sur l'esplanade des armes et en étaient sortis pour mener leur attentat.
Mais les Palestiniens y avaient vu une tentative d'Israël d'affermir son contrôle sur ce site.
Selon un statu quo, les musulmans peuvent aller prier sur l'esplanade à toute heure. Les juifs ne peuvent y pénétrer qu'à certaines heures et n'ont pas le droit d'y prier.
Les autorités israéliennes ont assuré qu'elles n'avaient pas l'intention de modifier ces règles tacites.

le Vendredi 28 Juillet 2017 à 05:48 | Lu 235 fois