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Calédonie: une intersyndicale dénonce le "scandale" de la vie chère


Didier Guénant-Jeanson
Didier Guénant-Jeanson
NOUMEA, 29 avril 2011 (AFP) - Une intersyndicale a vivement dénoncé vendredi la cherté de la vie en Nouvelle-Calédonie et réclamé une réforme structurelle de l'économie et de la fiscalité, qui favorisent selon elle les plus riches, au cours d'une conférence de presse.

Six des sept syndicats représentatifs de l'archipel ont appelé à manifester le 17 mai à Nouméa, le 18 mai à Koné (nord) et le 19 mai à Lifou (Loyauté) ainsi qu'à trois jours de grève générale.

"La vie chère devient de plus en plus insupportable. On ne veut plus de mesures poudre aux yeux, mais des réformes de fond, rapidement", a déclaré Didier Guénant-Jeanson, secrétaire général de l'Usoenc (affilié à la CFDT).

Il a mis en cause "l'immobilisme" des décideurs politiques, face aux "lobbys" de l'industrie de la mine (nickel), de la grande distribution, de l'immobilier ou encore des banques.

L'intersyndicale a affirmé qu'il y avait "beaucoup d'argent mais qu'il fallait aller le chercher", rappelant qu'en Nouvelle-Calédonie l'ISF n'existe pas et que les plus values immobilières n'étaient pas imposées.

"Il y a aussi les assurances qui ne paient pas d'impôts ici, ce qui représente un manque à gagner fiscal de 2 milliards CFP par an (17 millions d'euros)", a déclaré le syndicaliste.

Pour une fiscalité "plus transparente et plus juste", les syndicats veulent l'instauration de la TVA, d'une redevance sur chaque tonne de minerai de nickel extraite ainsi qu'une plus grande taxation du capital.

L'évasion des capitaux vers l'Australie, la Nouvelle-Zélande et la métropole a également été dénoncée par les syndicats.

"Il n'y a aucun contrôle, aucun chiffre mais ce sont sans doute plusieurs milliards CFP par an qui s'envolent, et encore plus à l'approche de 2014", a affirmé M. Guénant-Jeanson. Entre 2014 et 2018, un référendum d'autodétermination doit être organisé en Calédonie, qui suit un processus de décolonisation.

Concernant le système économique qu'elle a qualifié de "colonial", l'intersyndicale a stigmatisé "les monopoles, les protections de marché et l'opacité des marges".

Les enquêtes économiques ont démontré qu'en dépit d'une croissance économique soutenue, le pouvoir d'achat des salariés se détériore et les inégalités se creusent.

Sur la base d'un panier type, l'UFC-Que choisir a calculé que les écarts de prix entre la Nouvelle-Calédonie et la métropole atteignaient près de 150%. Le gouvernement local s'est engagé à faire de la lutte contre la vie chère une priorité.

cw/bfa

Rédigé par AFP le Vendredi 29 Avril 2011 à 06:13 | Lu 556 fois