Calédonie: les indépendantistes veulent discuter "souveraineté" avec l'Etat


Nouméa, France | AFP | jeudi 05/07/2017 - Les indépendantistes de Nouvelle-Calédonie souhaitent discuter directement avec l'Etat de la souveraineté de l'archipel, dans la perspective du référendum d'autodétermination de 2018, ont-ils indiqué jeudi.     
"Ce qui nous intéresse concernant l'avenir de ce pays est de discuter de la souveraineté avec l'Etat", a déclaré à l'AFP Alosio Sako, porte-parole du bureau politique du FLNKS (Front de Libération Nationale Kanak Socialiste).     
Cette instance, qui regroupe les quatre formations de la coalition, s'est réunie mercredi pour faire le bilan des élections législatives. Partis divisés et défavorisés par le découpage des circonscriptions, qui date de 1986, les indépendantistes n'ont remporté aucune des deux circonscriptions.    
"Nous voulons parler des nouveaux liens avec la France au travers d'un partenariat sur les compétences régaliennes (justice, défense, ordre public...)", a-t-il également indiqué.
Les indépendantistes reprochent aux représentants de la droite non indépendantiste de ne pas vouloir "entrer dans le dur" des sujets de souveraineté.     
"Ce n'est pas la droite locale qui détient la souveraineté (...) Pourquoi serions-nous obligés d'en parler avec eux?", avait déclaré fin juin Louis Mapou, battu au second tour des législatives par Philippe Gomès, leader du parti Calédonie Ensemble et député sortant UDI.       
Un référendum d'autodétermination aura lieu au plus tard en novembre 2018 sur le Caillou, au terme de l'accord de Nouméa (1998), qui a instauré une décolonisation progressive.     
Dans son discours de politique générale mardi, le Premier ministre Edouard Philippe s'est engagé "personnellement" à ce que "l'Etat joue pleinement son rôle d'acteur et de garant de ce processus".       
A moins de 18 mois de ce référendum crucial, les élections législatives ont tendu le climat entre non indépendantistes et indépendantistes.  
Ces tensions découlent essentiellement de la "déclaration commune", que les principales formations de droite, en proie à des querelles depuis des années, ont signée entre les deux tours alors que les candidats de leur famille étaient en difficulté.     
"Cet accord est une duperie pour se répartir les postes et parce qu'ils ne souhaitaient pas qu'un indépendantiste soit parlementaire", a taclé Alosio Sako.

le Jeudi 6 Juillet 2017 à 06:55 | Lu 894 fois