Calédonie: grève à la Société Le Nickel sur fond d'inquiétude pour l'emploi


Des dizaines de salariés de la Société Le Nickel (SLN), en grève, ont ralenti la production jeudi pour s'opposer à des mesures de réduction d'emplois et de coûts dans l'entreprise, en très grande difficulté en raison de l'effondrement des prix du nickel.   

"La direction nous a proposé 73 mesures. Il n'y a pas de licenciements secs mais on pourrait perdre environ 150 emplois", a déclaré à l'AFP Eddy Coulon, secrétaire général du Soenc-Nickel (Syndicat des ouvriers et employés de Nouvelle-Calédonie), principal syndicat de cette entreprise de 2.200 salariés à l'origine de la grève.

"Nous voulons nous mettre autour d'une table pour définir une vraie stratégie pour l'entreprise", a-t-il ajouté, dénonçant "une fuite en avant de la direction". 

Les mesures, annoncées cette semaine aux syndicats, viennent en complément d'un "plan d'adaptation" de 80 millions d'euros présenté en décembre et portent sur une diminution de la masse salariale de 600 millions CFP (5 millions euros).

"Ces sont des mesures temporaires qui peuvent remettre en cause certains acquis, des primes d'intéressement ou des horaires de travail", a-t-on indiqué à la SLN.

Après une rencontre entre syndicat et direction, la grève, visant à ralentir la production sans la bloquer, devait être levée en fin de journée jeudi.

Premier employeur privé du Caillou, la SLN est dans une situation financière catastrophique, accusant une perte opérationnelle courante de 261 millions d'euros en 2015.

Mercredi, lors d'un conseil d'administration à Paris, Eramet, sa maison-mère, a décidé d'accorder à sa filiale une ligne de crédit de 30 millions d'euros, en plus des 120 millions déjà inscrits en décembre. L'enveloppe doit permettre à la SLN de survivre jusqu'en juin.

"C'est une solution temporaire, mais il faudra que d'ici fin avril (date d'un nouveau conseil d'administration, ndlr) on travaille tous ensemble avec l'Etat, Eramet, la SLN, les salariés pour mettre en place des réformes plus structurées", a déclaré le député Philippe Gomes, administrateur du groupe au titre de l'actionnariat de la Nouvelle-Calédonie.

Début février, l'Etat, qui détient 26% du capital du groupe minier, s'est engagé à soutenir la filière nickel.


Avec AFP


Rédigé par RB le Jeudi 18 Février 2016 à 06:16 | Lu 482 fois