NOUMEA, 7 août 2011 (AFP) - Un climat de tension a régné dimanche dans l'île de Maré en Nouvelle-Calédonie, au lendemain d'une flambée de violences qui a fait quatre morts et 23 blessés, autour d'un conflit sur le prix des billets d'avion et les terres.
L'accés au village de La Roche où se trouve l'aérodrome est bloqué par trois barrages tenus par des membres du collectif des usagers d'Aircal dont certains sont armés de fusils et de sabres d'abattis, a raconté à l'AFP un journaliste de Nouvelle-Calédonie Première qui s'est rendu sur place.
Un mur de carcasses de voitures entrave une route, a-t-il également indiqué. Environ 100 gendarmes et militaires ont été déployés dans cette île de 6.000 habitants, une des trois composant l'archipel des Loyauté (est).
Selon un bilan provisoire, quatre personnes ont été tuées et 23 autres blessées samedi lors d'une fusillade, qui a opposé les membres du collectif d'usagers de la compagnie Aircal (abréviation de Air Calédonie) à des habitants du district de Guahma (BIEN Guahma) à Maré, qui voulaient les déloger de l'aéroport.
Depuis le 22 juillet, plusieurs aéroports domestiques sont bloqués en Nouvelle-Calédonie par des usagers, qui réclament une baisse des tarifs de la compagnie publique, dont le président est Nidoish Naisseline, également chef coutumier kanak du district de Guahma.
Dimanche (la Nouvelle-Calédonie a 9 heures d'avance sur la métropole), le haut-commissaire Albert Dupuy s'est rendu à Maré pour rencontrer successivement M. Naisseline puis les usagers et les chefs kanak de La Roche.
"On sent bien sûr encore les tensions, nous avons évoqué les pistes possibles pour renouer la discussion avec des responsables religieux et coutumiers", a-t-il déclaré.
Le représentant de l'Etat a également indiqué qu'une enquête judiciaire était ouverte et il a demandé aux chefs kanak "d'user de leur autorité" pour que les auteurs des tirs mortels soient livrés aux gendarmes.
A Paris, après une réunion à son ministère, la ministre de l'Outre-mer Marie-Luce Penchard a indiqué à la presse que les parties en conflit avaient accepté le principe d'"une médiation des autorités religieuses" pour renouer le dialogue. Elle a également promis aussi qu'il n'y aurait plus de barrages bloquant l'accès aux aéroports au-delà de lundi matin.
Trois jeunes hommes originaires de Guahma, dont un neveu M. Naisseline, ont été tués samedi. La quatrième victime est un ressortissant de la tribu de Penelo, d'un autre district. Leurs corps devaient être rapatriés dimanche à Nouméa pour être autopsiés.
Outre la question du prix des billets d'avion, un différend foncier oppose les protagonistes, alors qu'un cadastre coutumier est en cours d'élaboration.
Le député calédonien Gaël Yanno (UMP) a souligné "qu'en profondeur, cette montée de violence aussi subite était aussi due à des divergences coutumières entre les clans kanak de Maré, et à l'alcool du week-end".
Harold Martin, président du gouvernement, s'est dit lui "extrêmement choqué" par ces évènements, insistant aussi sur le rôle de l'alcool, en dépit des mesures de restrictions de la vente d'alcool en vigueur chaque week-end en Nouvelle-Calédonie.
Ces évènements surviennent alors que Nicolas Sarkozy est attendu en Nouvelle-Calédonie du 26 au 28 août, dans un archipel à la paix fragile qui devra se prononcer prochainement sur son avenir institutionnel.
Après quatre mois d'instabilité gouvernementale chronique entre février et juin, un nouvel accroc est intervenu avec l'annulation par le Conseil d'Etat de l'élection du président du Congrès. Le fonctionnement des institutions n'est toujours pas revenu à la normale.
cw/mad/bg
L'accés au village de La Roche où se trouve l'aérodrome est bloqué par trois barrages tenus par des membres du collectif des usagers d'Aircal dont certains sont armés de fusils et de sabres d'abattis, a raconté à l'AFP un journaliste de Nouvelle-Calédonie Première qui s'est rendu sur place.
Un mur de carcasses de voitures entrave une route, a-t-il également indiqué. Environ 100 gendarmes et militaires ont été déployés dans cette île de 6.000 habitants, une des trois composant l'archipel des Loyauté (est).
Selon un bilan provisoire, quatre personnes ont été tuées et 23 autres blessées samedi lors d'une fusillade, qui a opposé les membres du collectif d'usagers de la compagnie Aircal (abréviation de Air Calédonie) à des habitants du district de Guahma (BIEN Guahma) à Maré, qui voulaient les déloger de l'aéroport.
Depuis le 22 juillet, plusieurs aéroports domestiques sont bloqués en Nouvelle-Calédonie par des usagers, qui réclament une baisse des tarifs de la compagnie publique, dont le président est Nidoish Naisseline, également chef coutumier kanak du district de Guahma.
Dimanche (la Nouvelle-Calédonie a 9 heures d'avance sur la métropole), le haut-commissaire Albert Dupuy s'est rendu à Maré pour rencontrer successivement M. Naisseline puis les usagers et les chefs kanak de La Roche.
"On sent bien sûr encore les tensions, nous avons évoqué les pistes possibles pour renouer la discussion avec des responsables religieux et coutumiers", a-t-il déclaré.
Le représentant de l'Etat a également indiqué qu'une enquête judiciaire était ouverte et il a demandé aux chefs kanak "d'user de leur autorité" pour que les auteurs des tirs mortels soient livrés aux gendarmes.
A Paris, après une réunion à son ministère, la ministre de l'Outre-mer Marie-Luce Penchard a indiqué à la presse que les parties en conflit avaient accepté le principe d'"une médiation des autorités religieuses" pour renouer le dialogue. Elle a également promis aussi qu'il n'y aurait plus de barrages bloquant l'accès aux aéroports au-delà de lundi matin.
Trois jeunes hommes originaires de Guahma, dont un neveu M. Naisseline, ont été tués samedi. La quatrième victime est un ressortissant de la tribu de Penelo, d'un autre district. Leurs corps devaient être rapatriés dimanche à Nouméa pour être autopsiés.
Outre la question du prix des billets d'avion, un différend foncier oppose les protagonistes, alors qu'un cadastre coutumier est en cours d'élaboration.
Le député calédonien Gaël Yanno (UMP) a souligné "qu'en profondeur, cette montée de violence aussi subite était aussi due à des divergences coutumières entre les clans kanak de Maré, et à l'alcool du week-end".
Harold Martin, président du gouvernement, s'est dit lui "extrêmement choqué" par ces évènements, insistant aussi sur le rôle de l'alcool, en dépit des mesures de restrictions de la vente d'alcool en vigueur chaque week-end en Nouvelle-Calédonie.
Ces évènements surviennent alors que Nicolas Sarkozy est attendu en Nouvelle-Calédonie du 26 au 28 août, dans un archipel à la paix fragile qui devra se prononcer prochainement sur son avenir institutionnel.
Après quatre mois d'instabilité gouvernementale chronique entre février et juin, un nouvel accroc est intervenu avec l'annulation par le Conseil d'Etat de l'élection du président du Congrès. Le fonctionnement des institutions n'est toujours pas revenu à la normale.
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