DENIS CHARLET / AFP
Lille, France | AFP | mardi 21/02/2023 - L'emblématique usine Meccano, qui produit à Calais les jouets de construction centenaires, est vouée à la fermeture d'ici à 2024, a annoncé mardi son propriétaire, le groupe canadien Spin Master, qui ouvrira en mars des négociations sur un PSE pour les 50 salariés.
Pointant du doigt le "manque de compétitivité du site", le groupe a indiqué dans un communiqué n'avoir "plus d’autre choix que d’envisager l’arrêt des activités industrielles de l’usine de Calais d’ici le premier trimestre 2024".
L'usine "n’est jamais parvenue à atteindre un équilibre financier", alors qu'elle est "confrontée à des conditions de marché difficiles, aggravées par la récente flambée des coûts des matières premières et de l'énergie", ajoute Spin Master.
Le groupe rappelle avoir investi "7 millions d’euros depuis 2014", sans pour autant arriver "à redresser durablement la situation".
L’objectif "est désormais d'apporter un accompagnement individuel à chacun des 50 salariés concernés" et la direction "engagera prochainement une négociation avec les partenaires sociaux pour définir les modalités d’un plan de sauvegarde de l’emploi (PSE)".
"Cette annonce est d'une grande brutalité, il s'agit d'une usine historique", a dénoncé auprès de l'AFP la maire de Calais, Natacha Bouchart, fustigeant "des méthodes pas du tout correctes". La direction locale "nous l'a appris ce matin, nous n'avions jamais été alertés auparavant sur des problèmes concernant l'activité".
"Personnel abattu"
"Ce groupe a fait 55 millions de chiffre d'affaires en France en 2021, 2 milliards de dollars dans le monde. Il a les moyens de supporter les coûts supplémentaires de l'énergie", et "on se questionne" sur ses "vraies motivations", a dit Mme Bouchart.
"Peut-être que le groupe essaye de récupérer la licence pour aller fabriquer au Mexique. Ou alors, il veut privilégier une autre de ses licences", a suggéré la maire. Un rendez-vous sera "rapidement fixé" avec les services de l'Etat pour étudier "les possibilités de faire appel à un repreneur", a-t-elle promis.
"Le personnel est complètement abattu. On s'y attendait pas", a réagi auprès de l'AFP Jean-François Sandras, délégué CGT chez Meccano, et salarié depuis 1984. "On savait qu'il y avait des difficultés notamment sur l'énergie, mais en aucun cas on pensait à une fermeture définitive".
"On fait quand même partie d'un grand groupe, qui fait d'énormes bénéfices. On nous disait +depuis trois, quatre ans, on redresse+, et là d'un seul coup, la direction dit que ça fait dix ans qu'ils injectent de l'argent et que ça marche pas", a-t-il déploré.
Implantée à Calais depuis 1959 et acquise en 2014 par Spin Master, l'usine de Calais est "le seul site de production de jouets" appartenant au groupe canadien, a précisé à l'AFP un porte-parole de la direction.
"Décision intolérable"
Spin Master fait aussi produire des jouets Meccano et d'autres marques par "un réseau de partenaires", situés "en Europe, en Asie et en Amérique latine".
Outre les Meccano, le site calaisien produit un "sable magique" à modeler, baptisé "Kinetic Sand". Au total, "2,5 millions de boîtes" de ces deux marques sortaient chaque année de l'usine, selon ce porte-parole.
La marque Meccano, commercialisée depuis 1907 — à partir de jouets conçus à Liverpool par le Britannique Franck Hornby — "restera propriété de Spin Master et sera repensée" en vue d'être "redynamisée", a-t-il ajouté. Le Kinetic Sand continuera d'être produit par des partenaires.
La direction a informé dans la journée les représentants du personnel et salariés. Elle ouvrira le 2 mars la procédure légale prévoyant deux mois de négociations avec les partenaires sociaux, avant l'examen du projet de PSE par l'administration du travail.
Spin Master assure rester "ouvert à toutes propositions qu’un éventuel repreneur pourrait faire pour le site".
Le groupe canadien développe aussi des applications mobiles et des dessins animés, dont la populaire "Pat'Patrouille", avec au total 2.310 salariés dans 27 pays.
"C'est un choc pour les Calaisiens. Meccano c'est Calais et Calais c'est Meccano", a réagi auprès de l'AFP le député LR du Pas-de-Calais Pierre-Henri Dumont, fustigeant une "décision intolérable" et appelant à "trouver des solutions pour maintenir cette activité à Calais".
Pointant du doigt le "manque de compétitivité du site", le groupe a indiqué dans un communiqué n'avoir "plus d’autre choix que d’envisager l’arrêt des activités industrielles de l’usine de Calais d’ici le premier trimestre 2024".
L'usine "n’est jamais parvenue à atteindre un équilibre financier", alors qu'elle est "confrontée à des conditions de marché difficiles, aggravées par la récente flambée des coûts des matières premières et de l'énergie", ajoute Spin Master.
Le groupe rappelle avoir investi "7 millions d’euros depuis 2014", sans pour autant arriver "à redresser durablement la situation".
L’objectif "est désormais d'apporter un accompagnement individuel à chacun des 50 salariés concernés" et la direction "engagera prochainement une négociation avec les partenaires sociaux pour définir les modalités d’un plan de sauvegarde de l’emploi (PSE)".
"Cette annonce est d'une grande brutalité, il s'agit d'une usine historique", a dénoncé auprès de l'AFP la maire de Calais, Natacha Bouchart, fustigeant "des méthodes pas du tout correctes". La direction locale "nous l'a appris ce matin, nous n'avions jamais été alertés auparavant sur des problèmes concernant l'activité".
"Personnel abattu"
"Ce groupe a fait 55 millions de chiffre d'affaires en France en 2021, 2 milliards de dollars dans le monde. Il a les moyens de supporter les coûts supplémentaires de l'énergie", et "on se questionne" sur ses "vraies motivations", a dit Mme Bouchart.
"Peut-être que le groupe essaye de récupérer la licence pour aller fabriquer au Mexique. Ou alors, il veut privilégier une autre de ses licences", a suggéré la maire. Un rendez-vous sera "rapidement fixé" avec les services de l'Etat pour étudier "les possibilités de faire appel à un repreneur", a-t-elle promis.
"Le personnel est complètement abattu. On s'y attendait pas", a réagi auprès de l'AFP Jean-François Sandras, délégué CGT chez Meccano, et salarié depuis 1984. "On savait qu'il y avait des difficultés notamment sur l'énergie, mais en aucun cas on pensait à une fermeture définitive".
"On fait quand même partie d'un grand groupe, qui fait d'énormes bénéfices. On nous disait +depuis trois, quatre ans, on redresse+, et là d'un seul coup, la direction dit que ça fait dix ans qu'ils injectent de l'argent et que ça marche pas", a-t-il déploré.
Implantée à Calais depuis 1959 et acquise en 2014 par Spin Master, l'usine de Calais est "le seul site de production de jouets" appartenant au groupe canadien, a précisé à l'AFP un porte-parole de la direction.
"Décision intolérable"
Spin Master fait aussi produire des jouets Meccano et d'autres marques par "un réseau de partenaires", situés "en Europe, en Asie et en Amérique latine".
Outre les Meccano, le site calaisien produit un "sable magique" à modeler, baptisé "Kinetic Sand". Au total, "2,5 millions de boîtes" de ces deux marques sortaient chaque année de l'usine, selon ce porte-parole.
La marque Meccano, commercialisée depuis 1907 — à partir de jouets conçus à Liverpool par le Britannique Franck Hornby — "restera propriété de Spin Master et sera repensée" en vue d'être "redynamisée", a-t-il ajouté. Le Kinetic Sand continuera d'être produit par des partenaires.
La direction a informé dans la journée les représentants du personnel et salariés. Elle ouvrira le 2 mars la procédure légale prévoyant deux mois de négociations avec les partenaires sociaux, avant l'examen du projet de PSE par l'administration du travail.
Spin Master assure rester "ouvert à toutes propositions qu’un éventuel repreneur pourrait faire pour le site".
Le groupe canadien développe aussi des applications mobiles et des dessins animés, dont la populaire "Pat'Patrouille", avec au total 2.310 salariés dans 27 pays.
"C'est un choc pour les Calaisiens. Meccano c'est Calais et Calais c'est Meccano", a réagi auprès de l'AFP le député LR du Pas-de-Calais Pierre-Henri Dumont, fustigeant une "décision intolérable" et appelant à "trouver des solutions pour maintenir cette activité à Calais".