CESC: Les ports ultramarins au carrefour des échanges mondiaux


PAPEETE, le Jeudi 19 février 2015- Le Conseil économique, social et culturel (CESC) a accueilli cet après-midi monsieur Rémy-Louis Budoc, membre du Conseil économique, social et environnemental (CESE) de la République.

Monsieur Budoc est en déplacement en Polynésie française en sa qualité de rapporteur de l’étude intitulée « Les ports ultramarins au carrefour des échanges mondiaux ». Dans le cadre de cette étude menée à l’initiative de la Délégation à l’Outre-mer du CESE dont il fait partie, monsieur Budoc a été missionné dans le Pacifique pour compléter ses connaissances et confronter sur le terrain un certain nombre de données. Il a entrepris de commencer cette étude en Nouvelle-Calédonie et poursuivra ses investigations en Polynésie française jusqu’à samedi.

Jeudi matin, il a rencontré le Haut-commissaire Lionel Beffre et s’est entretenu avec les responsables des services d’État en charge des questions portuaires et maritimes.

Répondre aux évolutions du commerce maritime international et à la concurrence des ports étrangers

Cette étude vise deux objectifs :
- dresser un premier bilan de la loi de 2012 portant réforme des ports d’Outre-mer relevant de l’État et passer en revue les évolutions récentes qui ont pu intervenir au niveau des autres ports ;

- pour l’ensemble des ports ultramarins (et en particulier celui de la Polynésie française), d’étudier des pistes de réflexion visant à envisager une organisation portuaire ultramarine plus efficiente, structurée et compétitive au service de la population et du développement durable des territoires, afin de mieux répondre aux évolutions du commerce maritime international et à la concurrence des ports étrangers.

Monsieur Budoc a souhaité rencontrer ses homologues polynésiens pour exposer les tenants et aboutissants de cette étude et recueillir leurs observations et recommandations sur le sujet.

Le port autonome de Papeete, un acteur majeur de l’ouverture à l’international

Dans son rapport d’autosaisine intitulée « L’avenir de la Polynésie française face à une gouvernance de son patrimoine marin », le CESC observe que « le schéma directeur du Port autonome de la décennie 2012-2022 n’a pas encore été acté par le gouvernement. Ce schéma directeur devrait en effet déterminer les orientations en termes d’investissements à réaliser en infrastructures portuaires et l’avenir du port de Faratea (sur la presqu’île de Tahiti). »
« Le CESC recommande que le schéma directeur soit acté afin de palier aux problèmes de sécurité et de surveillance (Pont de Motu Uta, circulation à l’intérieur de la zone portuaire et sur le plan d’eau) et de définir les orientations du Pays en matière d’infrastructures portuaires. L’approbation d’un tel schéma directeur est primordiale en termes de visibilité et de priorité.

Préalablement, ce schéma doit prendre en considération l’impact environnemental des ouvrages portuaires dans les îles, de leur conception à leur réalisation.

De manière générale et dans un souci d’objectivité, le CESC préconise que l’étude de projets sensibles (quant à leur implantation, localisation, etc.) tels que celui de Faratea, soit confiée à des organismes indépendants qui tiennent compte des critères techniques et de l’avis des populations et des anciens.
Il est grand temps que les pouvoirs publics statuent clairement sur le sort de certains projets comme Faratea. Bien conscient que le Pays ne peut revenir sur certains choix du passé, le CESC considère qu’il est indispensable qu’un bilan soit dressé et que les projets les moins viables soient définitivement abandonnés ou réorientés.

Enfin, certains archipels, tels que celui des Marquises, connaissent un potentiel économique très important car ils constituent d’immenses zones de pêche à développer.

Eu égard à cette forte potentialité, le CESC recommande qu’une large réflexion soit menée pour développer un pôle économique (en particulier dans le secteur primaire) aux îles Marquises, dont l’aménagement d’un port de pêche dédié à la pêche hauturière.

En tout état de cause, le CESC préconise que les ouvrages portuaires à venir soient à la mesure des potentialités économiques de la zone géographique concernée. ».

Selon M. Daniel Palacz, le port de Faratea serait plutôt adapté pour être un hub portuaire destiné au transbordement du poisson compte tenu du manque de profondeur du site, par contre le port de Vairao a un véritable potentiel pour devenir un grand port puisqu’il a déjà accueilli des navires à grand tirant d’eau comme le Porte-avions Le Clémenceau ou le paquebot Le France.

Le développement des ports est étroitement lié à l’activité économique du territoire. Pour favoriser les échanges commerciaux avec les autres états insulaires du Pacifique et plus particulièrement avec les trois collectivités françaises du Pacifique, certaines législations devront être harmonisées au niveau de la douane et de la fiscalité par exemple.

Après le CESC, monsieur Budoc doit encore rencontrer le président de l’assemblée de la Polynésie française, la Chambre territoriale des comptes, la direction du Port Autonome, le représentant des compagnies maritimes, les représentants de l’Union des entreprises de la manutention portuaire (Unimap), les représentants des salariés du Port Autonome, le président du Cluster maritime et le président de la confédération des armateurs de Polynésie française, le Président du Pays, et les représentants des associations environnementales polynésiennes.

Rédigé par Communiqué du CESC le Jeudi 19 Février 2015 à 17:50 | Lu 852 fois