CÉRÉMONIE DU 11 NOVEMBRE 2010 a Papeete


La cérémonie de commémoration du 92ème anniversaire de l’Armistice du 11 novembre 2010 a été présidée par le Haut-Commissaire de la République, Monsieur Adolphe Colrat, en présence des hautes autorités de l’Etat et de la Polynésie française.

Elle a été marquée par une cérémonie militaire qui commençait à partir de 08h30, avenue Pouvanaa A Oopa, à laquelle participaient les forces armées en Polynésie française aux ordres du contre amiral Jérôme Régnier, commandant supérieur des forces armées en Polynésie française.

DEROULEMENT GENERAL DE LA CEREMONIE

08h10 : Mise en place terminée
08h15 : Arrivée du commandant des troupes
Inspection des troupes
Honneurs aux emblèmes
08h30 : Arrivée des autorités
Salut au drapeau de la gendarmerie par les autorités civiles et l’AMP.
08h40 : Remise de décorations – La médaille militaire est remise à l’adjudant Hugues Valence par le colonel Pascal LANGARD, Chef d’Etat Major Interarmées.
Lecture du message du M. Hubert Falco, secrétaire d’Etat à la Défense et aux Anciens combattants
08h50 : Dépôt de gerbes
Minute de silence
Marseillaise
Fin de la cérémonie

A l’issue de la cérémonie, les anciens combattants ont été conviés à un rafraîchissement servi à la Résidence de Papeete.

UNE CLASSE DE TERMINALE DU LYCEE PROFESSIONNEL DE FAA’A A L’HONNEUR

Les anciens combattants ont reçu un calendrier réalisé par les élèves de Terminale du Lycée Professionnel de Faa’a.
Ce calendrier est le fruit d’un travail continu et méthodique inscrit dans une démarche découverte de l’Histoire de la seconde Guerre Mondiale.
La classe encadrée par deux professeurs de français et d’arts appliqués, a produit un dossier d’une centaine de pages sur le thème de « l’Appel du Général de Gaulle et son impact jusqu’en 1945 » en Polynésie française, mené dans le cadre du concours national de la Résistance et de la déportation 2010 que la classe de Terminale a remporté dans la catégorie « lycée - travail collectif ».
Une remise de diplôme aura lieu le 17 novembre prochain au Haut-Commissariat.
La classe de Terminale avait déjà été conviée lors du 70ème anniversaire du 18 juin 1940 et une élève avait lu l’appel du Général De Gaulle pendant de la cérémonie.
A cette occasion, pour récompenser leur intérêt pour l’Histoire, les élèves avaient reçu des livres sur la seconde guerre mondiale.

La présidente du CESC, madame Raymonde Raoulx

La Présidente du Conseil économique, social et culturel, madame Raymonde RAOULX, a honoré cette cérémonie de sa présence, aux côtés de monsieur Patrick GALENON, nouvellement nommé au Conseil économique, social et environnemental à Paris en remplacement de monsieur Michel PAOLETTI.

La "tout en images"

MESSAGE DE M. HUBERT FALCO - Secrétaire d’Etat à la Défense et aux Anciens combattants

Le 11 novembre 1918 à 11 heures, au son des clairons sur la ligne de front et des cloches des églises dans toutes les villes et les villages de France, prenait fin le plus terrible conflit que l’humanité ait connu jusqu’alors et dont personne n’imaginait alors qu’il ouvrait un siècle marqué par le retour de la barbarie et de l’inhumanité au coeur même de la civilisation européenne et dans le monde.
L’armistice signé dans la clairière de Rethondes, en forêt de Compiègne, quelques heures auparavant, scellait la victoire si chèrement acquises de la France et de ses alliés sur l’Empire allemand, tombé deux jours plus tôt.
Cette Première Guerre Mondiale, qui devait être « la der des ders » la mémoire collective l’a retenue sous le nom de Grande Guerre, non pas pour en magnifier le souvenir, mais parce que son ampleur inédite, la violence extrême de ses combats, la puissance destructrice employée et le nombre de morts, de blessés, d’invalides et de « gueules cassées » qu’elle provoqua ont marqué à jamais notre conscience nationale.
Aucune famille, aucun village, aucune ville ne furent épargnés par la douleur et le deuil.
Deux ans après la fin de cette tragédie, la Nation a souhaité rendre hommage à tous ceux qui souffrirent, parfois au delà de toute mesure durant cette terrible épreuve.
Pour que le Pays tout entier n’oublie jamais le sacrifice de ses enfants, le corps d’un soldat français non identifié, « petit soldat glorieux et anonyme » choisi au hasard parmi les Poilus morts pour la France, et les symbolisant tous, fut placé dans une chapelle ardente dressée dans l’Arc de Triomphe. C’était il y a quatre-vingt-dix ans, le 11 novembre 1920.
Selon la belle formule d’Henri de Jouvenel : « c’est lui, l’inconnu, l’anonyme, le simple soldat, qui donne tout son sens à l’Arc de Triomphe ».
Ce corps fut inhumé sous la Dalle Sacrée le 28 janvier 1921. Et depuis le 11 novembre 1923, sans interruption, la Flamme du souvenir brille à ses côtés, ravivée chaque soir, sur la Dalle Sacrée.
Célébrée tous les ans dans l’ensemble des communes de France, la journée nationale du 11 novembre dénommée « fête de la Victoire et de la Paix » par la loi du 24 octobre 1922, reste la plus emblématique des commémorations car elle symbolise par excellence le sacrifice pour la France de ses enfants.
En 1940, alors que la France était en souffrance, abasourdie par sa défaite, coupée en deux, en partie occupée, alors que l’engagement dans la France Libre ou dans les prémisses de la résistance intérieure étaient encore affaire d’individualités aussi remarquables que peu nombreuses, c’est le 11 novembre que se leva, sur le territoire métropolitain, le premier écho populaire de l’appel historique du Général De Gaulle lancé le 18 juin depuis la radio de Londres.
Ce 11 novembre 1940, de milliers de Français décidèrent de témoigner leur opposition à l’occupant et à la politique de collaboration que voulait mener le gouvernement du Maréchal Pétain. Ils le firent en rendant hommage à leurs aînés de 1914-1918.
A Paris, tout au long de la journée, quatre à cinq mille lycéens et étudiants bravèrent l’occupant pour aller déposer des centaines de bouquets et plusieurs gerbes sur la tombe du Soldat Inconnu.
En province, bien d’autres Français célébrèrent individuellement ou collectivement, la signature de l’Armistice de 1918. Ils le firent chacun à leur manière, en hissant un drapeau tricolore sur la cathédrale de Nantes, ou en arborant modestement à la boutonnière une croix de Lorraine, signe de ralliement des Français libres…
Dans les années trente, la commémoration du 11 novembre était l’occasion de se recueillir et de rendre un vibrant hommage aux morts de 1914-1918. Pendant l’Occupation, elle devient un symbole porteur des valeurs de la Résistance.
Aujourd’hui, elle incarne l’espérance européenne et la réconciliation franco-allemande, vecteurs d’une Europe en paix, unie, solidaire et forte.
Elle est aussi l’occasion de rendre hommage, sous l’Arc de Triomphe comme devant chaque monument aux morts, à nos soldats qui font aujourd’hui encore le sacrifice de leur vie pour la paix et la liberté dans le monde.
« Tu iras honorer le soldat inconnu ». Le mot d’ordre des étudiants et lycéens du 11 novembre 1940 demeure, par delà les générations, l’un des plus beaux commandements de notre République.

Rédigé par communiqué du Haut Commissariat le Jeudi 11 Novembre 2010 à 10:02 | Lu 1600 fois