C'est parti pour la Startup Cup !


De nombreux aspirants entrepreneurs étaient présents à la soirée de lancement pour découvrir les modalités du concours et écouter les conseils des précédents gagnants.
PAPEETE, le 16 mai 2019 - La deuxième édition de la Startup Cup a été lancée mercredi soir. Les aspirants entrepreneurs pourront profiter d'ateliers d'innovation collective pour préciser leurs projets et leurs équipes, puis participer à la compétition destinée à départager les meilleurs "pitch". 800 000 francs en trois prix et une place dans la quatrième promotion de l'incubateur PRISM sont à gagner.

Avis à tous les Polynésiens qui ont un projet de création d'entreprise dans le cœur : c'est reparti pour le concours Startup Cup. Il s'adresse à ceux qui veulent entreprendre mais qui hésitent encore à se lancer, soit qu'il leur manque une équipe, soit qu'il leur manque une idée claire.

Le concours se déroulera en trois étapes :
1. Cette deuxième quinzaine de mai, les équipes du PRISM feront le tour des salons, écoles et de l'UPF pour parler entreprenariat et présenter le concours ;
2. En juin, 8 ateliers d'innovation collective seront organisés à travers la Polynésie, à Tahiti, Moorea, Bora Bora, Rangiroa et Hiva Oa, pour aider les porteurs de projet à préciser leurs idées et constituer leurs équipes ;
3. En juillet, les candidats pourront déposer leurs dossiers en ligne. Huit finalistes seront sélectionnés par un jury de professionnels et s'affronteront lors de la Grande Finale le 27 juillet.

L'organisation espère que ce concours aura le même succès que la première édition de la Startup Cup organisée l'année dernière. Le concours organisé par l'incubateur PRISM de la CCISM avait récompensé trois projets, dont deux se sont transformé en start-up. Te Nati, présenté par la lauréate Poerani Albert (en interview) a réalisé ses premières ventes ce mois-ci, tandis que 17Sud Composites de Manuarii Poulain a levé plus de 30 millions de francs cette semaine pour créer une activité industrielle de matériaux composites. Les deux projets ont beaucoup évolué depuis le concours, après 7 mois d'incubation au PRISM. Un témoignage du dynamisme de nos entrepreneurs en herbe et une inspiration pour ceux qui vont se présenter cette année !

La soirée de lancement s'est terminée avec un buffet local, préparé par une startup issue de la première promotion du PRISM, "Food&Cook Lab". Elle aussi poursuit sa croissance, la construction de son local est en cours.

Comment participer ?

Une fois votre équipe constituée et votre projet bien cadré, vous pourrez déposer votre dossier de candidature sur le site startupcup.pf en juillet. Un jury de professionnels sélectionnera les 8 meilleurs projets. Ils s'affronteront lors d'une "bataille de pitch" (5 minutes pour présenter son projet, 5 minutes pour répondre aux questions du jury) lors de la Grande Finale le 27 juillet dans les Jardins de l'Assemblée.

À gagner :
- 1er prix : Une dotation financière de 500 000 Fcfp et un accompagnement d'un an au PRISM
- 2e prix : Une dotation financière de 200 000 Fcfp
- 3e prix : Une dotation financière de 100 000 Fcfp
Les trois lauréats gagneront aussi une formation Passeport Digital.

Alan Touchard, organisateur de la Startup Cup

Le PRISM célèbre la fin de sa deuxième année d'existence avec un bon bilan. 21 startups accompagnées, qui ont levé 35 millions de francs et bientôt de trentaine de plus... Vous pensez arriver à faciliter la création d'entreprise, une démarche longtemps très compliquées ?
Oui. Souvent, les entrepreneurs ont du mal à démarrer parce qu'ils passent beaucoup trop de temps à réfléchir et pas assez à exécuter. Mais on se rend compte que ce sont les startups qui exécutent, quitte à se planter, qui progressent. Parce que se tromper permet de se corriger et de faire mieux derrière !

Vous allez dans les archipels pour vos ateliers d'innovation collective. Il y a beaucoup d'entrepreneurs dans les îles ?
Il y en a beaucoup, contrairement à ce qu'on imagine. Mais ils ne savent pas forcément innover, ou ils manquent d'idées porteuses. Donc l'idée est de les inspirer, ouvrir les esprits et de montrer qu'on peut faire quelque chose de nouveau et d'innovant même dans son île. Et l'arrivée de Natitua va leur permettre de s'ouvrir et de s'inspirer de ce qui se fait ailleurs, pourquoi pas à développer chez eux. Mais ça va aussi permettre à des gens qui vont créer un business complètement numérique de vendre des produits ou des services à distance, dans le monde entier, depuis leur maison dans les îles. Donc il y a de supers opportunités.

Le format a changé, au lieu d'un finaliste par atelier ce sera une sélection sur dossier. Pourquoi ce changement ?
On s'est rendu compte que les équipes qui se formaient le jour même sans se connaitre faisaient parfois émerger de très beaux projets, mais par la suite ils avaient du mal à développer l'idée car ils ne se connaissaient pas. Donc cette année on prend le contre-pied et on fait en sorte que des personnes puissent déjà fédérer une équipe autour d'eux avant de présenter un projet.

Poerani Albert et Justine Restelli, cofondatrices de Te Nati

Où en est votre projet ?
Donc Te Nati est une startup visant à exporter des costumes de danse 100% locaux. Nous sommes hébergées au PRISM depuis 7 mois et nous en sommes à la phase de prototypage dans notre incubation. On teste notre produit, donc on a fabriqué et envoyé 11 costumes à Paris pour le Heiva i Paris, qui se passe ce weekend, les 18 et 19 mai. Et tout va bien, avec quelques rajustements qui avaient été prévus !

Vous avez donc réussi à réaliser le projet présenté à la StartupCup de l'année dernière ?
Oui, il nous manque encore le site internet et l'application où on peut créer soi-même son costume, ça sera pour l'année prochaine. Pour l'instant on se contente de nos mains et de nos idées. Mais on a tout produit ici ! Par exemple le collier que les filles vont porter, en tout on en a eu pour 26 mètres de graines de kana qu'on a percées et enfilées nous-même ! On a conclu cette vente avec des amis, pour pouvoir tester et communiquer... Et on a fait beaucoup d'erreurs, mais elles nous ont fait apprendre plein de choses pour rectifier la production localement ! Ça a été notre erreur au départ, de trop réfléchir au lieu de tester, de commencer directement même si on doit rencontrer des difficultés.

Et on ne s'attendait pas à ce que ce soit du gâteau, mais ça a été vraiment dur. On a produit 11 costumes en un temps record ! C'est une leçon d'humilité, on fait des petits pas, mais on avance et on apprend. Maintenant l'objectif c'est d'en vendre 12, pour toujours progresser !


Rédigé par Jacques Franc de Ferrière le Jeudi 16 Mai 2019 à 17:21 | Lu 1510 fois