La gratuité des transports publics pendant les Jeux olympiques aura couté, comme annoncé mi-juillet par Jordy Chan, 11,6 millions francs au Pays. Crédit photo : Bertrand Prevost.
Tahiti, le 2 septembre 2024 – La campagne de bus gratuit lancée par le Pays lors de l'épreuve de surf des Jeux olympiques s'est révélée “très satisfaisante”. Durant les onze jours de gratuité, les agents de la Direction des transports terrestres ont observé que le trafic de passagers avait été “multiplié par 1,7 à 2,5” selon les lieux.
L'initiative, annoncée à la mi-juillet, visait à rendre le transport en commun plus attractif durant l'épreuve de surf des Jeux olympiques. Le gouvernement a lancé une campagne de gratuité sur l'ensemble du réseau de bus à Tahiti, du 26 juillet au 5 août inclus. L'objectif était de lutter contre la congestion routière et de répondre aux besoins de déplacement des visiteurs et des résidents souhaitant “prendre part à cet événement historique” tout en favorisant l'inclusion sociale des plus défavorisés, afin que “les Jeux profitent à tous”, avait déclaré le gouvernement avant le début des compétitions.
Près d'un mois après la clôture de l'épreuve – marquée par la victoire du tahitien Kauli Vaast – le moment est venu de dresser un bilan de cette initiative. Un bilan que Lucien Pommiez, directeur de la Direction des transports terrestres (DTT), qualifie aujourd’hui de “très satisfaisant”. “Cette campagne a permis à la population de se déplacer gratuitement et, pour certains, de découvrir le réseau de bus. Nous en sommes vraiment contents de ce bilan”, a-t-il affirmé lundi.
Un trafic doublé pendant la période de gratuité
Pour tirer ces conclusions, la DTT a mené des enquêtes de terrain afin d'évaluer l'attrait et l'impact de cette gratuité. “Nous avons réalisé des enquêtes avant l'épreuve, en période de vacances scolaires, pour compter le nombre de passagers montant et descendant à certains arrêts pendant une plage horaire précise, entre 8 heures et 10 heures. Nous avons ensuite réitéré ces enquêtes aux mêmes endroits et heures durant la période de gratuité”, a expliqué Lucien Pommiez. Les résultats ont montré une augmentation significative de la fréquentation, avec un nombre de passagers multiplié par 1,7 à 2,5, suivant les arrêts. “Nous n'avons pas le chiffre exact des personnes transportées, faute de billetterie et de bilan commercial, puisque gratuit”, a aussi précisé le directeur de la DTT.
Il reste à déterminer qui étaient ces nouveaux usagers : étaient-ils déjà utilisateurs réguliers ou de nouveaux venus sur le réseau ? “Nous avons consulté l'exploitant pour mieux comprendre le profil des passagers. Il s'avère que la mesure a principalement bénéficié aux usagers habituels, qui représentaient 2/3 des passagers pendant les JO. Cependant, 1/3 des passagers interrogés n'avait jamais utilisé le réseau auparavant et a profité de la gratuité pour découvrir Tere Tahiti”, a-t-il ajouté.
L'entreprise Tere Tahiti, chargée de l'exploitation du réseau de transport en commun, en vertu d'une délégation de service public (DSP), a également renforcé certaines lignes très fréquentées pour faire face à l'augmentation de la demande. Quant à savoir si cette campagne entraînera une hausse durable de la fréquentation, il est encore trop tôt pour se prononcer. “Notre objectif est de continuer à promouvoir ce réseau de bus, pour que les gens sachent qu'il leur permet de se déplacer, que ce soit pour travailler ou se rendre à la plage”, indique Lucien Pommiez.
Cette initiative a coûté 11,575 millions de francs au Pays, comme l'avait annoncé Jordy Chan en juillet. “C'est le montant des charges liées à cette gratuité”, a confirmé lundi le responsable de la Direction des transports terrestres. Concernant la possibilité de renouveler une telle initiative, il a aussi précisé que “la Polynésie ne s'interdit rien. Cependant, il faut pouvoir financer ces mesures et les intégrer dans une politique générale de transports publics. Il ne suffit pas de mettre en place une mesure temporaire. Elle doit s'inscrire dans un objectif à long terme”.
Un réseau de bus à 1 milliard
Le réseau de bus de Tahiti, également appelé Tere Tahiti, est géré par la société RTCT, qui détient la délégation de service public (DSP) avec deux missions principales : le transport scolaire, qui assure le déplacement quotidien de près de 16 000 enfants, et le transport en commun régulier pour l'ensemble de la population – travailleurs, étudiants, touristes, etc.
Dans le cadre de cette DSP, le Pays verse 1 milliard de francs par an à l'exploitant, qui génère également une marge commerciale, bien que pas faramineuse, en raison des coûts élevés d'entretien des bus, des salaires des chauffeurs, et du carburant. Certaines lignes sont “à l'équilibre”, mais celles desservant les vallées, notamment en heures creuses, sont largement déficitaires.
Parmi les lignes les plus fréquentées figurent celles de la côte ouest, jusqu'à Papara et la Presqu'île. “Ces lignes sont saturées. Je ne conseillerais même pas à de nouveaux usagers de les emprunter, car il n'y a pas suffisamment de bus aux heures de pointe. Récemment, le ministre Jordy Chan a décidé de supprimer certaines lignes très peu utilisées pour renforcer celles-ci, mais ce n'est pas encore suffisant”, admet Lucien Pommiez. Les lignes urbaines, comme les lignes 1 et 2, sont également très fréquentées.
Pour le directeur de la DTT, renforcer l'offre de transport public est l'une de ses priorités. “Nous souhaitons renforcer le service sur plusieurs axes : améliorer l'offre, la qualité du service, ainsi que l'information des voyageurs. Tant que le transport public ne sera pas suffisamment développé, les gens continueront à utiliser leurs voitures. Notre objectif est de proposer une alternative solide à cela.”
L'initiative, annoncée à la mi-juillet, visait à rendre le transport en commun plus attractif durant l'épreuve de surf des Jeux olympiques. Le gouvernement a lancé une campagne de gratuité sur l'ensemble du réseau de bus à Tahiti, du 26 juillet au 5 août inclus. L'objectif était de lutter contre la congestion routière et de répondre aux besoins de déplacement des visiteurs et des résidents souhaitant “prendre part à cet événement historique” tout en favorisant l'inclusion sociale des plus défavorisés, afin que “les Jeux profitent à tous”, avait déclaré le gouvernement avant le début des compétitions.
Près d'un mois après la clôture de l'épreuve – marquée par la victoire du tahitien Kauli Vaast – le moment est venu de dresser un bilan de cette initiative. Un bilan que Lucien Pommiez, directeur de la Direction des transports terrestres (DTT), qualifie aujourd’hui de “très satisfaisant”. “Cette campagne a permis à la population de se déplacer gratuitement et, pour certains, de découvrir le réseau de bus. Nous en sommes vraiment contents de ce bilan”, a-t-il affirmé lundi.
Un trafic doublé pendant la période de gratuité
Pour tirer ces conclusions, la DTT a mené des enquêtes de terrain afin d'évaluer l'attrait et l'impact de cette gratuité. “Nous avons réalisé des enquêtes avant l'épreuve, en période de vacances scolaires, pour compter le nombre de passagers montant et descendant à certains arrêts pendant une plage horaire précise, entre 8 heures et 10 heures. Nous avons ensuite réitéré ces enquêtes aux mêmes endroits et heures durant la période de gratuité”, a expliqué Lucien Pommiez. Les résultats ont montré une augmentation significative de la fréquentation, avec un nombre de passagers multiplié par 1,7 à 2,5, suivant les arrêts. “Nous n'avons pas le chiffre exact des personnes transportées, faute de billetterie et de bilan commercial, puisque gratuit”, a aussi précisé le directeur de la DTT.
Il reste à déterminer qui étaient ces nouveaux usagers : étaient-ils déjà utilisateurs réguliers ou de nouveaux venus sur le réseau ? “Nous avons consulté l'exploitant pour mieux comprendre le profil des passagers. Il s'avère que la mesure a principalement bénéficié aux usagers habituels, qui représentaient 2/3 des passagers pendant les JO. Cependant, 1/3 des passagers interrogés n'avait jamais utilisé le réseau auparavant et a profité de la gratuité pour découvrir Tere Tahiti”, a-t-il ajouté.
L'entreprise Tere Tahiti, chargée de l'exploitation du réseau de transport en commun, en vertu d'une délégation de service public (DSP), a également renforcé certaines lignes très fréquentées pour faire face à l'augmentation de la demande. Quant à savoir si cette campagne entraînera une hausse durable de la fréquentation, il est encore trop tôt pour se prononcer. “Notre objectif est de continuer à promouvoir ce réseau de bus, pour que les gens sachent qu'il leur permet de se déplacer, que ce soit pour travailler ou se rendre à la plage”, indique Lucien Pommiez.
Cette initiative a coûté 11,575 millions de francs au Pays, comme l'avait annoncé Jordy Chan en juillet. “C'est le montant des charges liées à cette gratuité”, a confirmé lundi le responsable de la Direction des transports terrestres. Concernant la possibilité de renouveler une telle initiative, il a aussi précisé que “la Polynésie ne s'interdit rien. Cependant, il faut pouvoir financer ces mesures et les intégrer dans une politique générale de transports publics. Il ne suffit pas de mettre en place une mesure temporaire. Elle doit s'inscrire dans un objectif à long terme”.
Un réseau de bus à 1 milliard
Le réseau de bus de Tahiti, également appelé Tere Tahiti, est géré par la société RTCT, qui détient la délégation de service public (DSP) avec deux missions principales : le transport scolaire, qui assure le déplacement quotidien de près de 16 000 enfants, et le transport en commun régulier pour l'ensemble de la population – travailleurs, étudiants, touristes, etc.
Dans le cadre de cette DSP, le Pays verse 1 milliard de francs par an à l'exploitant, qui génère également une marge commerciale, bien que pas faramineuse, en raison des coûts élevés d'entretien des bus, des salaires des chauffeurs, et du carburant. Certaines lignes sont “à l'équilibre”, mais celles desservant les vallées, notamment en heures creuses, sont largement déficitaires.
Parmi les lignes les plus fréquentées figurent celles de la côte ouest, jusqu'à Papara et la Presqu'île. “Ces lignes sont saturées. Je ne conseillerais même pas à de nouveaux usagers de les emprunter, car il n'y a pas suffisamment de bus aux heures de pointe. Récemment, le ministre Jordy Chan a décidé de supprimer certaines lignes très peu utilisées pour renforcer celles-ci, mais ce n'est pas encore suffisant”, admet Lucien Pommiez. Les lignes urbaines, comme les lignes 1 et 2, sont également très fréquentées.
Pour le directeur de la DTT, renforcer l'offre de transport public est l'une de ses priorités. “Nous souhaitons renforcer le service sur plusieurs axes : améliorer l'offre, la qualité du service, ainsi que l'information des voyageurs. Tant que le transport public ne sera pas suffisamment développé, les gens continueront à utiliser leurs voitures. Notre objectif est de proposer une alternative solide à cela.”