PAPEETE, le 22 août 2018 - "Don’t worry, be noichi", dit en souriant Bun Hay Mean, le "Chinois marrant". Après avoir tourné quatre ans en France, être passé au Québec et avant de partir pour la Nouvelle Calédonie et Hong-Kong il fait une pause en Polynésie française. Une pause improvisée, comme sa vie, mais savoureuse.
"J’avais hâte de venir et je ne suis pas déçu par l’accueil. J’ai été très surpris par la mixité sociale, mais aussi par l’esprit d’égalitarisme qui règne. Ici, on se tutoie. Il n’y a pas de barrière, on est tous en slip et on s’aime", constate Bun Hay Mean, mieux connu sous le nom Chinois marrant.
Il poursuit : "je suis allé à Moorea, j’ai vu toute cette flore et cette faune si riches que vous avez. Profitez-en avant que les Chinois ne mangent tout".
Bun Hay Mean est arrivé en Polynésie ce début de semaine et serra sur scène ce jeudi soir, au motu de l’Intercontinental. Il présentera un spectacle qu’il a lui-même écrit "en sortant d’une dépression", précise-t-il. "Un jour, je suis parti en road trip, seul, en Asie. Je me suis trouvé. Et je l’ai imaginé."
Dans son spectacle, construit comme une quête d’identité, il s’en prend aux clichés. Il parle de la communauté asiatique, se fait appeler "Chinois marrant" pour briser les idées reçues. Pourquoi ? "De nature, les Asiatiques sont silencieux, nos parents ont trop souffert, ont trop eut de brimades à supporter pour que l’on continue à se taire. Et puis, c’est nous les boss, faut arrêter. Arrêtez les Américains de dire que vous les numéros un, c’est terminé."
"Je slalome entre des plots, au gré de mes envies"
Pendant son show, Bun Hay Mean s’autorise de nombreuses improvisations. "Ma vie est une grande improvisation", justifie-t-il. "Cette représentation à Tahiti, par exemple, s’est décidée en trois jours." Sur scène, il commence par s’interroger sur ce que c’est que d’être Chinois aujourd’hui, être Français… puis, "comme sur une piste de ski, je slalome entre des plots, au gré de mes envies".
Il s’accorde des digressions, passe de l’homophobie, aux attentats sans jamais se censurer. "Il faut tout dire, la vie est tellement compliquée. Si on commence à s’interdire certaines choses, on cristallise les frustrations et la violence. Faisons l’amour plutôt. La vie, c’est l’amour, l’amour c’est le partage."
Le rire ? La solution
À l’entendre le rire est la solution. Celle qui rapproche comme un langage universel. "Rire ensemble, c’est le vivre ensemble." D’après lui le rire et l’humour sont les deux caractéristiques qui distinguent l’homme "de toute le reste".
Bun Hay Mean, après son baccalauréat, a suivi un BTS informatique, "sous la pression sociale, pour faire plaisir à mes parents qui avaient fuit la guerre et qui pensaient qu’il me fallait un diplôme, un boulot, un salaire, une vie rangée". Mais en réalité, depuis qu’il a 14 "ou 15 ans, je ne sais plus", l’artiste sait qu’il veut faire de l’humour.
"On a d’abord rit à mes dépends", se rappelle-t-il. "J’étais très timide, introverti, jusqu’à ce que je découvre le théâtre d’improvisation et, grâce à cette pratique, que je découvre le pouvoir du rire. C’est une arme, pour se faire aimer et pour se défendre." Son diplôme de BTS en poche, il a commencé à travailler dans une société en tant qu’informaticien. Mais il n’est pas resté. Il est monté à Paris pour tenter sa chance.
Il a fait des scènes ouvertes, rencontré Patrice Éboué, Jamel, Anthony Kavanagh. "De très nombreuses personnes m’ont donné ma chance" rapporte-t-il, reconnaissant. Il a intégré le Comedy club. Il a sillonné la France pendant quatre années avec son spectacle avant d’entamer une tournée mondiale : le Québec, puis la Polynésie française, la Nouvelle-Calédonie, Hong Kong.
Même s’il vit l’instant présent, "je n’aime pas les captations des spectacles, ce qui m’importe c’est l’expérience, le partage pendant la soirée avec le public", il a plusieurs projets qui se dessinent comme l’écriture de deux films (en co-écriture), des séries sur Netflix. Il espère aussi avoir un nouveau spectacle à présenter d’ici octobre 2019, "si on veut encore de moi".
Stéphane Martino en première partie
En attendant, il poursuit sa tournée mondiale. Il montera sur scène en deuxième partie de soirée. La première sera assurée par Stéphane Martino qui proposera une sélection de son one man show : "Maintenant je vais beaucoup mieux", coup de cœur au théâtre du Point Virgule à Paris.
"On ne se connaît pas encore avec Bun Hay Mean, mais on a un ami commun", indique Stéphane Martino qui précise que son texte à lui parle surtout de la télévision. "Car elle me fascine. Je pense notamment à la télé réalité, le vide en fait, et les gens qui sont captivés par le vide."
Si le public accroche, Stéphane Martino pourrait proposer son spectacle en intégralité dans un avenir proche. "Je vais seulement le récrire un petit peu, pour l’adapter à la Polynésie car il y a été pensé pour un public parisien à l’origine." Mais, dans le fond, les propos sont universels. Comme ceux du Chinois marrant.
"J’avais hâte de venir et je ne suis pas déçu par l’accueil. J’ai été très surpris par la mixité sociale, mais aussi par l’esprit d’égalitarisme qui règne. Ici, on se tutoie. Il n’y a pas de barrière, on est tous en slip et on s’aime", constate Bun Hay Mean, mieux connu sous le nom Chinois marrant.
Il poursuit : "je suis allé à Moorea, j’ai vu toute cette flore et cette faune si riches que vous avez. Profitez-en avant que les Chinois ne mangent tout".
Bun Hay Mean est arrivé en Polynésie ce début de semaine et serra sur scène ce jeudi soir, au motu de l’Intercontinental. Il présentera un spectacle qu’il a lui-même écrit "en sortant d’une dépression", précise-t-il. "Un jour, je suis parti en road trip, seul, en Asie. Je me suis trouvé. Et je l’ai imaginé."
Dans son spectacle, construit comme une quête d’identité, il s’en prend aux clichés. Il parle de la communauté asiatique, se fait appeler "Chinois marrant" pour briser les idées reçues. Pourquoi ? "De nature, les Asiatiques sont silencieux, nos parents ont trop souffert, ont trop eut de brimades à supporter pour que l’on continue à se taire. Et puis, c’est nous les boss, faut arrêter. Arrêtez les Américains de dire que vous les numéros un, c’est terminé."
"Je slalome entre des plots, au gré de mes envies"
Pendant son show, Bun Hay Mean s’autorise de nombreuses improvisations. "Ma vie est une grande improvisation", justifie-t-il. "Cette représentation à Tahiti, par exemple, s’est décidée en trois jours." Sur scène, il commence par s’interroger sur ce que c’est que d’être Chinois aujourd’hui, être Français… puis, "comme sur une piste de ski, je slalome entre des plots, au gré de mes envies".
Il s’accorde des digressions, passe de l’homophobie, aux attentats sans jamais se censurer. "Il faut tout dire, la vie est tellement compliquée. Si on commence à s’interdire certaines choses, on cristallise les frustrations et la violence. Faisons l’amour plutôt. La vie, c’est l’amour, l’amour c’est le partage."
Le rire ? La solution
À l’entendre le rire est la solution. Celle qui rapproche comme un langage universel. "Rire ensemble, c’est le vivre ensemble." D’après lui le rire et l’humour sont les deux caractéristiques qui distinguent l’homme "de toute le reste".
Bun Hay Mean, après son baccalauréat, a suivi un BTS informatique, "sous la pression sociale, pour faire plaisir à mes parents qui avaient fuit la guerre et qui pensaient qu’il me fallait un diplôme, un boulot, un salaire, une vie rangée". Mais en réalité, depuis qu’il a 14 "ou 15 ans, je ne sais plus", l’artiste sait qu’il veut faire de l’humour.
"On a d’abord rit à mes dépends", se rappelle-t-il. "J’étais très timide, introverti, jusqu’à ce que je découvre le théâtre d’improvisation et, grâce à cette pratique, que je découvre le pouvoir du rire. C’est une arme, pour se faire aimer et pour se défendre." Son diplôme de BTS en poche, il a commencé à travailler dans une société en tant qu’informaticien. Mais il n’est pas resté. Il est monté à Paris pour tenter sa chance.
Il a fait des scènes ouvertes, rencontré Patrice Éboué, Jamel, Anthony Kavanagh. "De très nombreuses personnes m’ont donné ma chance" rapporte-t-il, reconnaissant. Il a intégré le Comedy club. Il a sillonné la France pendant quatre années avec son spectacle avant d’entamer une tournée mondiale : le Québec, puis la Polynésie française, la Nouvelle-Calédonie, Hong Kong.
Même s’il vit l’instant présent, "je n’aime pas les captations des spectacles, ce qui m’importe c’est l’expérience, le partage pendant la soirée avec le public", il a plusieurs projets qui se dessinent comme l’écriture de deux films (en co-écriture), des séries sur Netflix. Il espère aussi avoir un nouveau spectacle à présenter d’ici octobre 2019, "si on veut encore de moi".
Stéphane Martino en première partie
En attendant, il poursuit sa tournée mondiale. Il montera sur scène en deuxième partie de soirée. La première sera assurée par Stéphane Martino qui proposera une sélection de son one man show : "Maintenant je vais beaucoup mieux", coup de cœur au théâtre du Point Virgule à Paris.
"On ne se connaît pas encore avec Bun Hay Mean, mais on a un ami commun", indique Stéphane Martino qui précise que son texte à lui parle surtout de la télévision. "Car elle me fascine. Je pense notamment à la télé réalité, le vide en fait, et les gens qui sont captivés par le vide."
Si le public accroche, Stéphane Martino pourrait proposer son spectacle en intégralité dans un avenir proche. "Je vais seulement le récrire un petit peu, pour l’adapter à la Polynésie car il y a été pensé pour un public parisien à l’origine." Mais, dans le fond, les propos sont universels. Comme ceux du Chinois marrant.
Pratique
Bun Hay Mean au motu de l’Intercontinental le jeudi 23 août 2018.
Billets en vente à Carrefour Puanaauia, Faa’a et Arue, Radio 1 Fare Ute et sur ticket-pacific.pf
Bun Hay Mean au motu de l’Intercontinental le jeudi 23 août 2018.
Billets en vente à Carrefour Puanaauia, Faa’a et Arue, Radio 1 Fare Ute et sur ticket-pacific.pf