Crédit JULIEN DE ROSA / AFP
Paris, France | AFP | dimanche 27/10/2024 - Le Rassemblement national a brandi un "carton rouge" face au gouvernement dimanche, assurant qu'il voterait contre le projet de loi de finances 2025, et agitant à nouveau la menace d'une motion de censure.
Invités à la mi-journée de différentes émissions politiques, les députés Jean-Philippe Tanguy, Sébastien Chenu et Thomas Ménagé ont dressé un bilan sévère des six jours de débats sur la partie "recettes" du budget qui ont occupé l'Assemblée cette semaine.
"On votera contre" le budget, a affirmé M. Tanguy, chef de file du groupe RN sur le projet de loi de finances, alors qu'un certain flou demeurait jusqu'à présent sur la position du RN, entre vote contre et abstention.
Le Premier ministre Michel Barnier "avait promis de dialoguer avec les oppositions", mais "il ne dialogue avec personne", a dénoncé sur France3 le député de la Somme, se disant "déçu et très en colère".
"Il n'y a pas eu de geste du gouvernement" sur ce budget, a renchéri sur LCI M. Chenu, vice-président du Rassemblement national. "Nous prévenons ce gouvernement (...) vous êtes en train de créer les conditions de votre censure (...) aujourd'hui, sur les recettes, c'est carton rouge", a-t-il tancé, en rappelant que le report de six mois de l'indexation des retraites était une "ligne rouge" pour le RN.
Invité au même moment de Questions politiques sur France Inter, M. Ménagé a pointé "une certaine duplicité de Michel Barnier", qui ne tiendrait pas la promesse du "travail en commun".
Les trois hommes ont une nouvelle fois déploré l'"obstruction" à laquelle se livre selon eux le camp gouvernemental, en ayant déposé 45% des amendements sur la première partie du projet de loi de finances. "C'est du sabotage", a fustigé M. Tanguy, s'inquiétant aussi d'une possible utilisation de l'article 47 de la Constitution par M. Barnier.
Cet article prévoit que si l'Assemblée n'arrive pas à se prononcer en première lecture sur un projet de loi de finances au bout de 40 jours (soit le 21 novembre), le gouvernement saisit le Sénat. "Sous ses airs de sage, de personne tranquille, c'est une personnalité machiavélique qu'on découvre en réalité", a attaqué le député.
- Budget "pantagruélique" -
Autre grief, l'absentéisme de la majorité: "Il faut que leurs électeurs sachent que ces députés ne sont pas là, ne viennent pas défendre leur proposition, laissent finalement l'extrême gauche, la France insoumise, abîmer ce budget" en multipliant les taxes, a tonné M. Chenu.
Dans cette critique, le RN a trouvé un allié inattendu en la personne de François Bayrou, le président du MoDem.
"Avoir des parlementaires qui considèrent (...) qu'ils ont mieux à faire qu'être présents à leurs bancs à l'Assemblée nationale, c'est purement et simplement inadmissible", a-t-il estimé sur BFMTV.
Le fait de "siéger face à une alliance des contraires qui vous défait régulièrement" rend "plus difficile d'être complètement mobilisé", a tenté de justifier le député Roland Lescure (EPR, ex-Renaissance).
Et alors que le budget a pris une "taille pantagruélique" au fil des taxes adoptées, l'ancien ministre de l'Industrie a jugé qu'il serait "difficile à voter" pour la majorité, qui s'était déjà prononcée contre la version sortie des travaux de la commission des Finances.
Dans une interview au Parisien publiée dimanche, le ministre du Budget Laurent Saint-Martin a affirmé que "depuis une semaine, les amendements déposés par le NFP et adoptés par l’Assemblée représent(aient) plus de 40 milliards de hausse de fiscalité."
"La navette parlementaire pourra corriger les choses", a-t-il espéré, en disant ne pas vouloir d'un "texte Frankenstein de matraquage fiscal".
Le président de la commission des Finances, l'insoumis Eric Coquerel, s'est en miroir félicité d'un budget restant "NFP-compatible", avec selon lui "35 milliards" de recettes supplémentaires par rapport à la copie initiale du gouvernement issues d'amendements proposés ou soutenus par le Nouveau Front populaire.
En cas de rejet du texte, celui-ci serait transmis au Sénat, avant la convocation d'une commission mixte paritaire composée de sept députés et sept sénateurs, chargée d'accorder les violons des deux chambres. Et faute de majorité à l'Assemblée, le gouvernement devrait vraisemblablement faire usage du 49.3 pour le vote final.
Les débats sur la première partie du budget reprendront le mardi 5 novembre au Palais Bourbon. D'ici-là, les députés examineront le budget de la Sécurité sociale, avec les mêmes risques d'inachèvement voire de rejet.
Invités à la mi-journée de différentes émissions politiques, les députés Jean-Philippe Tanguy, Sébastien Chenu et Thomas Ménagé ont dressé un bilan sévère des six jours de débats sur la partie "recettes" du budget qui ont occupé l'Assemblée cette semaine.
"On votera contre" le budget, a affirmé M. Tanguy, chef de file du groupe RN sur le projet de loi de finances, alors qu'un certain flou demeurait jusqu'à présent sur la position du RN, entre vote contre et abstention.
Le Premier ministre Michel Barnier "avait promis de dialoguer avec les oppositions", mais "il ne dialogue avec personne", a dénoncé sur France3 le député de la Somme, se disant "déçu et très en colère".
"Il n'y a pas eu de geste du gouvernement" sur ce budget, a renchéri sur LCI M. Chenu, vice-président du Rassemblement national. "Nous prévenons ce gouvernement (...) vous êtes en train de créer les conditions de votre censure (...) aujourd'hui, sur les recettes, c'est carton rouge", a-t-il tancé, en rappelant que le report de six mois de l'indexation des retraites était une "ligne rouge" pour le RN.
Invité au même moment de Questions politiques sur France Inter, M. Ménagé a pointé "une certaine duplicité de Michel Barnier", qui ne tiendrait pas la promesse du "travail en commun".
Les trois hommes ont une nouvelle fois déploré l'"obstruction" à laquelle se livre selon eux le camp gouvernemental, en ayant déposé 45% des amendements sur la première partie du projet de loi de finances. "C'est du sabotage", a fustigé M. Tanguy, s'inquiétant aussi d'une possible utilisation de l'article 47 de la Constitution par M. Barnier.
Cet article prévoit que si l'Assemblée n'arrive pas à se prononcer en première lecture sur un projet de loi de finances au bout de 40 jours (soit le 21 novembre), le gouvernement saisit le Sénat. "Sous ses airs de sage, de personne tranquille, c'est une personnalité machiavélique qu'on découvre en réalité", a attaqué le député.
- Budget "pantagruélique" -
Autre grief, l'absentéisme de la majorité: "Il faut que leurs électeurs sachent que ces députés ne sont pas là, ne viennent pas défendre leur proposition, laissent finalement l'extrême gauche, la France insoumise, abîmer ce budget" en multipliant les taxes, a tonné M. Chenu.
Dans cette critique, le RN a trouvé un allié inattendu en la personne de François Bayrou, le président du MoDem.
"Avoir des parlementaires qui considèrent (...) qu'ils ont mieux à faire qu'être présents à leurs bancs à l'Assemblée nationale, c'est purement et simplement inadmissible", a-t-il estimé sur BFMTV.
Le fait de "siéger face à une alliance des contraires qui vous défait régulièrement" rend "plus difficile d'être complètement mobilisé", a tenté de justifier le député Roland Lescure (EPR, ex-Renaissance).
Et alors que le budget a pris une "taille pantagruélique" au fil des taxes adoptées, l'ancien ministre de l'Industrie a jugé qu'il serait "difficile à voter" pour la majorité, qui s'était déjà prononcée contre la version sortie des travaux de la commission des Finances.
Dans une interview au Parisien publiée dimanche, le ministre du Budget Laurent Saint-Martin a affirmé que "depuis une semaine, les amendements déposés par le NFP et adoptés par l’Assemblée représent(aient) plus de 40 milliards de hausse de fiscalité."
"La navette parlementaire pourra corriger les choses", a-t-il espéré, en disant ne pas vouloir d'un "texte Frankenstein de matraquage fiscal".
Le président de la commission des Finances, l'insoumis Eric Coquerel, s'est en miroir félicité d'un budget restant "NFP-compatible", avec selon lui "35 milliards" de recettes supplémentaires par rapport à la copie initiale du gouvernement issues d'amendements proposés ou soutenus par le Nouveau Front populaire.
En cas de rejet du texte, celui-ci serait transmis au Sénat, avant la convocation d'une commission mixte paritaire composée de sept députés et sept sénateurs, chargée d'accorder les violons des deux chambres. Et faute de majorité à l'Assemblée, le gouvernement devrait vraisemblablement faire usage du 49.3 pour le vote final.
Les débats sur la première partie du budget reprendront le mardi 5 novembre au Palais Bourbon. D'ici-là, les députés examineront le budget de la Sécurité sociale, avec les mêmes risques d'inachèvement voire de rejet.