WASHINGTON, vendredi 4 mars 2011 (Flash d'Océanie) – La secrétaire d’État américaine Hillary Clinton a mis en garde le Sénat et une commission des affaires étrangères contre d’éventuelles coupes dans ses budgets d’aide au développement à travers le monde, et en premier lieu dans le Pacifique, où elle déclare désormais ouvertement que les États-Unis sont « en concurrence directe » avec la Chine.
Lors d’une intervention mercredi 2 mars 2011 à Washington devant la commission sénatoriale des affaires étrangères, Mme Clinton s’est posée en défense des budgets prévus par son administration, notamment dans le Pacifique, en invoquant notamment les risques liés à une diminution, au regard de l’influence grandissante de la Chine dans plusieurs États insulaires océaniens.
La secrétaire d’État intervenait afin de s’opposer aux projets de coupes budgétaires envisagées par la nouvelle majorité républicaine au Sénat, en réponse à la crise mondiale et à ses répercussions sur l’économie américaine.
Mme Clinton, pour étayer son propos, a notamment évoqué la Papouasie-Nouvelle-Guinée, où le géant américain Exxon Mobil pilote actuellement la construction d’un énorme projet de gaz naturel liquéfié d’une quinzaine de milliards de dollars US, projet prévu pour être opérationnel à partir de 2014 et que, selon elle, les Chinois « convoitent » et essaient par tous le moyens de tenter de « venir par derrière nous, ou par en-dessous ».
Elle a aussi cité en exemple l’influence grandissante de la Chine dans des pays insulaires considérés comme stratégiques, comme Fidji qui se sont tournés vers l’empire du milieu après avoir fait l’objet de sanctions de la part de la communauté occidentale (avec en fers de lance l’Australie et la Nouvelle-Zélande) dans une situation post-putsch de décembre 2006.
« Concernant l’influence, nous sommes en concurrence directe avec la Chine. Mis à part le côté humanitaire, bienfaiteur, ce en quoi nous croyons aussi, parlons aussi de realpolitik. Nous sommes en concurrence avec la Chine », a-t-elle insisté en estimant que l’aide étrangère avait aussi une vocation stratégique pour l’influence mondiale de son pays.
« Ce que je veux dire, c’est que si certains pensent qu’une repli de notre part n’aura aucune répercussion sur le maintien de notre leadership dans un monde où nous sommes en compétition avec la Chine, ou l’Iran, ils se trompent lourdement », a-t-elle martelé.
À Fidji, Mme Clinton avait annoncé en fin d’année dernière la réactivation d’un programme à vocation régionale de développement , sous la houlette de l’agence américaine d’aide internationale au développement, UsAid, pour un montant alors annoncé de plus d’une vingtaine de millions de dollars US qui devrait être consacré à des programmes d’adaptation aux changements climatiques.
Or, sous la nouvelle majorité sénatoriale républicaine, ce projet ferait partir de la liste de ceux remis en question.
Dans la capitale fidjienne, Suva, les États-Unis sont en train de mettre la dernière touche à la construction d’une « super-ambassade » à vocation régionale, alors qu’il y a quelques mois, un projet similaire, mais chinois, a été inauguré en grande pompe par Pékin.
Depuis une visite dans la région Pacifique au cours du dernier trimestre 2010, Mme Clinton n’avait eu de cesse de réaffirmer l’engagement renouvelé et la volonté de partenariat de l’administration Obama dans cette partie du monde, avec des États y compris Fidji.
Mme Clinton a aussi souligné devant les Sénateurs que la plupart des États insulaires océaniens, à son sens, pouvaient être considérés comme des alliés fiables de longue date des États-Unis.
« Nous jouissons d’un grand soutien dans la région de l’Océan Pacifique. Beaucoup parmi ces petits pays votent de notre côté aux Nations-Unis, ce sont des alliés, ils adhèrent à nos valeurs. Et contrairement à ce que certains peuvent penser, ils sont persuadés qu’ils sont en train de couler », a ajouté Mme Clinton, qui souligne qu’entre-temps, la Chine a déjà fait venir à Pékin « tous les dirigeants des petits États du Pacifique » et « les a invités à dîner ».
pad
Documents ressources (en Anglais) :
La commission des affaires étrangères du Sénat (audiences)
http://foreign.senate.gov/hearings/hearing/?id=e83cf72d-5056-a032-5281-5af178b5557a
L’intervention de Mme Clinton
http://foreign.senate.gov/imo/media/doc/Clinton_Testimony.pdf
Déclarations d’ouverture,
Sénateur John Kerry
http://foreign.senate.gov/imo/media/doc/Kerry_Opening_Statement.pdf
Sénateur Richard Lugar
http://foreign.senate.gov/imo/media/doc/Lugar_Statement.pdf
Lors d’une intervention mercredi 2 mars 2011 à Washington devant la commission sénatoriale des affaires étrangères, Mme Clinton s’est posée en défense des budgets prévus par son administration, notamment dans le Pacifique, en invoquant notamment les risques liés à une diminution, au regard de l’influence grandissante de la Chine dans plusieurs États insulaires océaniens.
La secrétaire d’État intervenait afin de s’opposer aux projets de coupes budgétaires envisagées par la nouvelle majorité républicaine au Sénat, en réponse à la crise mondiale et à ses répercussions sur l’économie américaine.
Mme Clinton, pour étayer son propos, a notamment évoqué la Papouasie-Nouvelle-Guinée, où le géant américain Exxon Mobil pilote actuellement la construction d’un énorme projet de gaz naturel liquéfié d’une quinzaine de milliards de dollars US, projet prévu pour être opérationnel à partir de 2014 et que, selon elle, les Chinois « convoitent » et essaient par tous le moyens de tenter de « venir par derrière nous, ou par en-dessous ».
Elle a aussi cité en exemple l’influence grandissante de la Chine dans des pays insulaires considérés comme stratégiques, comme Fidji qui se sont tournés vers l’empire du milieu après avoir fait l’objet de sanctions de la part de la communauté occidentale (avec en fers de lance l’Australie et la Nouvelle-Zélande) dans une situation post-putsch de décembre 2006.
« Concernant l’influence, nous sommes en concurrence directe avec la Chine. Mis à part le côté humanitaire, bienfaiteur, ce en quoi nous croyons aussi, parlons aussi de realpolitik. Nous sommes en concurrence avec la Chine », a-t-elle insisté en estimant que l’aide étrangère avait aussi une vocation stratégique pour l’influence mondiale de son pays.
« Ce que je veux dire, c’est que si certains pensent qu’une repli de notre part n’aura aucune répercussion sur le maintien de notre leadership dans un monde où nous sommes en compétition avec la Chine, ou l’Iran, ils se trompent lourdement », a-t-elle martelé.
À Fidji, Mme Clinton avait annoncé en fin d’année dernière la réactivation d’un programme à vocation régionale de développement , sous la houlette de l’agence américaine d’aide internationale au développement, UsAid, pour un montant alors annoncé de plus d’une vingtaine de millions de dollars US qui devrait être consacré à des programmes d’adaptation aux changements climatiques.
Or, sous la nouvelle majorité sénatoriale républicaine, ce projet ferait partir de la liste de ceux remis en question.
Dans la capitale fidjienne, Suva, les États-Unis sont en train de mettre la dernière touche à la construction d’une « super-ambassade » à vocation régionale, alors qu’il y a quelques mois, un projet similaire, mais chinois, a été inauguré en grande pompe par Pékin.
Depuis une visite dans la région Pacifique au cours du dernier trimestre 2010, Mme Clinton n’avait eu de cesse de réaffirmer l’engagement renouvelé et la volonté de partenariat de l’administration Obama dans cette partie du monde, avec des États y compris Fidji.
Mme Clinton a aussi souligné devant les Sénateurs que la plupart des États insulaires océaniens, à son sens, pouvaient être considérés comme des alliés fiables de longue date des États-Unis.
« Nous jouissons d’un grand soutien dans la région de l’Océan Pacifique. Beaucoup parmi ces petits pays votent de notre côté aux Nations-Unis, ce sont des alliés, ils adhèrent à nos valeurs. Et contrairement à ce que certains peuvent penser, ils sont persuadés qu’ils sont en train de couler », a ajouté Mme Clinton, qui souligne qu’entre-temps, la Chine a déjà fait venir à Pékin « tous les dirigeants des petits États du Pacifique » et « les a invités à dîner ».
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Documents ressources (en Anglais) :
La commission des affaires étrangères du Sénat (audiences)
http://foreign.senate.gov/hearings/hearing/?id=e83cf72d-5056-a032-5281-5af178b5557a
L’intervention de Mme Clinton
http://foreign.senate.gov/imo/media/doc/Clinton_Testimony.pdf
Déclarations d’ouverture,
Sénateur John Kerry
http://foreign.senate.gov/imo/media/doc/Kerry_Opening_Statement.pdf
Sénateur Richard Lugar
http://foreign.senate.gov/imo/media/doc/Lugar_Statement.pdf