Bruno Sandras s'exprime sur le projet d'inscription du Pays sur la liste des territoires à décoloniser


Le député-maire de Papara Bruno Sandras actuellement en mission à Paris réagit sur la résolution Gouvernement/Assemblée concernant le projet d'inscription du Pays sur la liste des territoires à décoloniser.

Bruno Sandras tient à préciser par ailleurs qu'il rencontrera la ministre de l'Outremer, Mme Penchard, ce jeudi. Il saisira par ailleurs le président de la République sur la question du CAPES.



« Le destin de la Polynésie se construit en Polynésie, pas devant l’O.N.U

La commission des institutions de l'assemblée a été saisie par le conseil des ministres d'une proposition de résolution concernant l'inscription de la Polynésie française sur la liste des territoires à décoloniser.
Cette saisine s'appuie sur la nouvelle majorité du gouvernement actuel, toute relative, puisqu'elle ne tient qu'à une voix, et permet au président Temaru de réaliser un de ses vieux rêves ou, à tout le moins, de poursuivre une logique dont le mérite est qu'elle n'a jamais varié. Cette position gouvernementale n'a donc rien de surprenant en soi.
Cela dit, elle est en décalage profond avec deux impératifs : l'avis de la population, d'une part, et l'état du pays d'autre part :
- la population assiste impuissante, depuis sept ans désormais, au mauvais
théâtre de l'assemblée. IA HAU NOA a le profond regret de constater que cette
majorité, certes plus stable que la précédente, mais qui ne saurait prétendre à
une réelle représentativité, manque résolument de respect envers l’ensemble de
la population polynésienne en réalisant ce coup de force anti-démocratique, à
grands renforts d’arguties juridiques. Un tel sujet, si tant est qu’il soit à la fois
pertinent et d’actualité, requiert, par essence, l’organisation d’une consultation
populaire directe, un référendum local, la seule voie qui soit légitime dans ce cas
d’espèce.
- concernant l'état du pays, emploi, éducation, économie, social, santé : tout le
système vacille. L’heure n’est donc pas à la poursuite de chimères idéologiques,
mais de répondre à l’urgence des besoins de la population et de prendre les
mesures qui s’imposent pour lui assurer des conditions d’avenir meilleures. Il ne
s’agit pas donc pas de se mobiliser pour remplir les conditionnalités d’un
quelconque emprunt, mais bien de sortir notre pays de l’ornière. Nous vivons un
moment où la Polynésie française a plus que jamais le devoir d’unir ses forces,
aussi bien sur le plan de notre avenir économique et social, que sur le devenir de
notre culture, ainsi qu’elle a pu et a su le faire pour défendre le CAPES de reo
tahiti (je saisirai d’ailleurs sur cette question le président de la République, M.
Nicolas Sarkozy, afin de solliciter son arbitrage en faveur du pays).
Dans la situation particulièrement difficile dans laquelle nous nous trouvons, il appartient au gouvernement de la Polynésie française, ainsi qu'à sa majorité à l’assemblée, de vraiment jouer la carte du pays plutôt que celle des idéologies. La mission qui leur est dévolue consiste à maintenir notre pirogue à flot et non à diviser la population pour lui faire oublier les avaries.
Le destin de la Polynésie est avant tout entre les mains des Polynésiens. Il se construit en Polynésie, pas devant l'ONU. »

Bruno SANDRAS
Député-Maire de la commune de Papara
Président de IA HAU NOA

Rédigé par Communiqué le Mardi 21 Juin 2011 à 08:50 | Lu 904 fois