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Bruno Sandras s'exprime sur la visite de Marie-Luce Penchard


Place à la réforme, place à une nouvelle génération pour un nouvel espoir

photo d'archives ( AFP)
photo d'archives ( AFP)
Les maux de tête de la ministre de l’Outremer peuvent se comprendre : avec un gouvernement sans majorité et une opposition majoritaire, il y a de quoi se poser des questions sur qui décide quoi, en ce moment, dans notre Pays.

Ceci dit, cette trop courte visite de trois jours permet de tirer des enseignements fondamentaux, et à chacun de se positionner clairement en jouant carte sur table. Il ne peut pas y avoir de demi transparence.

Qu’il soit question de réforme électorale ou de développement économique, la ministre, elle, n’a jamais oublié les Polynésiennes et les Polynésiens, pris en otage depuis six ans par les champions de la bagarre et du pouvoir.

Elle a, dans ce cadre, évoqué une « nouvelle génération » de responsables, porteurs d’un nouvel espoir. C’est sagesse : jamais, devant l’incurie politique, l’espoir d’un nouveau départ n’avait aussi clairement été évoqué, demandé, jugé nécessaire.

Et cette nouvelle « classe » politique, de quelque bord qu’elle soit, doit regarder en permanence et de manière prioritaire l’intérêt du peuple, non celui du clan. Elle doit également incarner l’intérêt général, en rejetant les comportements passés, dont le clientélisme. Elle doit enfin s’enraciner solidement afin au-delà éviter d’être achetée. Et demeurer pragmatique, en faisant face aux urgences de la précarité sans handicaper le futur du Pays.

IHN salue donc sans réserve, d’une part, les grandes lignes d’une réforme du mode de fonctionnement des institutions de la Polynésie française, qui vont dans le bon sens : celui de la représentativité et de la stabilité. Le verdict des urnes doit être suffisamment tranché pour offrir aux Polynésiens des perspectives claires et durables de gouvernement ; le comportement des hommes politiques doit être à la hauteur des responsabilités qui découlent de leur charge, dicté par l’intérêt général et non par des intérêts personnels.


D’autre part, sur la question des réformes de l’administration, et au-delà, de la recherche d’un nouvel élan en matière sociale, économique et culturelle, le Pays ne peut plus attendre. Par contre, la réforme doit être mise en œuvre sur la base d’un vrai projet de société et non à partir de préoccupations de circonstances qui ignorent l’intérêt général.

D’où l’absolue nécessité de retourner aux urnes. Mais avec ce nouveau système électoral, et puisque le Pays ne peut plus attendre, une seconde nécessité se fait jour.

Que la classe politique, dans son ensemble, se réunisse malgré ses différences et ses lacunes, pour proposer à la population un mode de gouvernance d’intérêt général et consensuel, préservant les intérêts du Pays, dans l’attente des élections. Il est question de lancer une nouvelle dynamique, assise sur les compétences réelles et non simulées de la société civile.

Les forces vives et les différentes composantes du Pays doivent désormais s’unir aujourd’hui plus que jamais, en laissant de côté les combats idéologiques pour ne pas tuer, dans l’œuf, la lumière d’un nouvel espoir.


Le président de Ia Hau Noa
Bruno SANDRAS

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Rédigé par communiqué le Lundi 18 Octobre 2010 à 17:44 | Lu 803 fois