Brotherson reçu par Oudéa-Castéra


Paris, le 26 janvier 2024 – C'était l'un des temps forts de la visite du président de la Polynésie française à Paris. Avec la ministre de l'Éducation nationale, de la Jeunesse, des Sports et des Jeux Olympiques et Paralympiques, il a pu échanger sur l'avancée de la préparation des JO et le suivi d'autres dossiers liés au sport et à l'éducation.
 
Malgré le cyclone médiatique dans lequel elle est emportée depuis deux semaines, Amélie Oudéa-Castéra n'a pas manqué son rendez-vous avec Moetai Brotherson, accueilli au ministère, rue de Grenelle dans le VIIe arrondissement. Les deux responsables politiques travaillent depuis plusieurs mois à l'organisation des épreuves olympiques de surf qui se tiendront à Teahupo'o du 27 au 30 juillet 2024. Leur maintien à Tahiti avait même été, un temps, remis en question début décembre après qu'une barge, prévue pour l'installation de la nouvelle tour des juges en aluminium, loin de faire l'unanimité au sein des populations locales depuis le départ, a abîmé le corail lors d'un essai technique, “mal préparé” avait alors jugé la ministre des Sports.
 
“Sur l'épreuve de surf, l'orage est passé. Au plan local, il n'y a plus de débat, de polémique, a assuré le président du Pays qui a réussi à obtenir l'adhésion des associations environnementales à la solution d'une tour allégée. Elle a convaincu les Polynésiens. Le déroulé des travaux les a rassuré puisque nous n'avons a eu aucun incident. Les associations étaient là pour surveiller ce qui se faisait, les surfeurs passaient devant le chantier”, a-t-il précisé. Le 23 janvier, Moetai Brotherson affirmait à nos confrères d'Outre-mer La 1ère que les deux tiers des forages prévus pour l'érection de cette tour étaient réalisés. Sa livraison est prévue le 13 mai avant un premier test quelques jours plus tard lors de l'étape du tour mondial de la World Surf League (WSL).
 
Concernant les autres infrastructures nécessaires à l'accueil des Jeux Olympiques et Paralympiques à Teahupo'o, le président de la Polynésie française a également assuré à la sortie de son entretien avec Amélie Oudéa-Castéra que “tout est calé”. “Nous avons revu le rétroplanning avant-hier avec mes équipes, nous sommes même en avance puisque nous avons livré la passerelle un mois plus tôt que prévu, ce qui nous permet de démonter les protections de chantier qui gâchaient la vue, empêchaient les gens de voir la mer quand ils passaient au PK 0”, s'est-il félicité.

Suivre la continuité des dossiers touchant à l'Éducation

Avec Amélie Oudéa-Castéra, qu'il rencontrait pour la première fois sous sa casquette de ministre de l'Éducation nationale, Moetai Brotherson a également pu évoquer l'héritage des JO à travers l'amélioration de la formation et des écoles de surf et les échanges entre la fédération tahitienne de la discipline et la fédération française de surf. “C'est un dossier qui avance bien”, affirme-t-il. Il a aussi été question de la mise à niveau des infrastructures sportives, dont une partie sont présentes dans les établissements scolaires, en vue des Jeux du Pacifique. Ils se dérouleront du 24 juillet au 6 août 2027 au Fenua. Près de 3 000 athlètes et 5 000 personnes au total sont attendus à Tahiti durant les trois semaines de compétitions.
 
Enfin le président de la Polynésie française s'est dit attentif au suivi de dossiers comme la mise en place d'un campus des métiers et des qualifications de la mer ou encore le retour des “perdir”, personnels de direction, “une vieille demande au niveau de la Polynésie’, a-t-il rappelé. Interrogé sur le port de l'uniforme, à l'heure où une expérimentation d'ampleur devrait débuter à la rentrée 2024, plusieurs collectivités s'étant portées volontaire, Moetai Brotherson s'y est dit “favorable sur le principe”. “Pas pour le côté militaire – nous pourrions imposer le lavalava par exemple, ce serait chouette – mais pour l'aspect égalitaire. Nous avons dans des écoles des enfants qui ont les moyens de se payer des vêtements de marque, d'autres qui n'ont pas les moyens”, a-t-il ajouté y voyant aussi une façon de favoriser le sentiment d'appartenance des élèves à leur établissement scolaire. “Je suis favorable à cette notion d'uniforme ; maintenant il faut voir les modalités pratiques”, tempère-t-il cependant.
 
La ministre de l'Éducation nationale, de la Jeunesse, des Sports et des Jeux Olympiques et Paralympiques devrait se rendre à Tahiti mi-juin 2024 à quelques semaines du début des JO.

Rédigé par Nathalie Tissot le Dimanche 28 Janvier 2024 à 15:59 | Lu 1871 fois