Brasilia, Brésil | AFP | jeudi 17/05/2017 - Un nouveau séisme a secoué mercredi la politique brésilienne, visant directement le président conservateur Michel Temer, enregistré en train de donner son accord à des pots-de-vin, selon le journal O Globo.
Le chef d'État a nié les faits dans un communiqué, mais la nouvelle a fait l'effet d'une bombe, avec des appels à la démission de la part de plusieurs partis d'opposition.
Plusieurs dizaines de Brésiliens sont descendus dans les rues pour protester dans les plus grandes villes du pays, y compris devant le palais présidentiel, à Brasilia, avec des cris de "Temer dehors" à grand renfort de klaxon.
Touchée de plein fouet par une récession historique, la population est exaspérée par les multiples rebondissements du méga-scandale Petrobras, qui éclabousse l'ensemble de la classe politique, y compris plusieurs ministres du gouvernement Temer.
- Enregistrement piège -
Selon O Globo, le président est directement impliqué dans d'autres malversations. Le quotidien révèle qu'il a rencontré le 7 mars Joesley Batista, un des propriétaires du groupe J&F, qui contrôle notamment le géant de la viande JBS.
M. Batista s'est enregistré secrètement alors qu'il expliquait au chef de l'Etat qu'il versait des sommes d'argent à Eduardo Cunha, ex-président de la chambre des députés, actuellement en prison, pour acheter son silence, poursuit le journal basé à Rio de Janeiro (sud-est).
Avant d'être condamné fin mars à 15 ans de prison pour corruption, M. Cunha, autrefois l'un des politiques les plus influents du Brésil, avait œuvré en 2016 à la destitution de l'ex-présidente de gauche Dilma Rousseff, pour maquillage des comptes publics.
"Tu dois maintenir ça (les pots-de-vin)", a alors répondu le président Temer, sans savoir qu'il était en train d'être piégé par l'enregistrement de son interlocuteur.
"Le président Michel Temer n'a jamais demandé des paiements afin d'obtenir le silence de l'ex-député Eduardo Cunha. Il n'a pas participé ou autorisé aucune opération ayant pour objectif d'éviter une confession ou une collaboration avec la justice de l'ancien parlementaire", a répondu la présidence brésilienne dans un communiqué.
Le journal n'a pas encore diffusé le contenu intégral des enregistrements, mais a expliqué qu'ils auraient été présentés aux autorités dans le cadre d'un accord avec la justice en échange d'une remise de peine.
- 'Président putschiste' -
Le Parti des travailleurs, formation politique de Mme Rousseff, a réclamé publiquement la démission du chef d'État, dans un communiqué cosigné par cinq autres partis d'opposition.
Le député Alessandro Molon, du parti Rede (centre-gauche), un des signataires, a pour sa part déposé une demande officielle de destitution. Selon lui, ces révélations constituent "l'acte final d'une bombe atomique qui va exploser dans le pays".
Dans les rues, les manifestants ne cachaient pas leur colère.
"Nous savions que le président n'était pas net, mais maintenant nous avons la preuve qu'il a commis des malversations", s'est insurgé Thiago Rocha, professeur d'université de Brasilia. "Nous sommes descendus spontanément dans les rues dès que nous avons vu les infos parce que nous n'en pouvons plus. Nous avons soif de démocratie et nous sommes indignés par ce président putschiste".
Les militants de gauche considèrent que M. Temer, qui était le vice-président de Mme Rousseff, a fomenté un "coup d'État" en s'associant à Eduardo Cunha pour prendre le pouvoir.
Ce nouveau scandale a aussi éclaboussé le sénateur Aécio Neves, du PSDB (centre-droit), candidat malheureux de la dernière élection présidentielle.
Selon O Globo, Joesley Batista aurait aussi remis aux autorités un autre enregistrement dans lequel M. Neves aurait demandé 2 millions de réals (environ 570.000 euros) de pots-de-vins.
Cette grave crise politique est envenimée par une récession historique, que le gouvernement actuel tente de résorber par le biais de mesures d'austérité impopulaires, notamment la réforme du système des retraites dont l’approbation par le Congrès risque fort d'être freinée par ce nouveau scandale.
Le chef d'État a nié les faits dans un communiqué, mais la nouvelle a fait l'effet d'une bombe, avec des appels à la démission de la part de plusieurs partis d'opposition.
Plusieurs dizaines de Brésiliens sont descendus dans les rues pour protester dans les plus grandes villes du pays, y compris devant le palais présidentiel, à Brasilia, avec des cris de "Temer dehors" à grand renfort de klaxon.
Touchée de plein fouet par une récession historique, la population est exaspérée par les multiples rebondissements du méga-scandale Petrobras, qui éclabousse l'ensemble de la classe politique, y compris plusieurs ministres du gouvernement Temer.
- Enregistrement piège -
Selon O Globo, le président est directement impliqué dans d'autres malversations. Le quotidien révèle qu'il a rencontré le 7 mars Joesley Batista, un des propriétaires du groupe J&F, qui contrôle notamment le géant de la viande JBS.
M. Batista s'est enregistré secrètement alors qu'il expliquait au chef de l'Etat qu'il versait des sommes d'argent à Eduardo Cunha, ex-président de la chambre des députés, actuellement en prison, pour acheter son silence, poursuit le journal basé à Rio de Janeiro (sud-est).
Avant d'être condamné fin mars à 15 ans de prison pour corruption, M. Cunha, autrefois l'un des politiques les plus influents du Brésil, avait œuvré en 2016 à la destitution de l'ex-présidente de gauche Dilma Rousseff, pour maquillage des comptes publics.
"Tu dois maintenir ça (les pots-de-vin)", a alors répondu le président Temer, sans savoir qu'il était en train d'être piégé par l'enregistrement de son interlocuteur.
"Le président Michel Temer n'a jamais demandé des paiements afin d'obtenir le silence de l'ex-député Eduardo Cunha. Il n'a pas participé ou autorisé aucune opération ayant pour objectif d'éviter une confession ou une collaboration avec la justice de l'ancien parlementaire", a répondu la présidence brésilienne dans un communiqué.
Le journal n'a pas encore diffusé le contenu intégral des enregistrements, mais a expliqué qu'ils auraient été présentés aux autorités dans le cadre d'un accord avec la justice en échange d'une remise de peine.
- 'Président putschiste' -
Le Parti des travailleurs, formation politique de Mme Rousseff, a réclamé publiquement la démission du chef d'État, dans un communiqué cosigné par cinq autres partis d'opposition.
Le député Alessandro Molon, du parti Rede (centre-gauche), un des signataires, a pour sa part déposé une demande officielle de destitution. Selon lui, ces révélations constituent "l'acte final d'une bombe atomique qui va exploser dans le pays".
Dans les rues, les manifestants ne cachaient pas leur colère.
"Nous savions que le président n'était pas net, mais maintenant nous avons la preuve qu'il a commis des malversations", s'est insurgé Thiago Rocha, professeur d'université de Brasilia. "Nous sommes descendus spontanément dans les rues dès que nous avons vu les infos parce que nous n'en pouvons plus. Nous avons soif de démocratie et nous sommes indignés par ce président putschiste".
Les militants de gauche considèrent que M. Temer, qui était le vice-président de Mme Rousseff, a fomenté un "coup d'État" en s'associant à Eduardo Cunha pour prendre le pouvoir.
Ce nouveau scandale a aussi éclaboussé le sénateur Aécio Neves, du PSDB (centre-droit), candidat malheureux de la dernière élection présidentielle.
Selon O Globo, Joesley Batista aurait aussi remis aux autorités un autre enregistrement dans lequel M. Neves aurait demandé 2 millions de réals (environ 570.000 euros) de pots-de-vins.
Cette grave crise politique est envenimée par une récession historique, que le gouvernement actuel tente de résorber par le biais de mesures d'austérité impopulaires, notamment la réforme du système des retraites dont l’approbation par le Congrès risque fort d'être freinée par ce nouveau scandale.