Brésil: 60 millions d'hectares de forêts tropicales préservés


Sao Paulo, Brésil | AFP | vendredi 01/12/2017 - Quelque 60 millions d'hectares de forêts tropicales, une surface équivalente à la France, ont été préservés grâce au programme brésilien Zones protégées de l'Amazonie (Arpa), qui atteint aussi l'objectif qu'il s'était fixé, a annoncé vendredi le ministre de l'Environnement.

Cette superficie équivaut à 15% de l'Amazonie brésilienne.
Selon le ministre, José Sarney Filho, l'initiative, lancée en 2002, a permis que dans ces forêts préservées, la déforestation soit 2,3 fois moindre que dans celles ne faisant pas partie du programme.
Doté de financements publics et privés (gouvernement allemand, WWF, Fonds pour l'environnement mondial, Fonds public brésilien Amazonia...) l'Arpa voulait au départ protéger 40 millions d'hectares de l'Amazonie brésilienne, objectif ensuite élargi à 60 millions en 2014.
En 2012, un fonds, devant réunir jusqu'à 215 millions de dollars, a été créé afin de garantir son fonctionnement.
"L'Arpa sert de bouclier contre les possibles retours en arrière dans la politique environnementale" en raison de ses différents financements internationaux, explique à l'AFP Mauricio Voivodic, directeur exécutif de WWF-Brésil. "Le gouvernement ne peut pas courir le risque de perdre ces investissements".
La politique du président conservateur Michel Temer vis-à-vis de l'environnement et des populations indigènes a été la cible de nombreuses critiques, au Brésil comme à l'étranger. Le gouvernement a dû faire marche arrière dans plusieurs cas emblématiques, comme celui d'un projet qui ouvrait la voie à l'activité minière sur un territoire de près de 50.000 kilomètres carrés en pleine Amazonie.
La Norvège - qui participe au Fonds Amazonia - a notamment prévenu que de forts indices de déforestation pourraient entraîner des coupes dans les programmes de protection de l'environnement dans lesquels le fonds est impliqué.
Rejetant les critiques comme des attaques politiques, M. Sarney Filho cite les chiffres de l'Institut national des études spatiales, selon lesquels la déforestation a chuté de 16% entre juillet 2016 et août 2017.
"Nous devons continuer à nous battre, à résister face à ce moment difficile, sensible, avec un Parlement très fort", où des groupes "très souvent ne comprennent pas totalement la nécessité de certaines actions (...) pour contenir la déforestation", a-t-il expliqué dans un entretien téléphonique avec l'AFP.
"Il y a eu des tentatives de retours en arrière, de la confusion aussi, il a encore des tentatives et il continuera probablement d'en avoir, mais ce sont seulement des tentatives", a-t-il ajouté, assurant que le programme environnemental du gouvernement est "très bon".

le Vendredi 1 Décembre 2017 à 07:34 | Lu 592 fois