Bremond : "La saison qui arrive va être décisive"


Terai Bremond, ancien joueur de l'AS Vénus, a intégré le centre de formation du Toulouse FC en 2016. Lors de sa deuxième année sous les couleurs du Téfécé, en U17, il a disputé la finale du championnat de France, perdu face à Rennes.
Tahiti, le 16 juin 2020 - Terai Bremond, 19 ans, milieu de terrain du Toulouse FC (Téfécé) est actuellement au fenua où il participe au stage de préparation des Toa Aito pour les matchs de qualification pour la Coupe du monde 2022. Des séances d'entraînement bienvenues pour le pitchoun du Téfécé qui en profite pour se remettre en jambes après une saison difficile et avant d'aborder la dernière année de son contrat de stagiaire professionnel. 

Vous attaquez votre deuxième semaine d'entraînement avec les Toa Aito. Qu'est-ce-que cela vous fait de retrouver la sélection nationale ? 

“C'est toujours un honneur d'être appelé pour représenter le Pays. Et puis personnellement j'avais vraiment besoin de retrouver les entraînements. Ce n'est pas que je n'ai rien fait pendant les deux mois de confinement, mais le fait de toucher le ballon, de courir sur le terrain, ce sont des sensations que j'ai retrouvées avec plaisir."

Vous avez connu des sélections chez les Aito Taure'a (U20) avec qui vous avez disputé l'année dernière la Coupe du monde en Pologne. Et là vous vous retrouvez chez les grands pour préparer les qualifications pour la Coupe du monde au Qatar en 2022…
"Evidemment on monte d'un cran dans les entraînements. Dans le groupe on se retrouve avec des joueurs comme “Filou” (Teonui Tehau), Tamatoa Tetauira, ce sont les meilleurs joueurs de Tahiti, et c'est un plaisir de jouer à leurs côtés.”

Pour le moment aucun match n'est prévu avant mars 2021. Ce n'est pas trop compliqué de se préparer dans ces conditions ? 
“Comme le sélectionneur Samuel Garcia l'a dit, ça peut être un avantage pour nous de faire un rassemblement avant les autres équipes. Ça va nous permettre de créer des automatismes, et de créer une cohésion au sein du groupe.”

Vous évoluez encore avec les U19 du Toulouse FC. Vous êtes prêts à revenir prêter main forte à l'équipe pour jouer ces matchs de qualification alors que vous serez en métropole ? 
“Je vais en discuter avec le sélectionneur. Mais la priorité pour moi cette saison c'est de signer un contrat professionnel à Toulouse ou dans un autre club. J'espère qu'il comprendra mon choix.”

"J'ai eu une pubalgie très tôt dans la saison, et ça m'a freiné dans ma progression"

Justement pour revenir sur votre saison avec votre club. En U17 vous avez été vice-champion de France (saison 2017/2018) et vous étiez une pièce maitresse de l'équipe. Mais cette saison avec les U19 du TFC vous avez plutôt déçu (septième de leur groupe en U19)…
“On a fait un beau parcours avec les U17. C'était ma deuxième année à Toulouse et pouvoir vivre cette aventure, ça été une belle expérience, autant du côté sportif qu'au niveau humain. Après pour parler de cette saison difficile avec les U19, ça peut s'expliquer déjà par le fait qu'il y a eu des changements dans l'effectif. Entre quatre et cinq joueurs de notre effectif U17 sont passés professionnels. Au niveau de notre groupe en U19 pour cette saison, l'effectif n'arrêtait pas de changer, entre ceux qui montaient en réserve et ceux qui revenaient dans notre groupe. On n'a jamais vraiment pu créer une cohésion d'équipe. Et puis personnellement cette année, j'ai eu une pubalgie très tôt dans la saison ça m'a freiné dans ma progression.”


Donc certains de vos coéquipiers en U17 sont passés pro, qu'est-ce-que cela vous a fait ? 
“C'était leur moment à eux de passer professionnel, peut-être que le mien viendra plus tard. Certains évoluent aujourd'hui en équipe de France jeune, comme Mathieu Gonçalves, Bafodé Diakité, Manu Koné, ou encore Adil Taoui. On a vécu de bons moments en U17, et je vois dans les journaux aujourd'hui que certains valent entre 8 et 10 millions d'euros. Ça me fait sourire, et c'est sûr que cela donne envie de vivre ça aussi.”

Vous allez attaquer cette saison la deuxième et dernière année de votre contrat de stagiaire professionnel. Vous jouez donc cette année votre avenir chez les pros ? 
“Exactement, la saison qui arrive va être décisive pour moi. C'est pour ça que les entraînements avec la sélection sont tombés à pic pour me remettre en pleine forme. A côté de ça, tous les matins je suis avec un préparateur physique pour travailler mon adducteur. J'essaye de tout mettre en place pour n'avoir rien à regretter si jamais ça ne passe pas. Mais cette saison je vais me donner à 4 000 %. Comme je l'ai dit la priorité pour moi c'est de passer pro."

“Alain Casanova avait placé beaucoup de confiance en moi”

Les pros du Téfécé ont connu une saison assez compliquée en Ligue 1 (dernier du championnat, et deux changements d'entraîneur). C'est plus difficile d'attirer l'attention du groupe pro dans ces conditions ?
“Tout ne dépend que de moi et de mes performances sur le terrain. Si j'ai la chance d'intégrer le groupe pro pour les entraînements, je donnerai tout sur le terrain. Après l'entraîneur fera ses choix en fonction des profils de joueurs qu'il apprécie.”

Alain Casanova, ancien entraineur du club limogé au début de cette saison, vous a donné votre première chance chez les pros pour un match amical en octobre 2018 contre Girona. Comment vous avez vécu son départ ?
“Il avait placé beaucoup de confiance et d'espoir en moi. Quand il était entraîneur, je m'entrainais régulièrement avec le groupe professionnel. Pour le match amical contre Girona, je suis rentré en cours de jeu et c'était magique. J'ai eu un aperçu de ce qu'est le haut-niveau, j'y ai pris goût et je n'ai qu'une seule envie c'est d'y regoûter. Malheureusement il a été limogé, à moi de regagner la confiance des autres coachs.”

Rédigé par Désiré Teivao le Mardi 16 Juin 2020 à 18:06 | Lu 2410 fois