Les étudiants de l'Université de la Polynésie (UPF) vont voir leurs bourses augmenter de 20 000 francs par mois, et les étudiants en métropole de 12 000 francs mensuel. Une bourse intermédiaire de 30 000 francs pour les foyers gagnant 750 000 francs par mois est aussi créée. crédit photo UPF
Tahiti, le 31 juillet 2024 - Le 3e collectif budgétaire a été adopté ce mercredi à l'assemblée par les 41 voix du Tavini et des élus non-inscrits Ahip. Le Tapura s'est abstenu. Outre la régularisation de 727 millions opérée au titre de l'annulation de la rétroactivité de la loi fiscale, on notera que l'annonce du président du Pays en faveur des étudiants lors de son bilan d'un an de gouvernance s'est traduite concrètement dans ce collectif. 750 millions de francs sont ainsi inscrits pour les bourses scolaires qui sont multipliées par trois.
La première séance de la session extraordinaire a débuté ce mercredi matin à Tarahoi par le troisième collectif budgétaire du gouvernement Brotherson. Comme tout collectif qui se respecte, il vient réajuster les choses. En l'occurrence, il vient surtout rétablir le manque à gagner fiscal évalué à 767 millions de francs après l'annulation de la rétroactivité (article 25) de la loi fiscale de Tevaiti Pomare. “La rétroactivité n'a pas été acceptée mais toutes les mesures fiscales sont légales et s'appliquent depuis le 12 avril”, a tenu à souligner le ministre des Finances. Tevaiti Pomare a par ailleurs confirmé chercher “une solution juridique” afin de ne pas pénaliser les acteurs économiques qui sont impactés par cette annulation.
Tevaiti Pomare confirme attendre une “solution juridique”
Rappelons en effet que s'ils sont remboursés d'un côté à hauteur de 155 millions de francs (ce qui est actuellement en cours), de l'autre, ils doivent aujourd'hui 343,7 millions de francs au Pays. Or, “ce n'est pas la volonté du gouvernement d'aller réclamer ces sommes à des secteurs que nous avons voulu accompagner”, a précisé le ministre Tevaiti Pomare qui est donc suspendu à la lecture que fera le tribunal administratif saisi sur cette question.
Une manière de procéder qui “traduit une nouvelle fois les tâtonnements de votre politique et l'absence totale de visibilité”, n'a pas manqué de relever l'élue Tapura, Tepuaraurii Teriitahi pour qui ce collectif budgétaire ne propose toujours aucun cap et n'est qu'une “vision purement comptable avec des petits ajustements ici et là, et du saupoudrage de crédits supplémentaires”. Le Tapura s'est donc logiquement abstenu sur le vote de ce dossier. De son côté, le représentant non-inscrit Ahip, Nuihau Laurey, qui a aussi été ministre des Finances, a été plus indulgent vis-à-vis de ce collectif. Outre l'obligation de rééquilibrer le budget pour répondre à la sanction du Conseil d'État, et contrairement à sa collègue de la minorité, Nuihau Laurey a salué “les nouvelles orientations du gouvernement” dans ce collectif avec notamment “l'augmentation des bourses scolaires”.
Répondre à la “paupérisation de nos classes moyennes”
Rappelez-vous, c'était une annonce du président Moetai Brotherson en mai dernier à l'occasion de son bilan après un an de gouvernance : élargir et réévaluer les bourses pour nos étudiants polynésiens. C'est ainsi que les étudiants de l'Université de la Polynésie vont voir leurs bourses augmenter de 20 000 francs par mois, et les étudiants en métropole de 100 euros (environ 12 000 francs) mensuel. Avec une nouveauté, la création d'une bourse intermédiaire de 30 000 francs par mois pour les foyers dont le revenu mensuel est supérieur à deux Smig. Pour les foyers qui gagnent “750 000 francs par mois”, a précisé le ministre de l'Éducation. Cerise sur le gâteau, cette bourse intermédiaire sera cumulable avec un prêt bonifié.
“On fait le constat d'une paupérisation de nos classes moyennes donc c'est pour ça qu'on a étendu l'éligibilité à ces bourses en faisant varier les quotients familiaux”, a ainsi expliqué le président du Pays Moetai Brotherson qui a par ailleurs annoncé que désormais, les étudiants pourront bénéficier de leurs bourses “sur douze mois” (au lieu de dix actuellement), à condition qu'ils effectuent un stage, l'idée étant de “les insérer dans le monde de l'entreprise”.
Un dispositif pris par “anticipation”
750 millions de francs sont ainsi inscrits dans ce collectif budgétaire, sachant que ce nouveau dispositif est évalué, en année pleine, à 2,2 milliards de francs. Une décision saluée par la représentante Ahip Nicole Sanquer, récemment élue députée et ancienne ministre de l'Éducation. Elle a tout de même interrogé le ministre de l'Éducation Ronny Teriipaia sur ce qui avait motivé le gouvernement à multiplier par trois le budget alloué à ces bourses scolaires. “Est-ce une recrudescence des demandes de bourses en 2023 qui justifie cette augmentation ?”, a-t-elle demandé. “Nous n'avons pas encore tous les chiffres mais ça va contribuer au pouvoir d'achat”, lui a répondu le ministre de l'Éducation. Moetai Brotherson a alors pris le relais pour expliquer que ce dispositif de réévaluation et d'extension des bourses n'était pas nécessairement pris pour répondre à une demande mais plutôt pour agir “en anticipation”.
Ce collectif budgétaire a été adopté par les 38 voix de la majorité Tavini et les trois voix des élus non-inscrits de Ahip. Les 16 représentants du Tapura se sont abstenus.
La première séance de la session extraordinaire a débuté ce mercredi matin à Tarahoi par le troisième collectif budgétaire du gouvernement Brotherson. Comme tout collectif qui se respecte, il vient réajuster les choses. En l'occurrence, il vient surtout rétablir le manque à gagner fiscal évalué à 767 millions de francs après l'annulation de la rétroactivité (article 25) de la loi fiscale de Tevaiti Pomare. “La rétroactivité n'a pas été acceptée mais toutes les mesures fiscales sont légales et s'appliquent depuis le 12 avril”, a tenu à souligner le ministre des Finances. Tevaiti Pomare a par ailleurs confirmé chercher “une solution juridique” afin de ne pas pénaliser les acteurs économiques qui sont impactés par cette annulation.
Tevaiti Pomare confirme attendre une “solution juridique”
Rappelons en effet que s'ils sont remboursés d'un côté à hauteur de 155 millions de francs (ce qui est actuellement en cours), de l'autre, ils doivent aujourd'hui 343,7 millions de francs au Pays. Or, “ce n'est pas la volonté du gouvernement d'aller réclamer ces sommes à des secteurs que nous avons voulu accompagner”, a précisé le ministre Tevaiti Pomare qui est donc suspendu à la lecture que fera le tribunal administratif saisi sur cette question.
Une manière de procéder qui “traduit une nouvelle fois les tâtonnements de votre politique et l'absence totale de visibilité”, n'a pas manqué de relever l'élue Tapura, Tepuaraurii Teriitahi pour qui ce collectif budgétaire ne propose toujours aucun cap et n'est qu'une “vision purement comptable avec des petits ajustements ici et là, et du saupoudrage de crédits supplémentaires”. Le Tapura s'est donc logiquement abstenu sur le vote de ce dossier. De son côté, le représentant non-inscrit Ahip, Nuihau Laurey, qui a aussi été ministre des Finances, a été plus indulgent vis-à-vis de ce collectif. Outre l'obligation de rééquilibrer le budget pour répondre à la sanction du Conseil d'État, et contrairement à sa collègue de la minorité, Nuihau Laurey a salué “les nouvelles orientations du gouvernement” dans ce collectif avec notamment “l'augmentation des bourses scolaires”.
Répondre à la “paupérisation de nos classes moyennes”
Rappelez-vous, c'était une annonce du président Moetai Brotherson en mai dernier à l'occasion de son bilan après un an de gouvernance : élargir et réévaluer les bourses pour nos étudiants polynésiens. C'est ainsi que les étudiants de l'Université de la Polynésie vont voir leurs bourses augmenter de 20 000 francs par mois, et les étudiants en métropole de 100 euros (environ 12 000 francs) mensuel. Avec une nouveauté, la création d'une bourse intermédiaire de 30 000 francs par mois pour les foyers dont le revenu mensuel est supérieur à deux Smig. Pour les foyers qui gagnent “750 000 francs par mois”, a précisé le ministre de l'Éducation. Cerise sur le gâteau, cette bourse intermédiaire sera cumulable avec un prêt bonifié.
“On fait le constat d'une paupérisation de nos classes moyennes donc c'est pour ça qu'on a étendu l'éligibilité à ces bourses en faisant varier les quotients familiaux”, a ainsi expliqué le président du Pays Moetai Brotherson qui a par ailleurs annoncé que désormais, les étudiants pourront bénéficier de leurs bourses “sur douze mois” (au lieu de dix actuellement), à condition qu'ils effectuent un stage, l'idée étant de “les insérer dans le monde de l'entreprise”.
Un dispositif pris par “anticipation”
750 millions de francs sont ainsi inscrits dans ce collectif budgétaire, sachant que ce nouveau dispositif est évalué, en année pleine, à 2,2 milliards de francs. Une décision saluée par la représentante Ahip Nicole Sanquer, récemment élue députée et ancienne ministre de l'Éducation. Elle a tout de même interrogé le ministre de l'Éducation Ronny Teriipaia sur ce qui avait motivé le gouvernement à multiplier par trois le budget alloué à ces bourses scolaires. “Est-ce une recrudescence des demandes de bourses en 2023 qui justifie cette augmentation ?”, a-t-elle demandé. “Nous n'avons pas encore tous les chiffres mais ça va contribuer au pouvoir d'achat”, lui a répondu le ministre de l'Éducation. Moetai Brotherson a alors pris le relais pour expliquer que ce dispositif de réévaluation et d'extension des bourses n'était pas nécessairement pris pour répondre à une demande mais plutôt pour agir “en anticipation”.
Ce collectif budgétaire a été adopté par les 38 voix de la majorité Tavini et les trois voix des élus non-inscrits de Ahip. Les 16 représentants du Tapura se sont abstenus.
Nicole Sanquer : “J'aimerais qu'on accorde plus d'attention aux charges du foyer”
“Non seulement cela concernera les boursiers actuels avec une augmentation de 20 000 francs, mais il y a aussi la création d'une nouvelle bourse pour les étudiants qui n'en bénéficiaient pas parce que le quotient familial était trop élevé. Donc il y a une bourse intermédiaire de 30 000 francs pour tous les étudiants dont les parents ont un quotient familial qui n'excède pas 750 000 francs par mois. J'ai interpellé le gouvernement parce qu'on a trop tendance à se fixer sur les revenus et à écarter des étudiants qui en ont besoin et j'aimerais que l'on accorde plus d'attention aux charges du foyer. Si par exemple, on gagne 750 000 francs mais que nous avons un prêt pour la maison, pour la voiture, et un taux d'endettement lourd, finalement, il reste très peu pour financer des études. Aujourd'hui, ce qui m'a interpellé, c'est de multiplier par trois le montant. J'aurais voulu avoir des chiffres concernant le nombre de demandes de bourses avec la dégradation des situations familiales et plus de précarité. Là-dessus, je n'ai pas eu de réponse, mais le président a confirmé que c'était pour revaloriser les bourses en fonction de la vie chère. Deuxième point essentiel, c'est que la bourse est payée sur un an et ce n'était pas le cas aujourd'hui.”