Bordeaux, France | AFP | vendredi 26/03/2020 - De longs couloirs, des tuyaux reliés à des machines, des pas feutrés, des sourires une fois le masque canard tombé... au service de réanimation du CHU de Bordeaux, 29 soignants veillent sur presque autant d'hommes et de femmes, atteints du coronavirus et plongés dans le coma pour les aider à mieux respirer.
"Est-ce que c’est la première fois que je vois autant de patients en SDRA ? -c’est un syndrome de détresse respiratoire aigu-. Oui, c’est la première fois que je vois ça dans ma carrière", reconnaît le docteur Nam Bui, praticien hospitalier au service de réanimation sur le site de Pellegrin.
"Le visage du coronavirus, c’est d’avoir autant de patients dans cette situation-là, avec des atteintes respiratoires sévères, et qui durent longtemps, alors que d’habitude ça dure moins longtemps ou on en a beaucoup moins à la fois", explique-t-il, masque blanc sur le nez et la bouche, assorti à sa blouse.
Avec, selon l'Agence régionale de Santé, 1.007 cas confirmés de Covid-19, 34 décès à l'hôpital et 75 personnes aujourd'hui en réanimation ou soins intensifs parmi les 236 personnes hospitalisées, la Nouvelle Aquitaine ne figure pas parmi les régions les plus touchées par le virus.
Mais il n'empêche, la structure hospitalière est déjà sous tension.
Dans ce service de réanimation, 16 personnes travaillent normalement pour un total de 25 lits. Avec l'épidémie, les effectifs ont presque doublé et quelques lits ont été ajoutés.
"On est quand même nombreux, ce qui permet d'être assez confortable et de ne pas être seul face aux patients", souligne l'interne Erwin Cariou, qui se dit "un peu fatigué".
Dans la chambre 4, cinq d'entre eux, charlotte sur la tête, visages protégés et mains gantées, tournent délicatement sur le ventre un homme corpulent, intubé sur son lit médicalisé.
"Ce sont des patients qui vont être retournés une fois par jour et ils vont rester sur le ventre au moins 16 heures par jour. Il y en a qui vont rester un peu plus longtemps parce que quand il vont être remis sur le dos, ils ont tendance à moins bien s'oxygéner", explique le Dr Nam Bui.
"Pas beaucoup de répit"
Dans la salle de repos où est placardé sur la porte "Détente personnel", c'est pizza, orange et autres petits plaisirs étalés pêle-mêle sur la table pour ceux qui enchaînent les gardes de 12 heures ou pour les médecins de 24 heures.
Faute de temps et par risque de propagation du coronavirus sur le mobilier, ils n'utilisent pas le lit mis à disposition dans une autre pièce.
Pour l'infirmière Emilie Soulé, toute vêtue de bleu: "les journées sont plus difficiles que d’habitude car on a quand même tout le temps d’habillage et de déshabillage en dehors pour rentrer dans les chambres. C’est vrai que c’est un peu plus fatiguant et difficile. On n'a pas beaucoup de répit".
"Quand on rentre dans les chambres, on doit s'habiller avec des gants, sur-blouse, masque canard FFP2 et sur-lunettes", décrit la jeune femme qui esquisse malgré tout un sourire.
Dans les couloirs, les femmes de ménage, chiffons à la main, nettoient comme d'habitude plinthes, prises électriques avec les produits décontaminants habituels mais, coronavirus oblige, elles utilisent davantage de javel, plus efficace selon le service d'hygiène de l'hôpital.
Avec trois lits de libre dans ce service, le Dr Nam Bui se veut confiant. L'hôpital comptabilise jusqu'à présent quelque 70 patients hospitalisés, dont 29 en service de réanimation et deux décès sur l'ensemble des sites du CHU.
La situation n'est pas aussi tendue que dans le Grand Est ou l'Ile-de-France. "J'espère que cette vague n'arrivera pas ou du moins de façon plus lente que dans d'autres régions, on se prépare", lance le médecin, escomptant que "les mesures de confinement feront effet, qu'on n' atteigne pas la vague de contamination comme dans l'Est".
"Est-ce que c’est la première fois que je vois autant de patients en SDRA ? -c’est un syndrome de détresse respiratoire aigu-. Oui, c’est la première fois que je vois ça dans ma carrière", reconnaît le docteur Nam Bui, praticien hospitalier au service de réanimation sur le site de Pellegrin.
"Le visage du coronavirus, c’est d’avoir autant de patients dans cette situation-là, avec des atteintes respiratoires sévères, et qui durent longtemps, alors que d’habitude ça dure moins longtemps ou on en a beaucoup moins à la fois", explique-t-il, masque blanc sur le nez et la bouche, assorti à sa blouse.
Avec, selon l'Agence régionale de Santé, 1.007 cas confirmés de Covid-19, 34 décès à l'hôpital et 75 personnes aujourd'hui en réanimation ou soins intensifs parmi les 236 personnes hospitalisées, la Nouvelle Aquitaine ne figure pas parmi les régions les plus touchées par le virus.
Mais il n'empêche, la structure hospitalière est déjà sous tension.
Dans ce service de réanimation, 16 personnes travaillent normalement pour un total de 25 lits. Avec l'épidémie, les effectifs ont presque doublé et quelques lits ont été ajoutés.
"On est quand même nombreux, ce qui permet d'être assez confortable et de ne pas être seul face aux patients", souligne l'interne Erwin Cariou, qui se dit "un peu fatigué".
Dans la chambre 4, cinq d'entre eux, charlotte sur la tête, visages protégés et mains gantées, tournent délicatement sur le ventre un homme corpulent, intubé sur son lit médicalisé.
"Ce sont des patients qui vont être retournés une fois par jour et ils vont rester sur le ventre au moins 16 heures par jour. Il y en a qui vont rester un peu plus longtemps parce que quand il vont être remis sur le dos, ils ont tendance à moins bien s'oxygéner", explique le Dr Nam Bui.
"Pas beaucoup de répit"
Dans la salle de repos où est placardé sur la porte "Détente personnel", c'est pizza, orange et autres petits plaisirs étalés pêle-mêle sur la table pour ceux qui enchaînent les gardes de 12 heures ou pour les médecins de 24 heures.
Faute de temps et par risque de propagation du coronavirus sur le mobilier, ils n'utilisent pas le lit mis à disposition dans une autre pièce.
Pour l'infirmière Emilie Soulé, toute vêtue de bleu: "les journées sont plus difficiles que d’habitude car on a quand même tout le temps d’habillage et de déshabillage en dehors pour rentrer dans les chambres. C’est vrai que c’est un peu plus fatiguant et difficile. On n'a pas beaucoup de répit".
"Quand on rentre dans les chambres, on doit s'habiller avec des gants, sur-blouse, masque canard FFP2 et sur-lunettes", décrit la jeune femme qui esquisse malgré tout un sourire.
Dans les couloirs, les femmes de ménage, chiffons à la main, nettoient comme d'habitude plinthes, prises électriques avec les produits décontaminants habituels mais, coronavirus oblige, elles utilisent davantage de javel, plus efficace selon le service d'hygiène de l'hôpital.
Avec trois lits de libre dans ce service, le Dr Nam Bui se veut confiant. L'hôpital comptabilise jusqu'à présent quelque 70 patients hospitalisés, dont 29 en service de réanimation et deux décès sur l'ensemble des sites du CHU.
La situation n'est pas aussi tendue que dans le Grand Est ou l'Ile-de-France. "J'espère que cette vague n'arrivera pas ou du moins de façon plus lente que dans d'autres régions, on se prépare", lance le médecin, escomptant que "les mesures de confinement feront effet, qu'on n' atteigne pas la vague de contamination comme dans l'Est".