Bora Bora se forme à la santé mentale des jeunes


Bora Bora, le 30 octobre 2023 - Une vingtaine de personnes, directeurs d’association et représentants de la commune et de l’éducation ont pu bénéficier de trois jours de formation aux premiers secours en santé mentale pour les jeunes, afin de faire face au problème grandissant du mal-être chez les adolescents. 

 
Savoir approcher, prendre en charge et orienter les jeunes en souffrance, c’est ce que Vaite Le Bihan, première formatrice diplômée en premiers secours en santé mentale de Polynésie française, est venue enseigner la semaine passée à une vingtaine de volontaires issus des associations ou de la commune de Bora Bora. Cette formation, proposée par l’association Rimahere, qui a pour principale mission l’aide et le soutien à la personne en situation de handicap mental, s’inscrit dans le projet de labellisation “Commune en santé” à laquelle prétend la municipalité de Bora Bora. L’objectif : former un groupe de personnes référentes aptes à prendre en charge les jeunes victimes de troubles psychiques.
 
Il est vrai que la situation au fenua comme en métropole est alarmante : “10 à 15% des jeunes déclarent traverser des moments difficiles et 13,4% d’entre eux ont déjà connu un épisode dépressif majeur”, précise Vaite Le Bihan. La situation est d’autant plus préoccupante que les obstacles à la recherche d’aide sont nombreux : peu de jeunes sont suivis en raison de la honte, de la peur du jugement ou de l’incapacité à savoir d’où vient leur problème. 

La perte de repères et les difficultés scolaires et intra-familiales, associées parfois à la consommation de drogues, sont responsables selon la formatrice de l’aggravation des troubles psychiques chez une jeunesse qui a besoin avant tout qu’on la reconnaisse comme victime. L’absence de statistiques réelles, en particulier sur le nombre de suicides chez les jeunes en Polynésie, empêche de lutter efficacement contre ce fléau.
 
Prendre en charge une personne jusqu’à ce qu’elle reçoive le soutien et le traitement approprié ou que la crise soit passée : c’est la fonction du secouriste en santé mental, qui doit appliquer un protocole précis, tout comme le secouriste traditionnel. Ce sont ces techniques que les stagiaires ont pu acquérir lors de la formation, à l’issue de laquelle chacun d’entre eux s’est vu remettre un diplôme qui garantit leur capacité à intervenir en cas d’urgence.

Vaite le Bihan a également mis en avant l’importance de “l’écoute active” et de “la communication sans jugement” lors de la prise en charge. Orienter le jeune vers des professionnels reste l’étape indispensable pour l’aider à retrouver une bonne santé mentale.

Rédigé par Lucie Scarparo le Lundi 30 Octobre 2023 à 18:04 | Lu 1483 fois